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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 17:22

Notre itinéraire




            En cliquant sur le lien ci-dessous, vous accédez à la carte de l' itinéraire de notre voyage autour du monde:


 
    La cartographie de notre tour  du monde

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 13:25

   

Chine 3  chine.png                                                                                                                                      

                                                                29 mars 2012 

          

         Nanchang

 

 

             Voici venir la "Fête du nettoyage des tombes", l'équivalent de notre Toussaint, avec trois jours de congés à la clé, l'occasion de prendre un week-end prolongé. On décide de partir de Nanchang et d'aller passer cinq jours sur l'île de Taïwan, pour visiter une autre Chine. Ce n'était pas prévu dans mon itinéraire initial mais l'occasion faisant le larron...J'ai donc rajouté une page Taïwan à nos carnets de voyages.

                        

 

                                                                                Du 4 au 8 mai 2012

                Xiamen

 

 

        On a passé le week end du 1er Mai dans l'ancienne Concession française de Shanghai. Trois jours à se promener dans les rues bordées de platanes et à retrouver le goût du pain français grâce aux boulangers-pâtissiers formés à la française. Que du bonheur, entre les flâneries, les visites de villas et de manoirs Art déco et le shopping, d'autant qu'on logeait dans une superbe villa située dans un parc splendide et surtout au calme, loin de la foule des touristes habituels. Je n'ai pas fait d'article mais j'ai rajouté les photos dans l'album "Shanghai".
Trois jours de travail et nous voilà repartis pour 4 jours. Je dois en effet prendre deux jours de congés par mois et j'ai décidé de les cumuler pour aller à Xiamen, à 650 km au sud-est de Nanchang, sur les bords de la Mer de Chine Méridionale. 1h de vol de nuit et nous y sommes.
Xiamen est sur une île reliée au continant par trois grands ponts et un tunnel et fait face à l'île de Quemoy, qui est administrée par Taïwan. C'est une ville qui s'est développée économiquement très rapidement et le troisième port de commerce de Chine. Ce fut aussi un repaire de pirates et un des premiers ports ouvert aux étrangers au XIXème siècle. Xiamen fut rebelle à l'autorité centrale de l'Empire du Milieu et le berceau de sociétés secrètes, les Triades, à la réputation sulfureuse. On a visité le fort de Hulishan construit pour asseoir l'autorité de la dynastie des Qing, le temple très fréquenté de Nanputuo et marché sur le sable de la plage longeant Huandao Lu, face à l'île de Gulang Yu.

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                      Statue de Zheng Chenggong sur l'île de Gulang Yu.

 

        Malheureusement, il s'est mis à pleuvoir assez fort et cela a contrarié notre projet de faire trempette (au moins les pieds!) dans les eaux de la Mer de Chine Méridionale.
Le lendemain, embarquement matinal sur le ferry desservant l'île de Gulang Yu, la principale attraction touristique de Xiamen. On s'en rend compte lorsqu'on est compacté sur le ferry à ne plus pouvoir bouger, et il n'est que 8h du matin. Aussitôt débarqués, on se lance à l'assaut des rues et ruelles de l'île, avec en point de mire le Pic du Soleil, le point culminant de l'île. Encore des collines à gravir et des centaines de marches à monter et à descendre mais on n'en a cure. Il faut dire que l'endroit a un charme particulier avec ses maisons de style baroque et Art déco, datant de la période où l'île était une concession étrangère. On visite encore des parcs, des temples et des musées, sans oublier de faire un détour vers la plage où le beau temps aidant, on peut enfin se tremper les pieds. Le parc Zheng Chenggong est particulièrement beau avec une immense statue en granite du héros surplombant la mer du haut d'un imposant rocher et faisant face à la ville de Xiamen.
Revenus sur le continent, on peut encore se balader dans la rue commerçante et piétonne de Zhongshan Lu où on peut trouver tout ce qui se vend et s'achète et même plus. On rentre à notre hôtel assez fourbus et avec des couleurs grâce au soleil qui était de la partie.
On est sortis de Xiamen pour les Monts Boping pour voir les Tulou, les forteresses d'argile, habitat très particulier de la minorité Hakka qui habite dans ces montagnes et qui vit principalement de la culture de leur thé wulong dont la renommée dépasse les frontières de la province du Fujian.

 Un-tulou.jpg

 

                                                   Un tulou

 

        Ces bâtiments imposants peuvent être circulaires ou carrés, à plusieurs étages et peuvent abriter plus de 500 personnes, les familles vivant en communauté. Les épais murs extérieurs sont en argile et garnis de fenêtres et de meurtrières en hauteur, les galeries intérieures sur plusieurs niveaux sont en bois, souvent ouvragés et les chambres sont désservies par des escaliers également en bois. Les rez-de-chaussée aujourd'hui transformés en ateliers et boutiques, servaient autrefois de zone de stockage des récoltes, et les cuisines et la basse-cour occupaient la cour intérieure, qui fait office de place du village. Chaque tulou et donc chaque communauté a ses propres divinités auxquelles elle voue un culte sur les autels installés à cet effet.
Sur le chemin du retour, on profite des paysages des monts Boping avec les cultures de thé en terrasse et les bananeraies qui bordent la route dans la plaine. La dernière matinée, on la passe à se promener sur les bords des lacs et dans les parcs qui agrémentent le centre de Xiamen, à un jet de pierre de notre hôtel. On reprend un vol pour Nanchang en début d'après-midi, il me faut être au boulot demain.

 

 

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                                                                                    Du 9 au 10 juin 2012

                                  

 

            Week end pluvieux dans les Monts Sanqingshan

 

 

     On part en voiture pour les monts Sanqingshan, à l'extrême est du Jiangxi. Le trajet de 300 km se fait sous des trombes d'eau car ici on est en pleine saison des pluies et cela dure depuis 3 mois. L'année dernière on était passé au travers, il parait que c'était une année de sécheresse. Il y a même des inondations catastrophiques et meurtrières dans le nord de la province. Toujours est-il qu'on arrive dans la petite ville de Yushan au pied des montagnes avec notre prof de chinois et une étudiante de français. Le temps de poser nos affaires à l'hôtel et on va se chauffer les jambes dans un parc naturel sur une petite montagne, Tian Liang, qui surplombe le lac Sanqingshan Hu. Le plat de résistance est pour le lendemain, les Monts Sanqingshan, à une cinquantaine de km de Yushan.

  Parc-National-des-Monts-Sanqingshan.jpg

 

                                       Parc National des Monts Sanqingshan.

 

      On y arrive tôt le matin pour prendre un télésiège qui nous fait traverser deux vallées avant de nous déposer à 1500m d'altitude au pied des pics de Sanqingshan. C'est un Parc National grandiose, superbement aménagé, mais c'est une banalité de le dire tant les chinois sont passés maîtres dans l'art d'accomoder la nature, quelques fois même avec excès, mais là c'est grandiose. Les paysages rappellent les estampes caractéristiques chinoises avec leur lots de montagnes et de pics émergeant de la brume, de cyprès et de pins parasols. L'érosion a façonné cette montagne de granite comme de la dentelle, les roches ont des formes qui ont été baptisées suivant l'imagination débordante des premiers explorateurs de ces merveilles. Ce qu'on avait pas prévu c'est qu'il a fallu grimper des centaines de marches (voir peut-être 2000) car il faut passer d'un pic à l'autre entre 1500m et 1800m. Comme les dénivelés s'additionnent, ça a fait très mal aux mollets et aux cuisses, avec un orage monstrueux au milieu de l'après-midi qui nous a laissé trempés comme sous la douche. Heureusement il ne faisait pas froid, à peine raffraîchissant. Mais on ne regrette rien, les paysages magnifiques nous ont amplement récompansés des désagréments subis et des courbatures du lendemain. C'est tard le soir après quatre heures de route que nous sommes revenus dans notre logis à Nanchang, fatigués mais sans regrets. Je prépare déjà le prochain voyage qui doit nous emmener visiter les Trois Gorges du Yangtze Kiang à l'occasion du Dragon Boat Festival dans quinze jours.

 

 

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                                                                                   Du 21 au 24 juin 2012

 

              Sur le Yangtze Kiang

 

 

         Trois heures de train pour arriver à Wu Chang,ville qui est groupée avec Wuhan, puis quatre heures de bus pour rejoindre Yichang, porte d'entrée (ou de sortie) des Trois Gorges du Yangtze, où nous dormons à l'hôtel des Trois Gorges. Nous on va remonter le fleuve jusqu'à Chongqing. On va d'abord visiter le Barrage des Trois Gorges, actuellement le plus grand barrage hydraulique du monde, ouvrage gigantesque et controversé qui a défrayé la chronique et qui est le cauchemar des écologistes. On y accède par une route spéciale qui n'est ouverte qu'aux détenteurs d'un permis (dont les agences de voyage!), la crainte d'un attentat justifiant les check points de sécurité et les nombreux postes de garde jalonnant la route qui y mène.

 

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                                 Le Barrage des Trois Gorges.

     

       Bonne surprise, c'est par des escalators extérieurs que l'on monte au Belvédère qui surplombe le barrage et les non moins remarquables écluses qui le jouxtent. L'ensemble est impressionnant et le musée qui retrace l'histoire de sa construction est remarquable. Le barrage n'est pas tout à fait terminé, bien qu'en service, il y a encore des annexes en cours de construction.
Nous rejoignons ensuite la petite ville de Zi Gui pour prendre le funiculaire et descendre à l'embarcadère où nous attend notre bateau, la Perle du Yangtze, rien de moins, et où nous prenons possession de notre cabine assez confortable avant de déjeuner. Mais déjà le bateau a levé l'ancre et nous passons les gorges de Xi Ling. Comme le niveau de la retenue d'eau est plus haut qu'à l'origine, les gorges sont plus larges et ma foi moins impressionnantes. Le spectacle des falaises abruptes est cependant très beau. Il y a une circulation de bateaux importante sur ce ce fleuve qui est une artère économique et de communication de la Chine Centrale vers les grandes villes jusqu'à Shanghai.

    En-remontant-le-Yangtze.jpg

 

                                                        En remontant le Yangtze.

 

       Au milieu de l'après-midi, nous changeons pour un bateau à plus faible tirant d'eau et nous allons remonter un bras du Yangtze, le Shen Nong Xi, un parc naturel plus sauvage et surtout moins fréquenté, sinon par des barques de pêcheurs dont on peut imaginer la vie très dure à manier les rames pour gagner leur vie. Là, le paysage est plus naturel, il n'y a pas le bétonnage qui défigure par endroits les rives du grand fleuve.

 

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                            Pêcheurs sur le Shen Nong Xi stream.

 

       Là, les gorges sont vraiment étroites, les à-pics vertigineux, on craint qu'une roche ne se détache de la paroi. Ici aussi, l'imaginaire des hommes a donné des noms à des paysages naturels: Gorge du Perroquet, Roche de l'Eléphant... L'autoroute Chengdu-Shanghai en construction enjambe ce bras du fleuve et ne laisse pas augurer un avenir serein pour cette nature encore sauvage. Il y a même un cercueil vieux de plusieurs centaines d'années suspendu dans l'anfractuosité des rochers bien au-dessus du niveau de l'eau; comment a-t'il été hissé là-haut? mystère!
C'est après le retour vers notre bateau et le dîner à bord que nous franchissons les gorges de Wu au crépuscule et que nous nous arrêtons pour la nuit au port de Wu Shan.
Le lendemain, à l'aube, nous franchissons les Gorges de Qutang, les dernières de notre croisière, avant de jeter l'ancre au port de Bai Di, la cité de l'Empereur Blanc. Nous rejoignons l'île de Bai Di Cheng sur un pont et sous une galerie couverte, et nous grimpons les 300 marches (il y en avait 1000 avant la construction du barrage) conduisant à l'ancienne cité de l'Empereur Blanc d'où l'on a une vue superbe sur l'entrée des Trois Gorges du Yangtze. C'est d'ailleurs ce paysage qui figure sur le billet de 10 yuans.

 

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L'entrée des Trois Gorges du Yangtze.

 

       Un jeune étudiant nous sert de guide en anglais et nous nous fait visiter les lieux en nous contant avec force détails l'histoire des Trois Royaumes, de l'Empereur Blanc et des sarcophages de bois du Musée des cercueils suspendus. On apprend aussi que le Yantze peut atteindre la hauteur de 175m, record actuel, et que nous naviguons en ce moment à 140m. On reprend la navigation sur le fleuve jusqu'à la ville de Wanzhou que nous atteignons dans l'après-midi. On quitte définitivement le bateau. Puis c'est après un dîner spécial de la cuisine de Wanzhou, encore plus épicée que celle de Nanchang, que nous rejoignons en bus la grande mégalopole de Chongqing où nous passons la nuit. Le lendemain, retour à Nanchang par un vol en fin de matinée et fin de notre voyage dans le Hubei et la Région Autonome de Chongqing.

 

 

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                                                                                                         Du 27 au 30 juillet 2012

             Qingdao

 

 

       Mes deux jours de congés mensuels à prendre accolés à un week end et nous voilà partis pour Qingdao, port et ville balnéaire située au nord de Shanghai, sur la mer Jaune. On arrive en fin de matinée mais nous ne verrons pas le sommet des buildings du nouveau Qingdao, cachés par la brume. On s'installe dans notre hôtel, le Shangri La, chambre et service somptueux, on a décidé de ne rien se refuser. Qingdao est à la Chine ce que Kronenbourg est à l'Alsace, la référence pour la bière qui est brassée ici depuis que les allemands qui y avaient une concession ont construit et ouvert la première brasserie de Chine, il y a un peu plus de cent ans. La bière de Qingdao, Tsingtao suivant l'appellation d'origine allemande, est réputée et consommée dans tout le pays et au-delà. Il y a au mois d'août une Fête de la Bière qui certes ne fait pas d'ombre à la Fête de la Bière de Munich mais qui attire pas mal de monde, et quand on sait ce que cela signifie en Chine...Qingdao fut le site qui abrita les sports nautiques lors des Jeux de Pékin en 2008 et c'est aussi un grand port de commerce et de plaisance.

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La Brasserie Tsingtao.

 

      La ville en elle même est très belle et on y retrouve des quartiers aux allures germaniques, héritage de l'ancienne occupation allemande qui n'a pourtant duré qu'une trentaine d'années, relayée par autant d'années d'occupation japonaise. Au gré de la promenade dans les rues de la vieille ville, on retrouve les styles d'architecture allemand, voir bavarois qui nous rappellent la vieille Europe. Bien sûr, comme c'est les vacances, il y a encore plus de touristes chinois en goguette. Les plages qui bordent la ville sont envahies, mais il y a très peu de baigneurs, la plupart se contentant de se mouiller les pieds ou de gratter les rochers à la recherche de coquillages.

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Qingdao Bay.

 

       Les plages sont aussi des lieux de prédilection pour faire les photos de mariage de même que les parvis des églises catholique ou protestante, l'essentiel étant d'être photographiés devant un lieu connu, et étranger de préférence, Photoshop fera le reste. Après les inévitables temples, pavillons et parcs, on monte même à la tour de TV pour la vue panoramique, mais malheureusement embrumée de la ville.
A quelques 40kms de la ville il y a le Parc Naturel des Montagnes de Laoshan où nous passons une journée à grimper des marches de granit, décidément les chinois ne connaissent pas les sentiers forestiers de montagne. On s'était pourtant juré de ne plus grimper les escaliers dans les montagnes mais on doit sacrifier à ce qui est paraît-il un incontournable pour celui qui vient ici.

 

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Laoshan.

 

       La vue depuis les sommets est magnifique malgré qu'elle soit estompée par les brumes de chaleur et le massif montagneux est agrémentée de sites historiques tels que temples et pavillons avec chacun leur histoire propre. L'endroit est par ailleurs très réputé si l'on en juge par le nombre de touristes qui le visitent. On a encore les mollets tétanisés à la fin de cette journée de randonnée dans la nature qui est ma foi fort belle. On traverse au retour des villages de pêcheurs sur la côte rocheuse. On va reprendre demain midi un vol pour Nanchang après un dernier tour sur une des plages de Qingdao.

 

 

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                                                                                                             Du 9 au 13 août 2012

              Sur l'île de Hainan

 

 

        Encore un long week end que nous allons passer à l'extrême sud de la Chine, sur l'île de Hainan. Cette île, surnommée "La Queue du Dragon" marquait et marque toujours la limite sud de l'empire du milieu, est aussi appelée "l'Ile des cocotiers". C'est une île au climat tropical, avec des paysages de montagnes, de forêts et de plages de sable fin. Le tourisme s'y développe à grande vitesse et nous évitons Sanya, au sud de l'île, ville balnéaire nouvelle qui est le lieu de villégiature des chinois "nouveaux riches" et des touristes russes argentés. On préfère Haikou au nord de l'île qui est plus calme et plus authentique et qui a une histoire millénaire.

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                                        Au Temple Wu Gong sur l'île de Hainan.

 

     Hainan était le lieu d'exil des personnes importantes, politiques ou lettrés, qui avaient eu l'heure de déplaire au pouvoir impérial. La visite de la ville nous réserve quelques beaux monuments tels la tombe de Hai Rui, un ministre incorruptible et soucieux du bien-être du peuple (rare même de nos jours), en disgrâce sous les Ming, ou le temple dédié aux cinq lettrés bannis ici pour avoir critiqué le gouvernement autocratique de l'empereur. Les rues de la vieille ville recèlent encore des maisons à l'architecture coloniale datant du début du siècle dernier. Le Parc du peuple est l'endroit très fréquenté le week end, où les gens viennent pour se divertir en groupe, chanter, danser, faire du sport ou simplement se promener. On a pu y assister à un opéra chinois.

 

Opera chinois au Parc du Peuple

 

                                               Opéra chinois au Parc du Peuple.

 

       On s'est promené sur les plages de sable fin qui s'étendent à l'ouest de Haikou et je me suis baigné dans la Mer de Chine du Sud sans craindre et entendre les jet skis comme à Sanya. En plus du lot habituel de temples, de parcs et de musées, on a eu l'occasion de voir des fauves dans une réserve dans la jungle (nos amis chinois ont dû faire une razzia dans une savane africaine, vu le nombre de lions et de lionnes dans cette réserve) et on a encore gravi 222m de marches pour atteindre le sommet d'un volcan (éteint) et jeter un oeil dans le cratère envahi par une végétation tropicale luxuriante.

 

Haikou

 

                                                                                    Haikou.

 

       Comme rien n'est parfait, la météo n'est pas au beau fixe. Il fait très chaud et il y a une humidité maximum qui fait que nous sommes trempés après dix minutes au-dehors. Nous sommes en pleine saison des pluies et si nous avons évité les typhons, nous avons essuyé une bonne averse quotidienne en milieu d'après-midi, l'une nous servant de douche après la baignade dans la mer. Mais on ne se plaint pas, cela aurait pu être pire et nous n'avons pas eu le désagrément d'un retard ou de l'annulation de notre vol de retour à Nanchang.
Au boulot, les prochains jours vont être chargés, on doit entrer dans la phase de démarrage des unités.

 

 

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                                                                                                                 27 septembre 2012

            Dernières news de Nanchang

 

 

     Mon contrat se terminant à la fin de ce mois de septembre, on m'a proposé de le rallonger jusqu'à fin juin 2013. Après mûre réflexion, j'ai accepté de le reconduire jusqu'au 31 décembre 2012. A la suite de quoi, nous reprendrons notre boucle autour du monde. Mon travail et mon contrat devant s'achever juste à la période propice pour repartir, la saison de la mousson sera remplacée par la saison sèche en Asie alors qu'actuellement Bangkok en Thaïlande est de nouveau sous la menace des inondations. J'ai dejà démarré un atelier au printemps, je viens de démarrer le deuxième et en ai fait le test run avec succès, il est réceptionné et le produit fini est qualifié pour les clients.

 

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        L'équipe (pléthorique) de démarrage de l'atelier des émulsions

 

          Pour le troisième atelier, plus complexe, le démarrage est retardé, il y a eu beaucoup de problèmes liés au matériel et leur résolution va prendre un certain temps car soit les fournisseurs se font tirer l'oreille pour remplacer le matériel défectueux, soit les délais sont très longs. J'espère encore pouvoir surmonter ces difficultés d'ici la fin de l'année et démarrer cette unité avant de partir. Mais de toutes façons les procédures sont écrites et validées, le personnel formé, les essais dynamiques possibles effectués, ils seront capables de démarrer sans moi, au besoin il y a des collègues qui restent, d'autres unités n'étant encore pas prêtes. Quoi qu'il en soit, ce fut une expérience très enrichissante sur le plan humain tout d'abord et sur le plan professionnel ensuite bien que sur ce point de vue je n'en ai plus vraiment besoin.
Il faut bien dire aussi qu'en plus de l'avantage financier non négligeable, ce stop-over professionnel nous aura permis de vivre la Chine de l'intérieur et de la parcourir en long, en large et en travers comme peu de chinois et encore moins de touristes ont pu le faire, sans compter qu'on y avait notre base arrière de Nanchang bien pratique pour la visiter ainsi que les pays limitrophes comme le Vietnam, le Cambodge et le Laos et aussi Taiwan, Hong Kong et Macao, pour lesquels les chinois continentaux ont besoin d'un permis de voyager et les touristes d'un visa pour rentrer en Chine.
C'est pourqoi on va profiter des vacances de la Fête Nationale pour effectuer un voyage dans le Xinjiang, le nord-ouest de la Chine, dans les traces de l'ancienne Route de la Soie empruntée il y a bien longtemps par Marco Polo. C'est en voyant des photos de cette région peu fréquentée aujourd'hui que j'ai eu envie d'en connaître plus sur cette contrée et les peuples qui y vivent. J'espère que mon attente ne sera pas déçue. 

 

 

 

    Du 28 septembre au 16 octobre 2012  

                                     

 

             Du Gansu au Xinjiang, sur la Route de la Soie

 


             Jiayuguan, Gansu 

 

      On arrive dans la soirée à Jiayuguan, province du Gansu, après deux vols avec escale à Xi'an et deux retards cumulés de deux heures sans explications. Jiayuguan est une ville très industrialisée avec des aciéries et des centrales électriques, mais elle est surtout connue pour le fort qui contrôlait le passage entre les montagnes qui l'entourent. C'était la frontière de l'ouest de l'Empire du Milieu, au-delà étaient les "barbares". La Grande Muraille s'arrête là. Le fort de Jiayu Pass était une défense stratégique de premier plan pour barrer la route aux envahisseurs potentiels successifs, Huns, Mongols, Tartares...On peut visiter la résidence du général qui commandait la forteresse, un temple dédié à Guandi, dieu de la guerre et même le théatre pour divertir la garnison.

 

 Le fort de Jiayu Pass

 

                                                                  Le fort de Jiayu Pass.

 

         Le fort situé dans un cadre magnifique et dont la restauration est encore en cours attire beaucoup de touristes. On peut se promener sur les remparts et jouir d'une vue superbe sur les Montagnes de Qilian aux sommets enneigés d'un côté et sur les Montagnes Noires de l'autre. Des spectacles de cirque sont donnés dans la cour de la forteresse et on peut même survoler le site en ULM. Donc Chantal a fait son baptême de l'air en ULM suivi d'un tour à dos de chameau, deux expériences nouvelles dans la même matinée, qui l'eut cru?
Depuis les remparts de chaque côté du fort, on peut suivre les vestiges de la Grande Muraille d'origine qui grimpent sur les contreforts des deux montagnes qui délimitent le "Corridor de Hexi" et qui devaient rendre le fort imprenable. Le Musée de la Grande Muraille attenant retrace l'histoire de cette construction monumentale qui a duré plusieurs siècles.

 

La-Grande-Muraille-surplombant-Jiayu-Pass.jpg

 

                                 La Grande Muraille surplombant Jiayu Pass.

 

      Les vestiges de la dernière tour de guet qui surplombe la falaise de la rivière Laotai au nord de la ville marquent le point le plus à l'ouest de la Grande Muraille qui a été terminée sous la dynastie des Ming au XVIème siècle. Là commence le désert de Gobi qui s'étend jusqu'en Mongolie. On a de la chance, le temps est magnifique, plein soleil et ciel d'azur, mais pas trop chaud, idéal pour visiter la région. Après un temple monastère à flanc de montagne, on peut aussi voir les représentations en statue de pierre des célébrités qui ont emprunté cette partie de la Route de la Soie, dont Marco Polo. Au sud, à une vingtaine de kilomètres de Jiayuguan, on a mis au jour des tombes sous tumulus des époques des dynasties Wen et Jin, entièrement faites d'assemblage de briques et décorées de peitures merveilleusement conservées. Enfin, pour finir, on se promène dans le Parc du Lac de l'Est où les plans d'eau et la verdure doivent apporter une fraîcheur très appréciée durant les caniculaires mois d'été. On se prépare à quitter Jiayuguan après l'incontournable traditionel tour au marché de nuit toujours très haut en couleurs et en odeurs!

 

 

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             Dunhuang, Gansu

 

 

      Un vol saut de puce de 45 minutes plus tard, nous voilà à Dunhuang, en bordure du désert de Gobi. Dunhuang est une grande oasis qui était une étape importante pour les caravanes sur la Route de la Soie. On y trouve des cultures maraîchères et surtout du raisin en abondance. Et en ce moment c'est le temps des vendanges.
L'attraction principale est le site des Grottes de Mogao situé à une vingtaine de km au sud de la ville. C'est un ensemble de plus de 500 grottes creusées dans les parois des Mingsha Shan, les Montagnes des "Sables chantants" par des moines bouddhistes entre le IV et XIVème siècle. Ces grottes abritent des statues et des fresques superbement conservées, sûrement grâce au climat sec du désert. Dans une pagode en bois de 9 étages on peut admirer une statue du Bouddha de 36m. Le site a été aménagé pour les touristes et seuls une trentaine de grottes sont ouvertes au public. Malheureusement, les photos sont interdites et d'ailleurs les grottes sont dans le noir, des guides locaux éclairent les statues et les fresques à la lampe de poche tout en débitant leur commentaires en chinois exclusivement.
On a pu vérifier une fois de plus qu'il n'est pas judicieux de faire du tourisme pendant les périodes de vacances, soit cette semaine de congés de la Fête Nationale, car il semblerait que les chinois ont aussi la bougeotte et se déplacent en masse. Les queues aux guichets des tickets sont impressionnantes et il faut prendre son mal en patience. Les transports et les hôtels sont blindés, les restaurants pris d'assaut et il faut même jouer des coudes pour avoir une place à une table au marché de nuit. Les prix aussi s'envolent et on paye le prix d'un repas dans une gargote en plein air pour celui dans un restau de bonne réputation. Les taxis ne sont pas en reste et vous demandent sans complexe le double du prix d'une course en temps normal, refusant d'enclencher le compteur. J'ai l'impression qu'ils ont très bien et très rapidement intégré la loi du marché, l'offre et la demande ils connaissent...
L'autre lieu qui draine les touristes est le Lac du Croissant de Lune. C'est une oasis minuscule enchâssée entre les dunes de Mingsha, les "Sables chantants" et qui se situe à peine à 5km du centre ville.

 

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                                                      Le Lac du Croissant de Lune.

 

        Pour l'admirer dans son intégralité, nous nous sommes infligé la montée de la Dune de Mingsha, dénivelé de 250m SVP, (la dune du Pilat ne fait que 117m, cela donne une idée de notre performance) avec quelques centaines d'autres courageux. Nous avons même dédaigné les guêtres orange fluo que la plupart avaient enfilé sur leurs chaussures et l'avons gravi pieds nus enfoncés dans le sable fin jusqu'aux chevilles. On regrettera que le soleil n'était pas de la partie et ne s'est montré que très parcimonieusement ce matin-là. Mais la vue de là-haut, en surplombant le Lac du Croissant de Lune, nous a récompensé de nos efforts. La descente est presque aussi sportive que la montée car la pente est raide et il s'agit de ne pas glisser dans le sable fin et de dévaler jusqu'en bas. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne refera pas l'ascension dans la foulée... Au pied de la dune, des centaines, OUI...des centaines de chameaux sont à la disposition des touristes pour une promenade dans les dunes. Autant dire que c'est une noria incessante de camelidés qui tourne en rond avec leur cavaliers et leur guide. On peut aussi survoler les dunes en ULM ou en faire le tour en quad.
Pour notre part on a tenté d'échapper à la foule en allant passer une journée dans le désert de Gobi. Super pour les paysages mais raté pour la tranquilité car là aussi il y a du monde et il faut faire avec et être patient pour pouvoir prendre une vue sans une personne faisant le V des deux mains (? c'est une manie systématique quel que soit le monument en question, je l'ai vu faire même près des tombes) devant le sujet que vous voulez photographier. On a pu quand même profiter de l'immensité du désert, voir les étonnantes concrétions rocheuses de Yadan façonnées par l'érosion et quelques vestiges datant de deux millénaires. Dans la vieille ville de Dunhuang cohabitent de vieilles maisons traditionnelles avec des décors pour le tournage des films historiques chinois, le tout entouré par des fortifications et des tours de guet plus vrais que nature.
Comme nous n'avons pas pu avoir de billet de train pour Turpan, nous allons découvrir le bus-couchette pour changer de province et quitter le Gansu pour le Xinjiang.

 

 

 

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             Tulufan (Turfan ou Turpan), Région Autonome du Xinjiang

 

 

 

       Le voyage en bus-couchettes, c'est fait! A tout prendre, je préfère de loin les couchettes molles en train. Dans le bus, les couchettes superposées et inclinées d'1m60 sont alignées sur 3 rangées, soit 48 places et leur largeur n'excède pas 60cm. Le voyage a duré 11h, avec un check-point de police pour le contrôle des passeports à l'entrée dans la Région Autonome du Xinjiang, et encore des contrôles tous les 100km d'autoroute. On est arrivés à 6h du matin à Tulufan, par chance il y avait un taxi à l'arrêt du bus. On a eu toutes les peines du monde à réveiller la réceptioniste de l'hôtel qui dormait derrière le comptoir sur un lit de camp. De plus, pas un mot d'anglais mais elle a quand même fini par nous donner la clé de la chambre que j'avais réservé par internet.
Le Xinjiang est le Far-West de la Chine. Xinjiang se traduit d'ailleurs par "Nouvelle frontière". La dépression de Turfan ou Tulufan se situe a 150m sous le niveau de la mer. C'est la ville la plus chaude et la moins arrosée de Chine. La ville elle-même se situe à 80m sous le niveau de la mer. C'est malgré tout une oasis fertile grâce a un réseau ingénieux d'irrigation, les karez, des puits reliés entre eux par des canaux souterrains creusés autrefois par les hommes et entretenus et améliorés au cours des siècles au prix d'un travail harrassant. La culture principale est le raisin, il y en a plus de cent variétés. On en fait du vin mais surtout des raisins secs qui alimentent toute la Chine et au-delà. Au dessus de presque chaque maison traditionnelle en terre cuite il y a une pièce en briques ajourées pour sécher le raisin. La vigne est omniprésente même en ville et des passages et même des rues sont recouvertes par un treillis de vigne grimpante qui forme un tunnel procurant l'ombre et la fraîcheur bienvenue sous ce climat aride. Le melon de Tulufan jouit aussi d'une belle renommée. Tulufan était aussi une étape très connue sur la Route de la Soie Nord et a une histoire deux fois millénaire, les ruines des anciennes cités de Jiaohe et de Gaochang en témoignent. C'est par là que le bouddhisme fut introduit en Chine, les ouïghours de Tulufan ne s'étant convertis à l'Islam qu'au XIVème siècle.

  Le minaret d'Emin

 

                                                                   Le minaret d'Emin.

 

         Un des symboles de Tulufan est le minaret d'Emin, un préfet musulman fidèle à la dynastie des Qing au XVIIIème siècle. L'histoire de Tulufan et du Xinjiang en général est très tourmentée, la région ayant connu les invasions d'Alexandre le Grand à Tamerlan en passant par Attila et Gengis Khan, et les révoltes ouïghoures jusqu'aux luttes récentes du XXème siècle des seigneurs de la guerre. L'architecture régionale s'inspire plus du style arabe que chinois, de même que le style vestimentaire de la population d'origine ouïghoure. La langue et l'écriture ouïghoure cohabitent avec le chinois et beaucoup d'ouïghours ne parlent et n'écrivent que leur langue, d'origine turque. A Tulufan, il y a une très forte majorité ouïghoure et c'est la langue que l'on entend dans la rue. Ici, c'est la viande de mouton sous toutes ses formes qui prédomine, avec les pâtes et le pain en forme de galette ronde cuit au four et les épices d'orient, piment, coriandre, gingembre, curry. On trouve les brochettes (kebabs) à tous les coins de rue et les fruits de saison, raisins, melons, pastèques, pêches, abricots et bien sûr tous les fruits secs.
On est sorti de la ville pour visiter Tuyuk, un village ouïghour à une trentaine de km à l'est de Tulufan, dans la chaîne des Montagnes Flamboyantes qui doivent leur nom au calcaire ocre qui se teinte de couleurs feu aux rayons du soleil. Devant ou dans la cour de chaque maison, à l'ombre, on peut voir un grand lit en bois couvert de tapis sur lequel les gens de la maisonnée, jeunes et vieux, se reposent quand ils en ont envie ou quand la chaleur les pousse à l'indolence. Les grottes de Bezeklik n'abritent plus que quelques fragments de fresques bouddhique, les "archéologues" du début du siècle dernier s'étant chargés de les piller. De même, les momies de la nécropole d'Astana, dernière demeure des familles royales de Gaochang, ont été transférées des caveaux souterrains au musée de Tulufan. Ici, les mosquées remplacent les temples et on se rend vite compte de la différence de culture et de tradition des Ouïghours et des chinois Han. Au marché, ou plutôt au bazar suivant la dénomination locale, on admire la dextérité des fabricants de nouilles à la farine de blé, nouilles appelées lamian en chinois, et on ne se prive pas d'y goûter. En général, la vie est bien moins chère ici qu'ailleurs en Chine, pour ce que nous en avons vu. On mange très bien à deux pour 25 RMB, soit 3 €, les fruits sont moitié moins chers qu'à Nanchang. Finalement, la seule chose qui nous gêne est la poussière, partout présente, et qui déssèche les muqueuses. Qu'est-ce que ça doit être lorsque le vent se lève? Mais cela ne nous empêche pas de consacrer notre dernière journée à Tulufan à flâner dans les rues de la ville et dans le bazar transformé le soir en un immense restaurant a ciel ouvert d'où montent les fumées et les odeurs d'épices des marchands de kebabs.

 

 

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             Wulumuqi (Urumqi), Région Autonome du Xinjiang

 

        Deux cents kilomètres d'autoroute bordée par les cimes enneigées des Tian Shan (Montagnes Célestes) et trois heures de bus plus tard, nous voilà à Wulumuqi (Urumqi). C'est la capitale administrative, industrielle et économique de la Région Autonome du Xinjiang. Urumqi, qui veut dire "Beaux pâturages" en mongol, est une ville relativement récente sans un grand passé historique. Contrairement à toutes les autres villes de la région, c'est une ville à majorité chinoise Han et qui compte près de 2 millions d'habitants. Wulumuqi se classe quand même dans le Guinness des Records comme la ville la plus continentale du monde car la mer la plus proche est à plus de 2500 km.

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                                                Le Musée Régional du Xinjiang.

 

        La visite du Musée Régional du Xinjiang est intéressante pour montrer les spécificités culturelles des différentes ethnies qui peuplent la région qui est quand même grande comme trois fois la France et les momies trouvées dans les tombes éparpillées dans les sites désertiques du Xinjiang. Au Grand Bazar d'Erdaoqiao et autour, lieu très touristique au sud de la ville, on retrouve tout ce que ces différentes minorités produisent comme artisanat avec une prédominance de style turc, et tous les fruits secs et épices possibles et en quantité industrielle. On décide de s'évader de la ville pour aller au Tian Chi (Lac du Ciel), dans les dans les Tian Shan (Montagnes Célestes).

 

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                                                                       Le lac Tian Chi.

 

         Que la montagne est belle quand il fait beau et qu'il n'y a pas la foule des touristes. Le lac Tian Chi est situé à 2000m et est alimenté par les glaciers des Tian Shan dont le plus haut sommet, le Bogda Feng, culmine à 5445 m. Ici c'est le pays des Kazakhs, minorité semi-nomade qui vit chichement de l'élevage de petits troupeaux de chèvres et de moutons qu'ils font paître sur les flancs des Tian Shan. Il y a quelques villages qui essaient de profiter de la manne du tourisme en ouvrant des chambres d'hôtes sous les yourtes traditionnelles. Les touristes chinois en sont férus. Le décor est splendide et se prête à toutes les formes de trekking. Le bord du lac n'est pas bétonné comme souvent, ni même pour une fois trop aménagé. On profite vraiment de la nature sauvage, de la forêt de pins et des pics enneigés, malheureusement que pour une journée car il faut retourner à Wulumuqi pour prendre un vol demain matin pour Kashgar.

 

 

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             Kashi (Kashgar), Région Autonome du Xinjiang

 

        Kashgar, "la Caverne de jade" en langue ouïgoure, située à 1200 m d'altitude, est la ville-oasis carrefour entre la Chine et les pays d'Asie Centrale sur la Route de la Soie. C'était aussi la porte d'entrée ou de sortie, c'est selon, du terrible désert de Taklamakan. Les caravanes des Routes de la Soie nord et sud s'y rejoignaient, c'est ici qu'on échangeait les produits rares et les montures, chevaux contre chameaux. Le coeur de la ville est la Mosquée d'Id Kah sur la place du même nom. C'est la plus grande mosquée de Chine, elle peut accueillir près de 8000 fidèles à la prière du vendredi. Elle date de 1442 mais fut restaurée plusieurs fois.

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                                                                La Mosquée d'Id Kah.

 

        Arrivés le vendredi, on a pu voir des milliers d'hommes converger vers la mosquée pour la prière, et il y en avait qui priaient dans les rues adjacentes sur les tapis déroulés dans la poussière. De chaque côté de la place et de la mosquée s'étirent les rues de la vieille ville, ou plutôt ce qui en reste, qui abritent le Bazar. Car malheureusement, les vieilles maisons ouïgoures typiques avec les balcons et les vérandas en bois ouvragés disparaissent rapidement, remplacées par des clones en briques neuves. Toute la vieille ville n'est qu'un immense chantier dans un nuage de poussière permanent. C'est le prix à payer pour la modernité, mais en y perdant son âme, les voyageurs n' y trouveront pas forcément leur compte. La ville abrite aussi les tombes de plusieurs dignitaires et lettrés musulmans, dont celui d'Abakh Hoja, un religieux qui gouverna la région au XVIIème siècle. Le mausolée d'Abakh Hoja comme celui de Yusup Has Haji est caractéristique du style des édifices religieux d'Asie Centrale, comme ceux qu'on trouve à Tachkent ou à Samarcande, avec des tuiles et des carreaux en faïence bleues et blanches.
Pour le moment, le Bazar de Kashgar est le coeur animé de la ville avec ses échoppes regroupées par corporations et ses restaurants gargotes d'où montent la fumée des brochettes d'agneau ou de chèvre et l'odeur du pain cuit au four.

 

 Dans une rue du Bazar

 

                                                                Dans une rue du Bazar.

 

        Les commerçants et artisans vous hèlent sur le pas de leur porte pour que vous veniez voir leur marchandise. Tout ici nous rappelle plus Istanbul que Pékin, on est vraiment à la croisée de deux mondes. D'ailleurs les hôtels ne désemplissent pas de touristes chinois qui viennent ici pour voir les "barbares" comme des curiosités locales avec leurs us et coutumes si différentes de celles l'Empire du Milieu. Car à Kashgar aussi la grande majorité de la population est ouïghoure et la religion visible est l'Islam. Dans la rue on entend plus parler ouïghour que chinois et les enseignes et les panneaux des noms de rue sont écrits dans les deux langues car les uns ne lisent pas l'écriture des autres et vice versa. C'est un problème avec les chauffeurs de taxi ouïghours pour la plupart et complètement perdus quand on leur présente une carte officielle en chinois et anglais. Nulle part on n'aura vu autant d'étals de boucherie et de barbecues. Ici, végétariens s'abstenir, car on mange du mouton à toutes les sauces et jusqu'à l'os qu'on rogne, on a pu le constater. Ce qui est étonnant aussi, c'est la quantité de fruits et légumes que l'on trouve sur les marchés et les tonnes de fruits secs de toute sorte, sans parler des épices. Après avoir arpenté les bazars et les rues de la vieille ville, visité des tombeaux et des marchés, vu l'immense statue de pierre de Mao sur la Place du Peuple, on goûte au repos au Parc du lac de L'Est pour préparer notre expédition du lendemain au lac Karakul, aux confins du Xinjiang et de la Chine de l'ouest.

 

 

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            De Kashgar au lac Karakul par la KKH, Région Autonome du Xinjiang

 

 

        La Karakoram Highway, longue de 1300 km, relie la Chine au Pakistan à travers la chaîne des Karakoram par la Khunjerab Pass à 4693 m. C'est "l'Autoroute des Nuages", la plus haute du monde, construite en 20 ans par les deux pays et qui a coûté plus de 1000 vies humaines. Elle suit beaucoup le tracé de l'ancienne Route de la Soie. Nous l'empruntons sur 200 km, de Kashgar au lac Karakul situé à 3600 m d'altitude mais elle continue jusqu'au Pakistan en traversant la chaîne du Pamir, le "Toit du Monde". Elle est toujours dangereuse à cause des éboulements de rochers et des glissements de terrain. On s'aperçoit que d'autoroute, la voie n'en a que le nom, ce serait à peine une simple nationale chez nous, mais c'est à son importance stratégique et commerciale qu'elle doit son nom. Autant dire que les paysages sont grandioses, surtout à la lumière de l'aube. Dès que l'on pénètre dans les gorges de la rivière Ghez, on est sous le charme des falaises abruptes dominées par les sommets enneigés tout autour. Et pendant les trois heures du trajet, on fait des rencontres, des bergers Kirghizes avec leurs moutons, des ânes qui paissent au bord de la route, indifférents au traffic des camions, et même des chameaux sauvages qui vous regardent passer placidement.

 

  Au lac Karakul

 

                                                                     Au lac Karakul.

 

         La vue du lac Karakul est magique. Il est dominé par le Mustagh Ata "Père des Montagnes de Glace" qui culmine à 7546 m et se reflète dans ses eaux limpides. On est les seuls touristes, ce qui ne gâte rien, la saison étant terminée et le temps beau mais frisquet, ce qui ne se voit pas sur les photos. On entreprend une randonnée autour du lac quand des Kirghizes d'un village voisin nous invitent à une fête de mariage. Tout le village est mobilisé pour l'occasion, les jeunes dansent avec les mariés tandis que les parents préparent le repas, un yack et un mouton ayant fait les frais de l'évènement. On a tout loisir d'assister au processus de préparation du banquet.

 

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                                        Le marché aux bestiaux du dimanche.

 

         Sur la route du retour, le spectacle est tout aussi splendide avec le soleil éclairant les versants de la montagne. En s'approchant de Kashgar, on croise les gens qui reviennent du marché ou des travaux des champs, on essuie une tempête de sable soufflant du désert du Taklamakan tout proche et qui balaie la route, obligeant le chauffeur à ralentir, à mettre les warnings et les essuie-glaces en route. Heureusement on traverse la zone rapidement et on arrive juste avant la fermeture du marché aux bestiaux qui a lieu tous les dimanches et qui draine tous les éleveurs alentour. C'est là que se vendent et s'achètent les bêtes, moutons, chèvres, vaches, taureaux, yacks, et chameaux (mais pas de cochons), selon un rituel immuable, l'affaire se concluant par une poignée de mains et une main sur le coeur, les billets ayant changé de mains entre-temps. On retourne enfin à notre hôtel après un dîner traditionnel OuÏghour, lamian (nouilles) et brochettes d'agneau. Il faut refaire la valise pour retourner à Wulumqi, seule destination de vol depuis Kashgar.

  

 

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             Retour à Wulumuqi, Région Autonome du Xinjiang

 

      Nous voilà de retour à Wulumuqi pour une après-midi à se promener, le vol pour Nanchang n'étant programmé que pour le lendemain. On monte au promontoire du Parc Hongshan qui surplombe la ville et d'où on jouit d'une vue panoramique jusqu'aux sommets enneigés des montagnes Tian Shan. Les vacances se terminent, hélas.

 

 

                                                                                          2 février 2013

            Adieu Nanchang et la Chine

 

 

       Les meilleures choses ayant une fin, nous voilà proches de notre départ de Nanchang et de la Chine, pour reprendre notre tour du monde que nous avions mis entre parenthèses pendant les deux années et demie que j'ai passées à travailler ici. J'ai renouvelé encore mon contrat pour un mois jusqu'au 31 janvier 2013, je voulais absolument me donner une chance de finir le boulot et finalement dans la dernière semaine j'ai enfin pu démarrer cet atelier, même si ce n'est pas dans les conditions optimales, il reste des ajustements à peaufiner et un gros problème mécanique à résoudre qui prendra quelque temps. J'en suis d'autant plus satisfait que tout s'est déroulé sans incident alors que c'est l'atelier et le procédé réputé le plus "dangereux" de la plateforme Bluestar Silicones aval. Pendant les deux ans et demi de mon travail, je n'ai eu à déplorer aucun incident ni accident sur les trois ateliers dont je me suis occupé depuis la construction jusqu'à la mise en route, aidé en cela par mes responsables hiérarchiques français. Ceux qui ont travaillé en Chine savent ce que cela représente en termes d'investissement personnel en matière de sécurité.

 

                                                                                

 

Avec l'équipe des responsables du WS9.

 

     On fait nos adieux aux collègues et on boucle les malles qu'on va expédier en France. Où l'on se rend compte de ce que l'on peut amasser en deux ans et demie de vie sédentaire,(396kg). C'est avec un pincement au coeur que nous quittons notre petit appartement coquet. On va passer quelques jours à Tang Gu dire au revoir à notre amie Guimei et à sa famille avant de nous envoler pour l'Inde et reprendre notre aventure sac au dos. 
Au diable l'avarice, pour notre dernière nuit en Chine, on s'offre une Premier Deluxe Suite ( telle quelle dans les catégories de réservation ) dans un palace 5 étoiles, le Hilton en l'occurence. Qui sait ce que l'avenir nous réserve!

 

                                                                                   

PS: à mon grand regret je me vois contraint d'arrêter d'alimenter ce blog car je suis dans l'incapacité, faute de temps, de le faire en parallèle avec mes sites qui sont plus faciles à tenir et à mettre à jour au fil de notre voyage. Si toutefois la suite vous intéresse, vous pouvez nous suivre là: http://www.notretour.fr/  

ou là: http://perso.numericable.fr/sipos.a/   

ou encore là: http://antoine.sipos.free.fr/:

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 13:10

 

   Taïwan    taiwan.png

 

                                                                                                                       

                                                                                       31 mars au 4 avril 2012                                            

Taipei

 

 

   Arrivée à Taipei, Taïwan (appelée Ilha Formosa, la "belle île" par les portugais qui la colonisèrent les premiers) en fin de matinée par un vol depuis Nanchang. De l'aéroport jusqu'au centre ville de Taipei on remarque qu'il y a un immense chantier en cours avec des lignes de métro et des autoroutes aériennes sur deux niveaux en construction. La densité de population de l'île est aussi très élevée et le traffic est très important. Ici, tous les automobilistes bouclent la ceinture de sécurité et vous êtes invité par le chauffeur de taxi à le faire avant même de donner votre destination. Tous les conducteurs de scooter et ils sont très nombreux portent un casque, contrairement aux motocyclistes de la Chine continentale. Au détour de la dernière colline abordée pour découvrir Taipei City, on aperçoit de loin la Taipei 101 Tower (101 étages), symbole de la ville et plus haut gratte-ciel du monde avec ses 509m jusqu'à l'achèvement en 2008 de la Burj Khalifa de Dubai avec ses 828m.

                          Taipei-101-Tower.jpg

 

                                                                          Taipei 101 Tower

 

Je n'ai pas eu la patience d'attendre les quarantes minutes de queue nécessaires pour monter à l'observatoire de la tour. 
La ville est très animée, tous les rez-de-chaussée sont dévolus à des boutiques, des ruelles étroites séparent les pâtés d'immeubles plus grands mais qui ne dépassent pas la dizaine d'étages. Il faut dire que Taïwan est sujette aux typhons et aux tremblements de terre, ceci explique cela. D'ailleurs on visite un immense réseau de boutiques souterraines qui tient du grand bazar familier en Asie et où on peut trouver tout ce qui se vend, se restaurer, jouer, et même se faire masser ou se faire prédire l'avenir. 
On a pris le métro pour visiter des temples, des parcs, le Mémorial de Chiang Kai-Shek et de Sun Yat-Sen, et le superbe Palais du Musée National et ses trésors de 4000 ans d'histoire de la Chine, et encore assister à la relève de la garde au Mémorial des Martyrs. On rentre à l'hôtel fourbus après avoir traversé la ville mais il faudra se lever tôt demain matin afin de prendre un avion pour aller faire une randonnée dans les gorges de Taroko, au centre de l'île.  

 

 

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         Hualien et les gorges de Taroko

 

      
       L'ATR 72 nous pose de bon matin sur l'aéroport de Hualien qui est aussi la principale base des forces aériennes taïwanaises. Le bruit du décollage des F16 à intervalle régulier achève de nous réveiller. Hualien est aussi le plus grand port de Taïwan et la porte d'entrée des gorges de Taroko que nous rejoignons en bus. Ces gorges font partie d'une chaîne de montagne continue du nord au sud de l'île et qui compte 27 sommets à plus de 3000m d'altitude. Les gorges de Taroko font 18km de long et l'accès en est facilité par une route construite par les vétérans de la guerre sino-japonaise et dont la construction a coûté plus de 400 vies humaines.

  Les gorges de Taroko

 

                                                                  Les gorges de Taroko

 

     Ce fut une belle journée dans le Parc National de Taroko, loin de la pollution, au milieu de paysages de canyons magnifiques, avec toujours en point de mire la rivière Liwu aux eaux bleu-vert limpides s'écoulant entre les rochers de marbre tombés dans son lit depuis les pentes abruptes des montagnes où elle a creusé son lit sinueux. On a pu déjeuner, fort bien, dans une auberge tenue par des membres de la tribu Taroko, c'est aussi le nom des aborigènes de cette région.
En fin d'après-midi, avant de prendre un train rapide pour retourner à Taipei, on est allés se tremper les pieds dans l'eau (froide) de l'océan Pacifique sur une plage de Hualien.

        

 

 

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            Au nord de Taïwan

 

 

On a passé une journée à visiter une partie du nord de l'île de Taïwan, en commençant par le port de Keelung, spécialisé dans le fret et les cargos porte-containers. Dans la foulée, on y a ajouté un parc et un temple avant d'aller voir les curiosités géologiques du parc de Yehliu. Ce sont des concrétions rocheuses qui ont été sculptées par l'érosion des vagues, la pluie très fréquente sur ce promontoire, et le vent.

 

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Au Geopark de Yehliu.

 

      On se promène parmi ces statues naturelles et on peut laisser libre cours à sonsens de l'observation ou plus simplement à son imagination pour donner un nom à certaines de ces oeuvres de dame nature. Le parc est très bien aménagé et très fréquenté par les touristes du continent voisin. Le décor est très beau avec en toile de fond le bleu de l'océan Pacifique.

L'après-midi nous allons de nouveau dans les montagnes côtières un peu plus à l'intérieur des terres à la rencontre des aborigènes qui essaient de préserver leurs coutumes, excepté de couper les têtes! Nous assistons à un spectacle de chants et de danses folkloriques de la tribu des Atalayas qui exploitent les sources d'eau chaudes pour l'agrément des touristes. La journée se termine par le retour à Taipei où on dîne dans un restaurant d'un des marchés de nuit de la capitale.
 

Finalement ces cinq jours à Taïwan nous ont permis de voir une autre facette de la Chine, plus policée que la Chine continentale, moins flamboyante et cosmopolite que Hong Kong, avec une diversité de paysages apte à satisfaire tous les goûts et une population étonnamment plus cool et aux traditions bien vivaces. Il est temps de reprendre un vol de retour direct vers Nanchang et de penser au travail du lendemain.

 

 

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 11:59

 

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  28 au 30 septembre 2011

           Vientiane

 

 

      Un vol de Nanchang à Kunming, porte d'entrée par voie aérienne au Laos depuis la Chine, puis un autre vol court de Kunming à Vientiane, la capitale du pays, appelé autrefois le royaume du "Million d'éléphants". On prend le visa "On arrival", formalité expédiée en dix minutes chrono et au coût de 60 US$ pour les deux visas. Dès la sortie de l'aéroport qui ressemble à un aéroport de province, on est saisi par la chaleur moite de cette période de saison des pluies. Il a dû pleuvoir juste avant notre arrivée car les rues sont détrempées. Mais quel contraste avec la ville et la vie chinoise que nous venons de quitter: on est loin de la foule des rues de Nanchang et de la circulation infernale; pas de klaxons, beaucoup moins de voitures, pas d'embouteillages, des tuk-tuks bariolés hors d'âge et les gens qui sont loin de manifester la même frénésie que les chinois ou même ce qu'on a vu au Vietnam. La ville n'a rien de comparable avec les autres capitales des pays qui entourent le Laos. Ici, on n'a pas vu d'immeuble de plus de 6 étages et il y a beaucoup de vestiges architecturaux de l'époque coloniale française. Beaucoup de rues portent des noms français, il en est de de même des noms des administrations qui figurent aussi dans notre langue sur le fronton des édifices officiels, sous leur intitulé en laotien.

   Tuk-tuks dans les rues de Vientiane

 

                            Tuk-tuks dans les rues de Vientiane.

 

        Quelle surprise le matin quand on est réveillés par le chant du coq à 5h, en plein coeur de Vientiane. Comme nous sommes matinaux, cela ne nous dérange pas mais je m'imagine la tête des touristes lambda habitués à faire la grasse matinée. Cela nous permet de préparer les visites de la journée. En se promenant dans les rues de Vientiane, on se rend compte que le pays n'est pas riche, l'état des rues est très délabré dès que l'on quitte les grands axes. Par contre, on n'est pas dévisagés comme en Chine, on voit que les laotiens sont habitués aux occidentaux et si les conducteurs de tuk-tuk vous proposent leur service, ils n'insistent pas devant votre refus, contrairement à ceux du Vietnam. On enchaîne les visites de temples appelés ici "Wat", le plus célèbre étant le Wat That Luang qui est censé abriter un cheveu de Buddha. Le plus vénéré est le Wat Simuang réputé pour exaucer les voeux. Les temples de Vientiane ont à peine plus d'un siècle car les originaux ont été détruits par les siamois au cours de la prise de la ville au XVIIIème siècle, sauf le Wat Sisaket qui avait eu la chance d'avoir été construit dans le style siamois. Pour les reconstructions, on n'a pas lésiné sur la peinture dorée. J'ai aussi grimpé les escaliers des sept étages du Patuxai, le dernier en colimaçon, l'Arc de Triomphe local, d'où l'on a une vue imprenable sur la ville. On admire encore d'autres bâtiments construits dans le style Lao, dont le Parlement et la nouvelle Préfecture de Vientiane. On va sur la rive du mythique Mékong qui marque la frontière avec la Thaïlande (l'ancienne ennemie Siam). C'est l'artère de communication du Laos qui baigne Vientiane. C'est le troisième jour que l'on va prendre un vol intérieur pour Luang Prabaang dans le nord. Comme l'hôtel où nous sommes descendus nous a enchantés, nous l'avons déjà réservé pour notre dernier jour au Laos quand nous reviendrons à Vientiane dans une douzaine de jours avant de retourner en Chine.

 

 

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  30 septembre au 5 octobre 2011

              

          Luang Prabang

 

 

       C'est après un vol de 45 minutes en ATR 72 que nous arrivons à Luang Prabang, l'ancienne capitale royale du Laos, aujourd'hui classée au Patrimoine mondial de l'humanité. C'est une petite ville de 45000 habitants, autant dire un hameau comparé à un bourg de la Chine, mais elle abrite 37 temples et monastères, les plus importants et les plus riches en histoire du pays. La religion est très présente et chaque quartier a son temple et son monastère avec une école bouddhique très active. La visite de ces temples ou Wats nous occupe deux jours pleins et on n'a vu que les plus réputés. Je me suis levé avant l'aube pour assister au "Sai Bat", l'aumône faite aux bonzes par les habitants dans les rues autour des différents wats. A cette occasion, on essaye d'être aussi discret que possible pour montrer le respect pour cette coutume séculaire. Malheureusement il y a des touristes qui n'ont pas cette retenue, par leur tenue vestimentaire et leur comportement. Il faut dire que Luang Prabang est à juste titre la ville la plus touristique du Laos et cela se voit et se ressent car finalement toute la population étrangère se trouve concentrée dans un périmètre assez restreint, le centre ville touristique où se trouvent les plus beaux édifices, formant une presqu'île au confluent de la rivière Nam Kane et du Mékong.

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                         L'ancien Palais royal de Luang Prabang.

 

      C'est en ce moment la fin de la saison des pluies et par chance on n'a essuyé qu'une grosse averse dans la soirée de notre arrivée. Le soir, l'attraction principale est le marché de nuit, en fait de 17 à 22h, qui se tient dans la rue principale où convergent tous les touristes pour profiter des "bonnes affaires" en artisanat Lao, où prédominent les tissus bariolés des différentes minorités.

 

 

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           Autour de Luang Prabang

 

 

       Luang Prabang peut être le point de départ de nombreuses excursions par route ou par les voies fluviales. On en profite pour sortir de la ville en tuk-tuk, moyen de locomotion local le plus utilisé, pour aller dans les villages environnants voir des ateliers d'artisanat locaux. Après avoir monté un cheval et un chameau mongol, je ne pouvais faire moins que de faire une randonnée dans la jungle à dos d'éléphant Lao. Bon, la gentille bête était conduite par un cornac local, ce qui a convaincu Chantal de monter avec moi. J'avoue que c'est assez impressionnant car on se retrouve assez haut perché et en balancement continu. En plus de leur aspect ludique ces promenades tarifées font partie d'un programme de préservation des éléphants du Laos et permettent de maintenir les éléphants dans leur milieu naturel et dans des conditions bien meilleures que s'ils étaient utilisés pour débarder le bois dans la jungle.

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                                    Randonnée à dos d'éléphant.

 

     L'étape suivante est la remontée du Mékong en bateau pour visiter les grottes de Pak Ou. Encore des volées de marche à monter sous une chaleur étouffante, l'arrivée dans la fraîcheur de la première grotte est la bienvenue. Pendant la navigation, on a admiré le paysage, la vie des villageois sur les bords du Mékong, avec les montagnes en arrière-plan. On visite encore les cascades de Kuang Si, superbe site dans son écrin de forêt tropicale. Le lieu est très connu et couru par les touristes chinois qui viennent de loin pour se baigner dans ses piscines naturelles. Il y a aussi une réserve pour la protection des ours d'Asie et le spectacle de ces plantigrades jouant dans leur enclos est très réjouissant.

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                                       Les cascades de Kuang Si.

 

       Avant de quitter Luang Prabang et sa région, on fait un arrêt dans un village de la minorité Hmong, que nous avons déjà eu l'occasion de rencontrer au Vietnam. On achète du matériel scolaire que nous offrons aux enfants de l'école du village comme nous l'avions fait au Cambodge. On a pu se rendre compte que dès que nous quittons la ville, et sa manne de touristes, le niveau de vie descend de plusieurs crans. Et plus encore celui des villages des minorités isolés dans les montagnes.

 

 

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Du 5 au 7 octobre 2011

 

          Vang Vieng

 

 

        On prend la route qui mène de Luang Prabang à Vang Vieng, située à mi-chemin de Vientiane. C'est une route qui traverse les montagnes de la chaîne annamitique et qui en cette période de fin de la saison des pluies peut être bloquée par des éboulements, des glissements de terrain ou des chutes de pierres, ce qui arrive assez fréquemment. Dans ce cas, il n'y a qu'à attendre qu'on vienne dégager la route, ce qui peut prendre un jour ou deux. On tente notre chance et ça passe. Le bon côté de la chose c'est que les paysages sont sublimes, on passe des cols, on voit des rivières et des torrents, il y a des pics karstiques comme à Guilin en Chine. On voit aussi défiler des villages et là c'est moins réjouissant car on se rend vraiment compte de la pauvreté de la population dès que l'on quitte les abords de la ville.

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                 L'aube sur la Nam Song et les falaises à Vang Vieng.

 

     Vang Vieng n'est qu'une étape sur la route entre Vientiane et Luang Prabang mais c'est devenu le lieu de rendez-vous privilégié des jeunes routards essentiellement anglo-saxons qui apparemment viennent ici pour se défouler. Autant dire qu'ils ne donnent pas dans la dentelle; la bière aidant, ils braillent à travers la ville, garçons et filles dans des tenues légères, écumant les bars et se lançant des défis de vidange de "buckets", des seaux de mélanges alcoolisés. Puis ils se vautrent sur des coussins pour regarder les séries américaines sur les écrans des bars. Il y a quand même une activité sportive, le "tubing", consistant à se laisser dériver sur la rivière qui traverse la ville calé dans une chambre à air de camion, une provision de bières à portée de main dans un sac étanche. Très peu pour nous; on visite quand même quelques grottes et temples mais c' est encore les paysages qui entourent la ville qui retiennent notre attention, les pics et falaises au bord de la rivière Nam Song sur laquelle on fait une petite balade, les rizières et les villages environnants. On dort très mal les deux nuits qu'on passe là à cause des fêtards et des décibels de musique déversés par les bars qui restent ouverts très tard. Pourvu que le reste du Laos ne soit pas contaminé par ces pratiques, ce serait vraiment dommage. En somme, si vous cherchez la quiétude, ce n'est pas à Vang Vieng qu'il faut aller.

 

 

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 Du 7 au 10 octobre 2011

                

           Phonsavan, à la Plaine des Jarres

 

 

      Comme on a décidé d'aller à la Plaine des Jarres, dans le nord-est du pays, on se refait une partie de la route vers Luang Prabang en minibus, avant de bifurquer vers Phonsavan. Ce trajet est aussi une épopée avec des centaines de virages, des précipices, des véhicules en panne au milieu de la route ou des engins militaires en manoeuvre. De plus, le chauffeur prend un malin plaisir à traverser les villages en trombe, alors qu'il y a des enfants qui jouent au bord de la route, ce qui nous met mal à l'aise. Les infrastructures routières font cruellement défaut au Laos (il n'y a pas de train) et les routes existantes sont particulièrement délabrées. D'ailleurs ici on ne compte pas les distances en km mais en heures de route, le tout aléatoire. Après cette expérience, on se jure de ne plus la renouveler et de rentrer sur Vientiane en avion. Malgré tout, les paysages que nous traversons sont grandioses, la nature est superbe et c'est tout aussi beau quand nous quittons enfin les montagnes pour aborder la Plaine des Jarres, en fait une succession de collines avec des rizières d'un vert éclatant et des villages Lao et Hmong traditionnels. La région a beaucoup souffert pendant la guerre du Vietnam et l'aviation US y a déversé plus de bombes que sur toute l'Europe pendant la deuxième guerre mondiale. Les collines sont trouées des cratères faits par ces bombes et il y a même une usine qui en recycle le métal pour en faire des couverts.

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                                        La Plaine des Jarres.

 

        Ce qu'on appelle la Plaine des Jarres regroupe en fait plusieurs sites autour de Phonsavan, nouvelle capitale de la province de Xieng Khouang. Seulement trois sites ont été sécurisés par les démineurs et sont donc accessibles aux visiteurs. Les ethnologues et archéologues n'ont pas encore percé les mystères de l'origine et de la fonction de ces jarres creusées dans la pierre et qui ont été transportées ici, regroupées par centaines, certaines pesant plusieurs tonnes. Servaient-elles d'urne funéraire ou pour des célébrations religieuses? Il n'y a aucune inscription, seule une seule jarre est gravée d'une silhouette humaine. En tout cas le spectacle de ces jarres vieilles de plus de vingt siècles est assez surprenant sur ces collines et ces bois battus par le vent. En faisant le tour de ces sites, nous pouvons encore nous faire une idée de la vie dans les villages Lao et Hmong que nous traversons. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'est d'évidence pas facile. On se promène encore dans les rizières, on visite les marchés très colorés où les paysannes des montagnes alentour viennent vendre leur production agricole et le fruit de leur travail artisanal de broderie, de tissage et de vannerie. On a encore le temps de flâner en ville avant de prendre l'avion pour Vientiane, on préfère ne pas se taper 9h ou plus de cahots brise-reins de la route en bus.

 

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Du 10 au 12 octobre 2011

         Vientiane

 


       Retour à la case départ à Vientiane. Où l'on apprend qu'on a eu une chance inouïe avec la météo car les pays voisins ont connu la catastrophe, les inondations ont ravagé des régions entières de la Thaïlande, du Vietnam et du Cambodge, il y aurait des morts par centaines. On profite de ces deux derniers jours pour visiter, encore, quelques temples et faire un tour sur le quai bordant le Mékong transformé en kermesse, champ de foire et marché permanent pour la fête des bateaux Boun Ork Phansa, fête religieuse très prisée et qui verra couler des flots de lao-lao, l'alcool de riz local dont les laotiens sont très friands. On ne voit que les préparatifs de cette fête car nous avons nos billets de vol de retour pour la veille de ces festivités. Il faut dire qu'on s'est aussi fait plaisir en allant dîner dans des restaurants français dont les chefs ont été formés dans les meilleures cuisines françaises. On s'est forcé pendant quinze jours à manger lao, et nous avons apprécié les laap, plats traditionnels lao, mais l'occasion était trop belle de retrouver des plats de chez nous. Ces repas gastronomiques ne nous auront pas ruinés car les prix n'ont rien à voir avec ceux de France (ou d'Europe). Pour finir, on gardera un très bon souvenir du Laos et de son peuple toujours souriant. Cela devient une banalité de le dire mais ces peuples pauvres de l'Asie du sud-est sont d'une gentillesse hors du commun et ont un sens de l'hospitalité qu'on a du mal à trouver aujourd'hui dans le monde occidental. Bien sûr ça va changer car le Laos s'ouvre au tourisme qui va devenir sa principale source de devises. Mais c'est encore une destination de rêve pour ses sites, sa nature sauvage et sa population, et le tout pour un prix très abordable.

Avec le Laos, nous avons terminé notre "tournée" de l'ex-Indochine française. C'est ici que nous avons trouvé le plus de réminiscences du passé colonial français, et le plus de sympathie pour la France, dû sans doute à l'histoire car nous n'y avons jamais été considérés comme des envahisseurs contrairement au Vietnam ou au Cambodge.
Dans la rubrique "le monde est petit", nous avons rencontré par deux fois à Vientiane et à Luang Prabang des laotiens vivant en France, travaillant à l'usine Peugeot de Mulhouse, à deux pas de chez nous donc. Ils sont venus rendre visite à leur famille durant leur congés payés qu'ils cumulent pour pouvoir rester plus longtemps. On les croisera peut-être plus tard chez Carrefour ou Cora quand nous serons rentrés. Pour l'instant il faut partir et nous allons faire un stop de deux jours à Kunming en Chine avant de retourner à Nanchang.

 

 

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 11:59

 

Cambodge  cambodge.png

 

28 au 30 janvier 2011

  

           Phnom Penh

 

 

        L'arrivée à Phnom Penh est tardive vu le retard d'une heure du vol depuis Guangzhou (Canton). Les formalités de douane sont vite expédiées et nous prenons notre premier tuk-tuk pour gagner notre hôtel en ville.
Le lendemain on commence la visite de la ville sous un chaud soleil ( 33°C ) de janvier! On a loué un tuk-tuk pour la journée et notre chauffeur Sapheap connaît son affaire. Il faut dire qu'ici le code de la route est réduit à sa plus simple expression: très peu de feux en état de marche, on se croise et on coupe la route à contre-sens sans que ça offusque quiconque; il y a beaucoup plus de motos et de tuk-tuk que de voitures et la circulation est relativement fluide. Là aussi les laissés pour compte sont les piétons, il n'y a pratiquement pas de passages "cloutés". On visite quelques temples bouddhistes qui ont été restaurés après les dévastations opérées sous le régime des Khmers rouges ainsi que le sinistre camp 21, où les victimes de la barbarie se sont comptées par milliers. La visite du Palais royal et des jardins est bien plus gaie.

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                                  Le Palais royal à Phnom Penh.

 

          C'est un palais à taille humaine dont l'architecture rappelle ce que nous avons vu autrefois en Thaïlande. Les jardins sont magnifiques avec des variétés de plantes très belles et agrémentés de stupas géants, et de petits pavillons et de temples disséminés tout autour de la Pagode d'Argent. Une galerie couverte ornée de fresques en cours de restauration fait le tour de cette partie du parc.
On monte ensuite sur la petite colline du Wat (pagode) Phnom qui surplombe la ville où viennent prier les fidèles de Bouddha. Il y a aussi ici des singes qui ont élu domicile sur cette colline et qui ne se montrent nullement gênés par les visiteurs. En chemin, on passe devant l'ambassade de France qui fait plutôt blockhaus, le bâtiment de la Poste Centrale de style colonial et l'hôtel Manolis en piteux état qui abrita André Malraux. Après la visite du Musée National des Beaux Arts qui nous laisse entrevoir ce que nous verrons à Angkor, nous passons par le Marché Russe et le Marché Central où nous faisons quelques emplettes; la visite de Phnom Penh se termine par une promenade sur la berge de la rivière Sap avant de regagner notre hôtel et préparer le voyage de demain vers Siem Reap.

 

 

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 30 janvier 2011

 

           De Phnom Penh à Siem Reap

 


           5h30' de voiture de Phnom Penh pour aller à Siem Reap dans le nord-ouest du pays rejoindre les fameux sites des temples d'Angkor. Contrairement à ma crainte, la route est en bon état, refaite depuis peu, et la voiture climatisée. Le chauffeur peu loquace car ne parlant que très peu l'anglais, est par contre un adepte inconditionnel du tél. portable et du klaxon. Dès qu'on est sorti du centre de phnom Penh, le changement est radical. On se rend compte que la population ne vit pas dans l'opulence et que le confort des maisons est très sommaire.

 

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                             Habitat cambodgien à la campagne.

 

           La principale richesse des paysans semble être leur vache ou leur buffle que l'on peut voir paître devant les maisons sur pilotis dans les villages que nous traversons. Des poules, des canards et quelquefois un cochon sont aussi là pour améliorer l'ordinaire. On voit aussi des enfants travailler dans les champs ou garder le bétail. On peut penser que le niveau de vie est encore inférieur à celui du Vietnam, qui est déjà plus bas que celui de la Chine. Et pourtant tout le monde est souriant et lorsqu'ils vous sollicitent pour vous vendre quelque chose, ce n'est jamais avec agressivité ou insistance déplacée.
Après avoir longé le lac Tonle Sap, nous arrivons enfin à Siem Reap, une ville en plein boom touristique où les hôtels de toutes catégories poussent comme des champignons; le temps de poser nos affaires à l'hôtel et nous prenons un tuk-tuk pour aller acheter nos billets pour les sites (forfait 3 jours) et assister à l'incontournable!,dixit le Routard, coucher de soleil depuis le temple-montagne de Phnom Bakhèng. On n'est pas payés de notre peine car il y a foule et le coucher de soleil est gâché par la brume et les nuages, ce qui fait qu'on ne voit que la forêt et un bout du lac au loin.

 

 

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 Du 30 janvier au 02 février 2011

 

           Aux temples d'Angkor

 

 

  Angkor, Angkor et encore...

 

         Je sais , c'est facile mais je n'ai pas pu résister. Voilà un site qui mérite amplement son classement dans les nouvelles Merveilles du Monde. A ma connaissance il n'y a d'équivalent que les cités Aztèques du Mexique et les cités Mayas du Yucatan, que j'ai eu l'occasion de voir (au Mexique aussi), et du Guatemala. Et Angkor... (rebelote). Les temples (il paraît qu'il y en a 287) sont disséminés sur des dizaines de km carrés dans la jungle cambodgienne. Certes, tous n'ont pas bénéficié de la renommée d'Angkor Wat (pagode) et les travaux de restauration se poursuivent sur la plupart des sites qui ont souffert des guerres, des hommes et de la nature. Et malgré cela, il y a des sculptures, des bas-reliefs et des fresques gravées dans la pierre d'une extraordinaire beauté et qui ont survécu à l'épreuve du temps, on ne sait par quel miracle. Il faut souhaiter que tout cela reste préservé dans l'écrin naturel qui lui sied si bien. Pendant trois jours, nous avons découvert, arpenté, escaladé ces temples sacrés dédiés aux religions hindouiste et bouddhiste. On a largement amorti notre "pass de 3 jours" à 40$ et ce qu'on voit les vaut bien. En plus, nous avons bénéficié d'un temps superbe pendant les visites ce qui ne gâte rien.

 

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                                  Lever de soleil à Angkor Wat.

 

         A Angkor Wat, chaque pierre, et il y en a des centaines de milliers, est une oeuvre d'art: sculptée, ciselée, gravée. L'architecture khmère est toute entière vouée à l'harmonie des formes et des proportions. Malgré l'immensité des bâtiments, on ne se sent pas écrasé par ces constructions de pierre. C'est valable pour tous les autres temples. Les bas-reliefs d'Angor Wat, les têtes à quatre faces des portes de la cité royale d'Angkor Thom et du temple Bayon ou la dentelle sculptée du temple de Banteay Srei racontent la vie de Bouddha ou la saga brahmanique de Rama et des divinités hindouistes Vishnou et Civa. Il faut un livre pour expliquer la symbolique véhiculée par le bouddhisme et le brahmanisme que l'on retrouve en arpentant les allées, les salles, et les galeries du Baphuon, du temple-montagne pyramide Ta Keo, du temple Ta Phrom envahi et disloqué par la jungle, de la ville disparue de Preah Khan et de son temple, des tours de Lolei et de Preah Kô et enfin du temple de Bakong qui est un concentré de l'art statuaire khmer angkorien. Nous avons beaucoup crapahuté et escaladé des marches (hautes) pour admirer ces chefs-d'oeuvre, pour certains vieux de plus de mille ans. J'ai été épargné par l'overdose puisque je me suis levé le quatrième jour à 5h du matin pour aller assister à la magie du lever de soleil derrière Angkor Wat. Je dois avouer que je n'étais pas seul et que beaucoup ont éprouvé l'envie de savourer ce moment. Voilà un endroit qui nous laissera un souvenir impérissable même si je sais qu'il y en aura d'autres.

 

 

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Du 31 janvier au 04 février 2011

 

            A Siem Reap et autour

 

 

          La ville de Siem Reap ne vit que par les sites des temples d'Angkor. Le tourisme de masse s'y développe à vitesse grand V d'autant que les voisins chinois déferlent en masse à l'occasion des vacances du Nouvel An. Il y a des tuk-tuk par milliers, c'est ici le moyen de locomotion le plus utilisé, on le loue avec le chauffeur pour la journée et c'est très pratique pour se déplacer en ville, vers les temples et même plus loin. On est allés passer une après-midi sur le lac Tonlé Sap, le plus grand lac d'Asie du sud-est, visiter le village flottant de Chong Khneas habité par des pêcheurs vietnamiens installés ici qui y vivent chichement, et y assister au coucher du soleil.

 

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              Le village flottant de Chong Khneas sur le lac Tonlé Sap.

 

        Auparavant, nous avons fait notre BA en portant des fournitures scolaires achetées en ville à une école élémentaire pour enfants pauvres tenue par des volontaires d'une ONG étrangère. Puis on a visité l'association des Artisans d'Angkor qui forme des jeunes, essentiellement handicapés, aux métiers d'artisans travaillant à la fabrication des souvenirs khmers pour touristes: peinture sur soie, sculpture de la pierre et du bois, tissage, fabrication de bijoux, etc... On a poursuivi en allant déjeuner dans un restaurant qui est en fait une école hôtelière pour adolescents issus de familles défavorisées; cela permet de former des jeunes à un métier car ici l'état est quasi absent, il n'y a pas de structure de formation professionnelle. On se rend compte que l'avenir du Cambodge dépend essentiellement des ONG et des fondations privées. Nous avons aussi visité quelques temples et monastères en activité le long de la rivière Siem Reap, l'Ossuaire et le Mémorial des victimes du régime de Pol Pot, les marchés et même la campagne environnante avec les rizières aux couleurs vives et les champs de lotus fleuris. Nous partons demain dans la matinée pour Battambang, deuxième ville du pays, située du côté ouest du lac Tonlé Sap.

 


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 Du 04 au 06 février 2011

 

           Battambang

 

 

        Deux heures et demie de voiture, heureusement climatisée, et nous arrivons à Battambang, deuxième ville du pays mais qui ne paye pas de mine, nous nous en rendons compte rapidement. Beaucoup moins de touristes ici, il n'y a pas de curiosités archéologiques à voir, c'est une ville qui vit de l'agriculture très développée dans cette province. C'est aussi une ville où subsistent des vestiges de l'époque coloniale avec des immeubles a un seul étage, et qui mériteraient aussi un ravalement de façade. On visite quand même les pagodes, temples et monastères de la ville. Curieusement, il y a un grand nombre de bonzes qui vivent dans les monastères à côté des temples mais il y a très peu de fidèles à les fréquenter, contrairement à ceux que nous avons vus à Phnom Penh, Angkor ou Siem Reap. Bien qu'ils ne datent que du début du siècle dernier, la plupart sont en restauration et il y a du boulot, l'entretien ayant laissé à désirer, surtout dû à la période noire du régime des Khmers Rouges. Notre chauffeur de tuk-tuk croit que je suis bouddhiste et que je fais un reportage sur les pagodes, temples et monastères.

 

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                                 Bonze au monastère Wat Banan.

 

         On a poursuivi par les temples et monastères à l'extérieur de la ville, où j'ai gravi les 368 marches du Wat Banan malgré un soleil de plomb, heureusement j'avais à boire. Chantal s'est contentée de se faire masser au pied des marches par une paysanne locale, il paraît que ça lui a fait du bien. Ensuite, on n'a pas eu le courage de monter les plus de 1000 marches pour aller au sommet de la falaise du Wat Sampeu. On y est montés avec une moto-dop. C'est un lieu de pélerinage bouddhiste mais aussi un lieu de sinistre mémoire car les Khmers Rouges y ont massacré des milliers de leurs compatriotes en les précipitant dans les grottes et du haut de la falaise. La vue porte loin de là-haut et le paysage de la plaine est magnifique.
Une expérience amusante a été de prendre le "Bamboo Train" qui nous a permis de visiter la campagne environnante de Battambang sur quelques kilomètres. Le wagon-loco est constitué d'une plateforme en bambou sur des boggies modèles réduits et donc mobiles et la traction se fait avec un petit moteur à essence. Un moyen pour les locaux de se faire un peu d'argent grâce aux touristes et à ceux-ci de sortir des sentiers battus et de voir l'arrière-cour des villages et des maisons. Où l'on se rend compte que l'eau et l'électricité sont un luxe que beaucoup de villageois ne peuvent s'offrir ou que l' état ne peut leur fournir du fait du manque d'infrastructures, et que nombre d'enfants sont occupés aux travaux des champs ou à garder le bétail plutôt que de fréquenter l'école. J'en ai même vu qui faisaient fonctionner une briquetterie en alimentant le foyer avec des paniers de cosses de riz plus grands et plus lourds qu'eux. Et pourtant malgré cette pauvreté apparente, les gens ne se départissent pas de leur accueil chaleureux et de leur sourire. On va reprendre la route vers Phnom Penh en s'arrêtant à Kompong Chhnang, une petite ville au sud du lac Tonlé Sap.

 

 

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Du 06 au 08 février 2011

 

 

           De Battambang à Phnom Penh

 

 

       En quittant Battambang, on s'enfonce dans le Cambodge profond! Plus de folklore, plus de touristes. On traverse des villages de pauvres paysans et artisans, des villes dont les habitants ne respirent pas l'opulence non plus, où il semble qu'il n'y ait pas de service de la voirie...On s'arrête à Kompong Chhnang, petite ville située au bord de l'extrémité sud du lac Tonlé Sap, pour ne pas revenir directement à Phnom Penh. Les habitants vivent de la pêche et de petits commerces de bric et de broc. Il y a une importante communauté de pêcheurs vietnamiens qui vivent là dans un village flottant installé sur le lac et qu'on visite en bateau pour voir que là aussi les conditions de vie sont très dures. Le marché est le centre nerveux de la ville et c'est un lieu haut en couleurs et surtout en odeurs auxquelles nous Européens, on a du mal à s'habituer.

 

Le marche de Kompong Chhnang

 

                              Le marché de Kompong Chhnang.

 

      On sort de la ville en tuk-tuk pour voir de plus près les paysans dans leur cadre de vie. On est reçus partout avec gentillesse et curiosité, ici les touristes ne sont pas légion. Ce qui est triste, c'est qu'il y a beaucoup d'enfants qui travaillent à ramasser des fruits, du bois, dans les rizières ou à garder quelques vaches maigres au lieu d'être à l'école.
Mais nous devons repartir pour Phnom Penh où nous visitons encore quelques temples, Chantal fait quelques emplettes au marché et nous nous rendons au Mémorial de Choeung Ek où furent assassinés des milliers de victimes du régime de Pol Pot. Pour ne pas terminer sur une impression aussi terrible, nous allons nous promener à l'est de la ville sur le bord du mythique fleuve Mékong. Nous quittons ce pays attachant mais cela devient commun de le dire car il nous semble que c'est le cas de tous les pays d'Asie du sud-est, et il nous en reste encore à voir.

 


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         Pour terminer sur notre voyage au Cambodge, je dirai que ce n'était pas le moment le plus favorable d'y aller pendant les fêtes du Nouvel An chinois car bien sûr des touristes chinois il y en avait à la pelle, ils sortent aussi de leur pays et le phénomène va aller en s'intensifiant. De plus, les tarifs des billets d'avion s'en ressentent, on a dû payer le double d'un tarif en période hors congés chinois. Mais nous n'avions pas le choix, c'était ça ou rester huit jours coincés à Nanchang. Finalement on ne regrette rien, on a eu un temps magnifique durant tout notre séjour au Cambodge, avec une perte douloureuse de 30°C au retour, de 35-40°C à 5°C sous la pluie en débarquant à Nanchang. Autant dire que la reprise du boulot a été laborieuse le lendemain, avec les images ensoleillées emmagasinées pendant douze jours.
A noter aussi que si la monnaie officielle du Cambodge est le Riel, la monnaie utilisée partout est le dollar US que l'on peut retirer à tous les ATM, ou distributeurs automatiques de billets (avec une commission de 4 US$ par tranche de 1000 US$, variable en fonction des banques) C'est bien pratique pour se refaire un en-cours de devises pendant un long voyage, d'autant que la taxe d'aéroport à Phnom Penh et les visas se paient cash en US$.

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11 mars 2015 3 11 /03 /mars /2015 11:58

 

  Chine 2  chine.png 

  

 

15 au 20 mars 2011

              Retour à Pékin

 

 

 

        Un séjour de quelques jours à Pékin, où je m'offre le passage du permis de conduire chinois le jour même de mon anniversaire. Cadeau qui se mérite car j'ai dû y faire un aller-retour dans la journée pour m'inscrire à l'examen quinze jours plus tôt, acheter les manuels du code chinois traduits en français et en anglais et bachoter pendant deux semaines après m'être résolu à le passer en anglais car la version française est ubuesque, on ne comprend pas les questions, encore moins les réponses!...C'est un QCM de 1315 questions générales possibles pour le permis auto et il fallait avoir 90 bonnes réponses sur 100 questions à l'examen. Un tiers des questions a trait à la réglementation administrative et aux différentes amendes encourues en cas de non respect des réglementations. Autant dire que ce n'était pas très réjouissant ni très valorisant à apprendre. Mais enfin je l'ai eu du premier coup et je peux conduire en Chine. En tant que résident, je n'ai pas besoin de passer un examen de conduite pratique, le permis français étant reconnu pour la pratique si plus vieux que 4 ans.

 

Mon permis de conduire chinois

                                            

                                                 Mon permis de conduire chinois.

 

       Je ne résiste pas au plaisir de vous le montrer, d'autant que c'est le troisième après le permis français (il y a plus de 40 ans) et celui passé aux USA (il y a 22 ans). On va pouvoir sortir de Nanchang, à condition toutefois d'avoir un véhicule disponible, ce qui n'est pas gagné.
On a mis à profit ce séjour pour visiter les Tombeaux des Ming situés à l'extérieur de Pékin, ce qui nous a donné l'occasion d'échapper pour quelques heures à la pollution et aux embouteillages de la capitale. De plus, le temps était magnifique, ciel bleu et soleil éclatant. L'Allée Sacrée est impressionnante avec ses statues géantes de chaque côté en parfaite symétrie et les tombeaux monuments disséminés dans les vallées et collines environnantes. Puis on a fait un tour au zoo de Pékin, surtout pour voir les pandas géants à l'avenir incertain. Même si c'est triste de voir ces bêtes en cage, c'est malheureusement peut-être le seul moyen d'assurer la survie de l'espèce. En cela, Chantal a peut-être raison. Notre amie Guimei nous accompagnait et on s'est promenés dans les hutongs du nord de la ville avant de visiter la résidence du prince Gong qui est une Cité Interdite en modèle réduit avec ses collines, ses grottes, ses plans d'eau et ses pavillons dans le plus pur style chinois. Pour être complet, on a entrecoupé ces visites par des séances de shopping au cours desquelles on a eu l'occasion de faire chauffer nos CB et on s'est offert un dîner dans le restaurant "Au canard laqué" le plus huppé de Pékin. Mais le temps passe si vite et c'est déjà dimanche et l'heure de reprendre l'avion pour Nanchang. Carpe diem. Demain est un autre jour! de boulot...

 

 

 

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11 avril 2011

              En visitant le Jiangxi

 

 

 

       Il n'y a pas à dire, la mobilité ça change la vie! Maintenant, avec le permis de conduire chinois en poche, on peut sortir des limites de la ville et aller explorer les alentours, voir plus. Dès le premier week-end, on est donc partis visiter la montagne Lushan située à une centaine de km de Nanchang. Cette montagne et le parc naturel protégé qui l'entoure, fait partie des lieux mythiques de l'histoire ancienne et récente de la Chine. Elle a été le refuge de nombre d'érudits persécutés ou en disgrâce sous les différentes dynasties et une base importante pour la conquête du pouvoir par les communistes de Mao contre le Kuomintang de Chang Kaï chek. Mais l'intérêt majeur de cette sortie fut de pouvoir admirer des paysages magnifiques de forêts, de lacs, de cascades et de sommets embrumés.

 

Vue depuis le mont Lushan

 

                                                          Vue depuis le Mont Lushan

 

        Le parc qui est immense et interdit aux voitures, est parcouru de sentiers pour des promenades pédestres qui aboutissent à des points de vues panoramiques où à des vestiges historiques. Il y a des accès aménagés avec des escaliers très raides et même un télésiège qui relie deux vallées. Il faudra qu'on y retourne car on ne peut pas tout voir en une journée ni même en une semaine. Ce fut un bon bol d'air pur loin de la pollution de Nanchang.
Le week-end suivant on a poussé jusqu'à la ville de Jiujiang, chef-lieu du comté dont dépend l'usine où je travaille. C'est une petite ville de 600000 habitants baignée par le fleuve Yangtze, qui est aussi le principal axe économique de la Chine.

 

Pont du Yangtze a Jiujiang

 

                                                          Pont du Yangtze à Jiujiang

 

       Le pont (à péage)qui l'enjambe est impressionnant par sa hauteur et sa longueur et le traffic de camions dans les deux sens. Comme souvent ici, la rive du fleuve est joliment aménagée en promenade et la ville possède aussi des parcs qui renaissent avec le printemps. On visite les quelques constructions anciennes éparpillées le long du Yangtze, pagode et pavillons avec une collection de figurines historique en faïence, spécialité de la région. Sur le chemin du retour, on aperçoit des tombes fraîchement décorées de couronnes et de bouquets de fleurs en papier multicolore en l'honneur de la Fête des morts, équivalent de notre Toussaint. 

 

 

 

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  3 mai 2011

 

               Dans le nord-est du Jiangxi.

 

 

 

         Le week-end prolongé du 1er mai (3 jours) nous a donné l'occasion de partir aux confins nord-est de la province du Jiangxi. Si la route en voiture est assez longue et fatiguante, il faut être très vigilant au volant car les automobilistes chinois conduisent de manière imprévisible, nous avons été payés en retour par la beauté des paysages que nous avons vus. Cette région montagneuse est réputée dans toute la Chine pour ses villages à l'architecture préservée depuis l' époque des Ming et des Qing, soit plus de quatre siècles. Il est d'ailleurs amusant de constater que pour visiter ces villages hors du temps, on utilise un système de reconnaissance digitale hi-tech pour le controle des pass d'entrées des touristes. Ces villages sont éparpillés dans les vallées autour de la ville de Wuyuan qui en est le centre administratif et touristique. La riziculture domine largement l'agriculture de la région et tout le travail se fait manuellement, les paysans n'ayant visiblement pas les moyens d'utiliser des machines, la petite taille des lopins de terre expliquant aussi le manque de mécanisation. Les plus chanceux utilisent des buffles placides pour labourer leur rizière avec une charue en bois à soc unique qu'ils amènent sur l'épaule.

 

 Paysan au travaill dans la riziere 

                                                 Paysan au travaill dans la rizière.

 

      Je me suis dit que si les autorités décrétaient un remembrement, John Deer pourrait faire un malheur ici, mais ce n'est visiblement pas d'actualité. L'autre activité principale est la culture du thé et c'est justement la période de la cueillette. Ce sont les femmes qui s'en chargent et on peut voir les rangées de théiers sur les pentes des collines envahies par les femmes courbées cueillant le précieux thé feuille à feuille. La visite de ces villages pittoresques regroupés pour perpétuer d'anciennes traditions nous rappelle l'écomusee de notre région d'Alsace.

Le troisième jour nous avons visité la ville de Jingdezhen, capitale de la céramique et de la porcelaine chinoise. Toute la ville ne vit que par et pour cette activité dont les produits alimentent le monde entier. Le Musée de la céramique impériale abrite une manufacture de porcelaine toujours en activité et on peut y voir à l'oeuvre des artisans qui sont de véritables artistes.

 

  Artisan au travail au musee de la ceramique de Jingdezhen

 

                   Artisan au travail au musée de la céramique de Jingdezhen.

  

     Ils produisent des pièces uniques sur commande mais aussi des vases de toutes tailles et de toutes formes, des services à thé, des plats et d'autres pièces qui sont vendues sur place à des prix suffisamment élevés pour dissuader Chantal de remplir le coffre de la voiture. La partie la plus intéressante a été de voir les fours en activité et le processus de fabrication depuis la glaise jusqu'à la théière avec laquelle on vous sert le réputé thé régional Wulong. Etant les seuls étrangers du lieu, on a même eu le privilège de se faire interviewer par la télé locale qui faisait un reportage pour promouvoir les centres d'intérêt de la ville de Jingdezhen. Le cadre de ce musée vivant situé dans un grand parc est magnifique, avec un petit lac, de la verdure et des plantations de bambous dont l'ombre et la fraicheur doivent être encore plus appréciés par les grandes chaleurs estivales. Les jardins Qing abritent un petit temple dédié à la déesse protectrice des artisans et le quartier d'époque Ming une galerie couverte et un pavillon en bois où sont donnés des concerts de musique traditionnelle chinoise.
Pendant ces trois jours, nous étions accompagnés par Lisa, une étudiante de l'université de Nanchang et qui est notre professeur de chinois. Elle nous a servi de guide et d'interprète ce qui nous a grandement facilité les contacts avec la population locale.

 

 

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                  18 mai 2011

              Wuhan, Hubei

 

 

 

       On a passé un week-end de 3 jours à Wuhan, capitale de la province du Hubei, à 380km de Nanchang par l'autoroute. Cette ville de 9,5 millions d'habitants est en fait le résultat de la réunion de trois villes, Wuchang, Hanyang et Hankou situées sur les rives du fleuve Yangtze et de la rivière Han. La raison de ce voyage était de s'inscrire au consulat sur la liste des résidents français à l'étranger et de nous faire délivrer une carte consulaire , ce qui fut fait dès notre inscription. On a profité du reste de notre temps pour visiter la ville et ses principaux monuments, à commencer par la Tour de la Grue Jaune qui domine la ville et le fleuve Yangtze. Wuhan est une des villes les plus chaudes de Chine et les nombreux lacs dans et autour de la ville aident à supporter la chaleur ambiante, il y fait déjà plus de 30˚C. Une promenade sur le bord du Lac de l'Est était donc toute justifiée, d'autant que le parc ombragé sur sa berge est joliment aménagé avec des plantes et des arbres rares et des statues et stèles dédiées à la gloire des héros locaux et du Yangtze. Le Quartier des Concessions a conservé quelques bâtiments de la période coloniale.

 

 La Tour de la Grue Jaune a Wuhan

   

                                                   La Tour de la Grue Jaune à Wuhan.

 

        Pour ne pas déroger à nos habitudes, on a aussi visité plusieurs temples dont le réputé temple Guiyuan qui est un des plus grands temples bouddhiste de Chine. Au temple taoïste Changchun, on a pu assister à une leçon de Kung Fu donnée par un professeur à des enfants qui semblaient déjà bien maîtriser cet art martial malgré leur jeune âge. La ville est plus touristique et animée que Nanchang et on a pu goûter aux spécialités locales (pas toujours pour notre plaisir) dans la rue Jiqing où les petits restaurants abondent ainsi que dans le passage Shouyiyuan. Mais on a aussi fêté nos 42 ans de mariage dans un grand restaurant avec pour une fois un menu, un vin et un service à la française, un évènement qui restera dans nos souvenirs. Pour finir notre séjour à Wuhan en beauté, nous avons traversé le mythique Yangtze à pied (1,7km quand même) sur le premier pont qui y a été construit. Dès notre retour à Nanchang, je prépare notre voyage à Tang Gu pour le mariage du fils de notre amie Guimei et notre équipée vers Datong et peut-être Hong Kong.

 

 

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            Du 26 au 29 mai 2011

 

                                                                                                                                                                        

               Le mariage, la famille, les amis

 

 

 

     Encore des vacances qui nous entraînent d'abord à Tang Gu chez Guimei. Voilà le grand jour arrivé pour notre amie Guimei qui a marié son fils unique. Les préparatifs l'ont occupée depuis plusieurs mois, et ce fut un mariage grandiose réussi pour toute la famille et les invités, on était près de 300, soit 30 tables dans un grand hôtel de Tianjin. Un ex-collègue de travail et ami, qui a connu Guimei il y a trente ans comme moi quand on a travaillé en Chine, est même venu de France avec son épouse pour assister à la fête. Nous avons vécu ce mariage chinois à la fois traditionnel et moderne avec notre amie qui nous en a expliqué les rites et les coulisses.

 

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                                                       Mariage de Liu Nin et Feng Sha.

 

        Si les mariés affichaient leur bonheur, on a aussi eu droit à la séquence émotion au cours de la cérémonie quand Guimei et Zhong Bin ont compris que leur fils quittait le foyer familial pour fonder le sien, de même pour les parents de la jeune mariée. Les festivités avaient commencé la veille par un banquet dans un restaurant de Tang Gu aux spécialités de fruits de mer et se sont poursuivies pendant deux jours, Guimei s'occupant des invités dont certains ont fait plus de 1500 km pour être là. Comme prévu, tout s'est déroulé sans une anicroche et notre amie peut maintenant se reposer et déstresser. Quand à nous, il nous faudra plusieurs jours de régime pour éliminer tout ce que nous avons emmagasiné pendant ces jours de liesse. Pour déculpabiliser, nous nous sommes imposés une journée de promenade dans les rues de Tianjin avant de quitter notre amie pour prendre un train de nuit pour Datong où nous avons des choses à voir, après avoir pris congé de nos amis et avoir souhaité longue et heureuse vie aux jeunes mariés.

 

 

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   Du 30 mai au 5 juin 2011

 

                    

               Datong, les grottes de Yungang, le Shanxi

 

 

 

        C'est sur les recommandations d'un ami, Claude M., que j'ai programmé ce voyage au Shanxi où nous avions déjà fait une incursion en allant visiter la ville fortifiée de Pingyao. Il m'avait fortement incité à aller voir les grottes de Yungang taillées dans la falaise de la montagne et les mille Bouddhas qui les ornent. Je ne regrette pas le voyage car effectivement ce site vieux de près de 15 siècles est de toute beauté.

 

Les grottes de Yungang

 

                                                            Les grottes de Yungang.

 

        Cet endroit témoigne de la pénétration du bouddhisme en Chine et de son établissement en tant que religion d'état au même titre que le taoïsme et le confucianisme. Ces grottes ont été creusées et les statues de Bouddha sculptées dans la roche en l'espace de 65 ans. Un tel chef-d'oeuvre nous laisse pantois si on songe aux moyens et aux conditions de travail de l'époque. Bien sûr il y a les ravages du temps mais certaines statues sont dans un état superbe de même que des fresques et les fidèles ne manquent pas de les célébrer.
En allant vers la montagne de Mian shan dans le sud, je n'ai pas manqué de m'arrêter au col de Yanmen près de vestiges de la Grande Muraille que Claude m'avait signalés. Ces pans de mur de terre et ruines de tours ne sont pas rénovés et ne connaissent pas l'afflux des touristes.

 

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                           Vestiges de la Grande Muraille au Yanmen Guan.

 

        Il y a longtemps que les briques ont servi à construire les maisons des villages qui les côtoient. Mais les restes de la Grande Muraille sont toujours impressionnants et majestueux sur la ligne de crête des montagnes voisines.

L'étape suivante est la montagne de Mian shan (ce qui est un pléonasme car "shan" veut dire "montagne" en chinois) et les monastères et temples suspendus qui s'y trouvent. C'est mon ami Michel qui a suscité l'envie de venir ici après m'avoir envoyé une présentation Powerpoint sur le Shanxi. J'ai pu retrouver le nom de l'endroit grâce à la traduction des caractères qui figuraient sur le fronton de la porte. Après une montée en voiture longue et très sinueuse avec des pentes de plus de 10%, nous arrivons sur le site qui nous laisse sans voix. Une fois de plus les qualificatifs paraissent dérisoires face à la vue offerte sur les flancs de la montagne, la plaine à des centaines de mètres plus bas, et la route en corniche qui surplombe la vallée encaissée que nous allons suivre jusqu'au bout pour rejoindre notre hôtel. Les paysages sont grandioses sous un soleil éclatant. Nous sommes en semaine et il n'y a pas beaucoup de touristes, on est les seuls étrangers et les "Hello" fusent à notre passage, il y en a qui ne se gênent pas pour prendre Chantal en photo avec leur portable, l'effet cheveux blonds! On commence la visite des différents temples et il y a du pain sur la planche!

 

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                                                                               Mian shan.

 

       Ce site historique exceptionnel réunit les trois religions taoïste, confucianiste et bouddhiste avec des temples et monastères en activité dédiés à chacune d'entre elles. La plupart des édifices ont été restaurés dans le plus pur style de l'architecture chinoise ancienne mais c'est la hauteur vertigineuse à laquelle sont implantés les bâtiments à flanc de falaise qui est impressionnante. Les visites se méritent au nombre de marches grimpées et il y en a des centaines, autant dire qu'à la fin de la journée on avait les jambes plus qu'un peu fourbues. Et on a remis cela le lendemain. Ce qui est exceptionnel en plus des temples c'est la nature à l'état pur, sans pollution, et la beauté de la flore; les sentiers forestiers procurent un abri ombragé bienvenu après quelques heures de marche et de montées et les cascades des torrents sont aussi appréciées pour leur fraîcheur. On regrettera juste l'aménagement un peu trop kitch à notre goût de quelques sites naturels agrémentés de dragons, buffles et oiseaux en ciment. En définitive, encore un lieu enchanteur à emmagasiner dans nos souvenirs.
On a poursuivi les jours suivants par la visite du temple suspendu de Xuankong Si dans les montagnes de Hengshan, sujets au vertige s'abstenir et attention à la tête, même des chinois se cognent aux frontons de portes et de passage et on ne passe dans certains couloirs qu'à la queuleuleu.

 

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                                         Le temple suspendu de Xuankong Si.

 

       On se demande par quel miracle? la construction reste accrochée à la falaise et ne s'affaisse pas sous le nombre des visiteurs. En quittant ensuite la montagne vers la ville de Yingxian on a pu se rendre compte que là aussi la modernité n'a pas pénétré toutes les campagnes et que la vie est fruste dans les villages aux maisons en torchis écrasés sous le soleil. Cela ne nous empêche pas d'admirer la pagode en bois de Yingxian, vieille de mille ans et haute de près de 70m.

 

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           La pagode en bois du Temple Sakya de Ying Xian Fu Gong.

 

       Cette pagode qui a résisté au temps est un chef-d'oeuvre des charpentiers de l'époque et a été construite sans un clou! Tout le quartier autour de la pagode est en rénovation et on attend beaucoup du développement du tourisme dans la région. Revenus à Datong, on a encore visité les temples de Shanhua et Di Jun Miao, les monastères de Huayan et Fahua, la Tour du Tambour et nous nous sommes promenés sur les remparts autour de la vieille ville qui sont aussi en cours de rénovation ou de construction, on ne sait trop. On termine notre séjour à Datong en allant contempler les neuf dragons de Jiulong, la fresque de céramique la plus imposante de Chine par ses dimensions, 45,5m de long, 8m de haut et 2m de large. Bien qu'on ait vu beaucoup de choses en dehors des circuits touristiques habituels, nous sommes conscients d'en manquer encore plus et que le Shanxi recèle des richesses qui ne demandent qu'à être explorées. Mais on doit déjà partir, prendre le train pour Pékin et de là un vol pour Hong Kong que nous allons redécouvrir trente ans après notre dernier séjour.

 

 

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Du 6 au 10 juin 2011

                    

                     

              Hong Kong

 

 

 

        Sans surprise, pour nous Hong Kong n'a pas beaucoup changé depuis trente ans. C'est toujours une ville trépidente, cosmopolite et très colorée. Certes, on a construit un nouvel aéroport et un Disneyland sur l'île de Lantau, un immense Centre Culturel à Kowloon et un Convention Center en face sur l'île de Hong Kong et d'autres buildings futuristes, mais le fond n'a pas changé. On est toujours abordé par les mêmes (ou leur descendants) tailleurs indiens qui vous proposent des costumes et chemises sur mesure, d'autres qui veulent absolument vous vendre des "copies" de montres de marque. Des façades ont été rénovées, d'autres enseignes sont apparues mais l'esprit est resté le même: tout s'achète et tout se vend, seul l'argent compte. Les bijouteries et les boutiques de luxe foisonnent à Central, sur Nathan Road les échoppes de contrefaçons pullulent sans complexe, et sur les marchés qui sont un bazar à ciel ouvert on peut humer tous les parfums de l'orient et goûter toutes les cuisines du monde. La rétrocession à la Chine n'y a rien changé, bien au contraire. Par contre, les gens sont beaucoup plus disciplinés qu'en Chine continentale, il n'y a pas de bousculade pour monter dans les transports en commun, les feux de circulation sont respectés et les queues sont même impressionnantes que ce soit pour prendre les bus ou les taxis. Un reste de l'éducation british sans doute, pourvu que cela dure...

 

 Hong-Kong.jpg

 

                                                                             Hong Kong.

 

       On a profité de ces quelques jours pour (re)visiter les différents quartiers de la péninsule de Kowloon et de l'île de Hong Kong, pour reprendre l'incontournable ferry pour traverser la baie et se promener sur Victoria Peak et sacrifier au rituel du shopping, nul n'est parfait. Sans oublier de déguster du pain et du fromage presque comme chez nous en France, le breakfast de notre hôtel est exceptionnel à cet égard. On a eu de la chance, on n'a essuyé qu'une averse pendant notre séjour, mais il y a une chaleur moite qui est assez pénible à supporter toute une journée et la douche en rentrant le soir à l'hôtel est un moment délicieux et la clim de la chambre est appréciée.

 

 

 

            Macao

 

 

 

       On n'a pas voulu manquer de retourner à Macao puisque la proximité de cette île nous en fournissait l'opportunité, on y a donc consacré une journée. Macao est certes plus petite, moins peuplée et plus pauvre que Hong Kong mais ce lieu a un charme que ce dernier n'a pas, le côté latin dû à la colonisation portugaise sans doute. Il y a beaucoup plus de vestiges anciens qu'à Hong Kong, l'histoire de plus de quatre siècles de colonisation portugaise expliquant cela. Par contre la ville a beaucoup changé, le front de mer a connu un boom immobilier depuis notre passage, et pas forcément du meilleur goût. Macao était déjà réputée pour être l'enfer du jeu, il y a maintenant une inflation de casinos qui procurent la plus grosse part des revenus de l'île.

 

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                                                   Façade de l'église Sao Paulo.

 

        Mais j'ai retrouvé avec plaisir les ruelles et les places à l'ancienne avec des bâtiments à taille humaine en centre ville et des monuments qui racontent l'histoire de cette partie du monde. En même temps les gens semblent bien moins speed qu'à Hong Kong et moins occidentalisés, on a du mal a se faire comprendre des chauffeurs de taxi, l'anglais n'étant pas pratiqué couramment, loin de là. Il y a aussi plus d'églises que de temples à visiter, les évangélisateurs Jésuites sont passés par là. On a bien aimé de pouvoir s'asseoir à une terrasse sur une place ombragée pour boire un rafraîchissement, ce qu'on ne trouve pas à faire à Hong Kong où chaque cm2 est utilisé pour monter un business.
Bref, ce fut une journée plaisante mais fatigante car sillonner les rues pavées en pente de la vieille ville ne ménage pas nos chevilles et nos jambes. Le retour en hydroglisseur rapide n'en fut que plus apprécié nous permettant de nous reposer un peu avant de retrouver Hong Kong et son rythme échevelé et ses lumières clinquantes.

 

 

          Hong Kong

 

 

 

        Après cet intermède à Macao, retour à la frénésie de Hong Kong. On consacre la dernière journée à se promener dans les parcs et à visiter quelques temples, loin de l'agitation urbaine. On peut au passage admirer le travail des artisans graveurs de sceaux et sculpteurs d'ivoire (on croyait que cela était interdit!), des orfèvres travaillant l'or et le jade. Il y a des pièces dont le prix affiché laisse rêveur, et pourtant il y a une clientèle de tycoons chinois pour s'offrir ce genre de choses. C'est le soir que les rues sont les plus animées, il devient difficile de circuler, il semble que tous les hongkongais sont dans la rue en plus des touristes, Nathan Road grouille comme une fourmilière. Les meilleures choses ayant une fin, nos petites vacances s'achevant, on rentre à l'hôtel préparer nos valises pour le retour à Nanchang. Dans un mois, nous irons à Pékin pour y accueillir trois de nos petits-enfants.

 

 

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Du 6 au 22 juillet 2011

 

 

            Pékin et Shanghai revisités en famille

 

 

 

     Eh oui, encore des vacances! Comme l'avancement du chantier ne suit pas le rythme de la préparation du démarrage, je suis encore obligé d'anticiper sur mes congés. Je ne m'en plains pas et nous en profitons pour faire venir à Pékin trois de nos "grands" petits-enfants, David, Marie et Lucie pour 15 jours. La cadette Fanny est encore trop petite pour quitter Papa, Maman. Ils arrivent comme prévu et nous sommes à l'aéroport pour les accueillir. Ils sont enchantés et même pas trop fatigués du voyage. Ça tombe bien car je leur ai concocté un programme assez chargé pour la première semaine, avec les visites "incontournables" lorsqu'on est pour la première fois à Pékin. On commence par la Place Tian'anmen et la Cité Interdite, suivi du Parc Beihai avec le temple et le stupa blanc sur la colline donnant une vue imprenable sur les toits de tuiles vernies de la Cité Interdite; ils peuvent se faire une idée de ce que c'est que du monde en un même lieu. Entre-temps, les aînés ont pris connaissance de leur très bons résultats du bac de français, ce qui rend tout de suite l'ambiance plus gaie. On enchaîne par la Grande Muraille à Jinshanling, un tronçon à l'écart des sentiers battus de Badaling et Simatai à trois heures de route de Pékin. On y fait un bon trek entre les tours de guet partiellement en ruines sur les crêtes des montagnes du Hebei, le tout sous un soleil de plomb.

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                                             A la Grande Muraille à Jinshanling.

 

     La suite est plus cool, moins physique, avec le Palais d'Été, le Temple du Ciel et le Temple des Lamas. Ces visites culturelles sont entrecoupées de promenades dans les hutongs, de séances de shopping dans la rue Wangfujing et Qianmen Dajie et le fameux Xiushui Silkmarket, point de passage obligé de tous les touristes en quête de la bonne affaire (hmm!surtout pour les vendeurs) pour ce qui est du textile ou des souvenirs Made in China. Pour ces visites, on utilise tous les moyens de transport disponibles, bus, taxi, métro, minivan de l'hôtel. Il fait très chaud mais malheureusement le ciel de Pékin est plombé par la pollution et on ne voit pas le soleil. Les enfants, Lucie 1,70m, Marie 1,80m et David qui culmine à 1,92m ne passent pas inaperçus et les sollicitations pour être photographiés en leur compagnie sont nombreuses, ce à quoi ils se prêtent volontiers avec quelque amusement, à la grande joie des autochtones. Une soirée est consacrée au spectacle des Arts Martiaux donné par les moines de Shaolin, connus de tous les fervents de kung-fu. L'étape suivante est Shanghai que je veux leur faire découvrir. Pour cela nous prenons le nouveau TGV Pékin-Shanghai dont la ligne vient d'être inaugurée cette semaine et dont tous les journaux télévisés ont parlé. Le plus éprouvant a été de faire la queue pour les billets à la Gare Centrale de Pékin, ils ne sont mis en vente que 10 jours avant le départ et il faut se présenter avec le passeport ou la carte d'identité pour les chinois. Heureusement on avait notre amie Guimei pour nous aider et nous avons pu organiser ce voyage sans anicroches.
Le voyage en train rapide a pris quand même 5h30 et nous sommes arrivés à Shanghai en début d'après-midi. L'hôtel choisi est situé en centre ville et après notre installation, nous partons pour faire découvrir la ville à nos petits-enfants. C'est dimanche et Nanjin road est noir de monde. On enchaîne les visites car on ne reste que deux jours à Shanghai avant de reprendre le TGV pour Tianjin et retrouver Guimei qui doit nous héberger chez elle à Tang Gu pour deux nuits. On fait la promenade obligatoire le long du Bund et on visite quelques immeubles historiques du Shanghai des années 1930, de la période des concessions étrangères d'avant-guerre.

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                                             Shanghai,sur le Bund devant Pudong.

 

      On passe sous la rivière Huangpu en métro pour aller à la ville nouvelle de Pudong et on se promène entre les immeubles de verre et d'acier qui s'élancent dans le ciel. On visite encore des parcs, des centres commerciaux ultra-modernes (encore le shopping!) et un temple, le tout entrecoupé par des haltes pour se désaltérer car il fait une chaleur étouffante. On refait les valises car il faut déjà se préparer pour reprendre le train.
Le retour vers Tianjin se déroule sans encombre et nous paraît même plus rapide qu'à l'aller. Guimei est là pour nous accueillir et nous traversons la ville pour reprendre un autre train rapide pour Tang Gu. On s'installe chez elle pour deux nuits; durant ces deux jours on visite le bazar de Tang Gu où les enfants complètent leurs achats de souvenirs et le quartier des boutiques.

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                                                                           Au revoir!

 

        On se promène sur la rive aménagée en parc de la rivière, les enfants sont encore sollicités pour des photos de groupe et de famille, même les grand-mères s'y mettent! Le dernier soir à Tang Gu nous dînons dans un grand restaurant avec Guimei et son mari. Le lendemain, il faut péniblement boucler les valises qui sont prêtes à exploser. Retour à Pékin encore avec le train rapide pour une dernière nuit au Novotel Sanyuan où Lucie n'en revient pas de trouver un gros Panda en peluche sur son lit! Et le lendemain c'est déjà le temps des adieux à l'aéroport de Pékin où nous nous quittons avant le contrôle de sécurité et juste après l'enregistrement des bagages. Pour les enfants les vacances ne sont heureusement pas terminées et ils pourront se reposer de leur séjour en Chine avec la famille au bord de la mer en Vendée. Ils sont attendus par les parents et leur petite soeur qui sont impatients d'entendre le récit de leurs aventures en Chine. Quant à nous, nous reprenons un vol pour Nanchang et comme les meilleures choses ayant une fin, je dois reprendre le travail lundi.

 

 

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Du 1er au 2 septembre 2011

 

 

               Suzhou, la Venise de la Chine

 

 

 

       Un jour de congé pour l'anniversaire de la fondation de Bluestar Chine et j'en reprends un autre pour avoir un grand grand week-end de quatre jours, direction Suzhou en passant par Shanghai. Un vol de soir saut de puce d'une heure quinze de Nanchang à Shanghai, la nuit à l'hôtel et le TGV le lendemain pour Suzhou, la ville qui se pare du nom de Venise de la Chine...Bon, avec la lagune, les palais, les vaporettos, les gondoles et les gondoliers, et les cathédrales en moins. Mais il y a les temples et les pagodes, et des canaux étroits! La mer est aussi plus loin. Et on y trouve facilement de vrais expressos, ce qui me la rend tout de suite plus attractive. Trêve de plaisanterie, la ville vaut surtout par la beauté de ses jardins réputés à juste titre pour les plus beaux de la Chine. Il y a la vieille ville parcourue par des canaux qu'enjambent des ponts en pierre millénaire, des rues dont les pavés sont polis depuis des siècles par les pas des promeneurs, un quartier de maisons basses traditionnelles encore préservé du béton.



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                                                     Pont sur un canal à Suzhou.

 

          Durant deux jours, nous avons parcouru les ruelles, longé les canaux de la vieille ville, visité des temples, des pagodes, les anciens remparts mais on s'est surtout promenés dans quelques jardins de toute beauté qui vous délassent du stress de la ville. Cerise sur le gâteau, il a fait beau et il n'y avait pas la horde de touristes habituelle. Mais Suzhou est aussi connue comme la capitale de la soie de Chine et nous avons pu visiter une manufacture de soie où nous avons pu voir le processus de fabrication de la soie depuis le dévidement des cocons jusqu'au tissu final. Ou on nous a aussi confirmé que les cocons une fois débarrassés de leur fil de soie se mangeaient frits et étaient très appréciés pour leurs qualités nutritives et même avaient des vertus médicinales. J'en déduis que dans le vers à soie, c'est comme dans le cochon: tout est bon! Mais on se contente des Dim Sum de Suzhou et des raviolis chinois pour nos repas. Dommage que les vieilles rues et les quais interdits aux voitures ne le soient aussi aussi aux motos et aux scooters électriques. Sans eux, la promenade serait beaucoup plus agréable. On va reprendre le TGV pour la prochaine étape, Hangzhou.

 

 

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Du 3 au 4 septembre 2011

            Hangzhou

 

 

 

          En descendant du train à la gare de Hangzhou on a d'abord été frappés par l'immense foule de voyageurs qui fréquente le lieu, on se croirait dans une ruche tellement ça va, ça vient, ça bourdonne. On prend tout de suite le billet de retour vers Shanghai pour le lendemain soir. C'est le week-end et beaucoup de shanghaiens viennent le passer près du lac de l'Ouest à Hangzhou. Autant dire que les trains vont être complets mais nous avons les billets. Nous délaissons la ville pour un hôtel près du lac à l'écart des bruits de la ville. L'endroit est très bucolique, en plein dans la verdure, exempt de la pollution habituelle. Hangzhou ne vaut que par le lac de l'Ouest car tous les monuments intéressants se trouvent tout autour et ce coin de nature est son principal atout. Tout de suite on visite la pagode Leifeng et heureuse surprise, on n'a même pas a monter des escaliers, il y a un escalator à l'exterieur et un ascenseur à l'intérieur, le luxe , comme quoi tout arrive! De là-haut, on a une vue imprenable sur le lac et la ville au loin. Puis nous entreprenons une marche autour du lac sur une promenade superbement aménagée. Nous empruntons la digue qui coupe une partie du lac en deux. Il y a des bateaux de toutes taille pour promener les touristes qui sont friands de ces mini-croisières si on en juge par les files d'attente devant les pontons. Mais il y en a aussi qui s'adonnent aux sports nautiques avec de petits bateaux à voile, au kayak, au canoë ou à la rame.

 

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                                                    Le lac de l'Ouest à Hangzhou.

 

         Les paysages sont très beaux, avec des ponts en pierre, des statues, des monuments disseminés ici et là. Beaucoup de ces monuments ont trait à l'histoire et aux légendes de la Chine ancienne. C'est sur un îlot du lac que nous choisissons un restaurant réputé pour dîner d'un succulent "poulet mendiant", poulet cuit dans des feuilles de lotus, spécialité de Hangzhou. Lever de bonne heure le lendemain malgré la fatigue de la marche de la veille pour visiter le site de Feilaifeng, situé dans les bois et sur les premiers contreforts bordant le lac. Le site est fantastique et nous rappelle les grottes de Datong, avec des bouddhas et des divinités tailles dans la roche il y a plus de mille ans et qui sont admirablement conservés. Tout près, le temple Lingyinsi reçoit des centaines de fidèles qui viennent vénérer un Bouddha de 6 mètres et les 500 Arhats dorés qui lui tiennent compagnie. De là on prend un télésiège qui nous emporte au sommet du Pic de Feilaifeng pour un panorama sur le lac, la ville de Hanzhou et les montagnes environnantes. On termine par la visite du village de Longjing qui produit un des quatre thés nobles de Chine. Et retour en TGV sur Shanghai pour un vol tardif vers Nanchang. Demain, boulot.

 

 

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10 septembre 2011

                

 

             Sortie au lac Zhe Lin pour la fête de la mi-automne

 

 

 

        Encore un week-end rallongé d'un jour (j'en connais qui vont être jaloux!). On fête la mi-automne du calendrier chinois. C'est une fête très populaire que l'on fête en famille et au cours de laquelle on mange des gâteaux préparés pour cet évènement, les "Moon cakes", Gâteaux de Lune. Les magasins regorgent de ces gâteaux et les boîtes plus belles les unes que les autres sont empilées jusqu'au plafond. Pour être francs, nous préférons le contenant au contenu, car ici la tradition est de mélanger le salé et le sucré, ce que nous apprécions s'agissant des plats, mais dans les gâteaux... La direction de l'usine en a offert une boîte à chaque français, et j'ai partagé la mienne entre les collègues de travail chinois, à leur grande joie! On fait une excursion d'une journée au lac Zhe Lin et on emmène nos collègues de travail chinois. Ils sont jeunes et n'ont ni permis ni voiture, c'est donc une bonne occasion pour eux de sortir de l'univers du travail. Ils sont tous logés dans des apparts situés dans l'enceinte de l'usine et ont très peu l'occasion de sortir.

 

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                             Sortie au lac Zhe Lin à la fête de la mi-automne.

 

       C'est une belle journée dans la nature qui enchante tout le monde. Nous traversons les îles, chacune est dédiée à une attraction différente: spectacles de danse, de chants, singes en liberté, fosse aux crocodiles, cage avec de superbes tigres, des serpents, des promenades en poneys pour les enfants, des bassins de pisciculture, des aires de repos et de jeux, des jardins, il y a même une île "secrète" avec une exposition pour l'éducation sexuelle! Le repas est un moment de détente où nos amis nous font apprécier leurs qualités vocales en nous interprétant des chansons du répertoire traditionnel chinois. Ils s'en donnent à coeur joie pour prendre des photos, il semble que c'est le sport national. Je leur ai prêté mon compact, la batterie n'a pas suffi jusqu'au soir tellement ils ont utilisé le zoom. La nature est belle et c'est très agréable de se promener dans ces îles que nous accostons en bateau. C'est avec une saine fatigue que le soir venu nous prenons le chemin du retour, on reprend le travail dans deux jours.
Mais je prépare déjà notre voyage au Laos pendant les congés de la Fête Nationale chinoise dans quinze jours, je ne veux pas rester bloqué à Nanchang pendant cette semaine-là, je vais même y rajouter une autre semaine pour visiter l'ancien royaume du million d'éléphants.

 

 

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12 au 14 octobre 2011

  

 

               Le Yunnan, Kunming et Shi Lin

 

 

        Après notre périple au Laos, on arrive à Kunming capitale de la province chinoise du Yunnan. C'est une grande ville moderne et on y retrouve un rythme de vie beaucoup plus trépident qu'au Laos. La ville et cette partie de la province se trouve sur un plateau à près de 2000m d'altitude. On n'y avait pas fait attention mais on s'en est rendu compte quand on a grimpé les escaliers qui mènent au sommet de la colline où se trouve le Temple d'Or, un très beau temple tout en bronze datant du XVIIème siècle. On était passablement essoufflés en arrivant en haut mais la vue sur Kunming et les montagnes tout autour en valait la peine. Le parc qui occupe la colline est comme d'habitude en Chine, magnifique, et est le lieu de promenade privilégié des habitants qui viennent y faire leurs exercices de gymnastique et d'arts martiaux.

 

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                                                          Le Temple d'Or à Kunming.

 

       On visite encore le temple Yuantong où se déroule une cérémonie bouddhiste et dont une partie est en rénovation. C'est assez surprenant d'entendre à l'extérieur du temple les psalmodies des fidèles et des bonzes pendant que nous les touristes nous visitons les temples et le monastère annexes. L'autre lieu où convergent les habitants de Kunming est le parc du lac Emeraude. En plus du lac et des jardins on y touve des attractions pour distraire les promeneurs mais c'est surtout un spectacle à ciel ouvert où les amateurs de musique, de chants et de danses viennent s'adonner à leur passion devant un public bon enfant.
Mais la perle de Kunming se trouve à près de 80km de là, à Shi Lin, littéralement la Forêt de Pierres. Ce sont des pics karstiques qui hérissent les bois et les collines environnantes sur plusieurs milliers d'hectares. Des sentiers permettent de se promener au milieu de ces pitons, avec quelquefois des passages très étroits où j'ai eu du mal à passer, n'ayant pas la sveltesse des chinois.

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   Shi Lin,la Forêt de Pierres.

 

       Ce lieu me rappelle Bryce Canyon, aux USA, les couleurs en moins. Mais il est magique, surtout par beau temps comme on a eu la chance de le voir. On peut y voir des vestiges marins fossilisés dans les roches calcaires grises. Cela fait drôle d'imaginer la mer à 2000m d'altitude! Certaines roches ont reçu des noms en rapport avec leur forme plus ou moins évidente: l'éléphant, le tigre, la face, etc...Il y a de quoi s'y promener pendant des heures et s'y perdre même si c'est superbement aménagé. L'endroit est d'ailleurs très réputé et fréquenté, on y est allés de bonne heure, les premières photos sont assez brumeuses. Mais les meilleures choses ayant une fin, il nous faut maintenant reprendre l'avion vers Nanchang pour y retrouver notre petit nid. Je reprends le travail lundi.

 

 

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Du 1er au 11 décembre 2011

            

 

              Retour dans le Yunnan, Lijiang et les monts du Dragon de Jade

 

 

 

         Eh bien voilà, encore des vacances à prendre, donc direction le Yunnan qu'on avait entrevu à notre retour du Laos. Tous les guides en disent le plus grand bien et le climat y est encore plaisant. Vols Nanchang - Kunming puis Lijiang où nous arrivons en fin d'après-midi. On aurait mieux fait de prendre nos sacs à dos car traîner la valise à roulettes sur les pavés de la vieille ville n'est pas de tout repos. Enfin on arrive à notre hôtel après avoir acquitté un droit d'entrée de 80 RMB par personne pour avoir le droit d'arpenter les ruelles piétonnes de l'ancienne ville. Mais cela en vaut largement la peine car nous trouvons cet endroit charmant pour ne pas dire magnifique. C'est la ville traditionnelle chinoise la plus belle qu'il nous a été donnée de voir jusqu'à présent et pourtant nous en avons déjà vues! Elle est située à 2400m d'altitude et nous bénéficions d'un temps avec une luminosité et un ciel bleu qui nous change de la brume hivernale de Nanchang. On se lance sans tarder à la découverte de la vieille ville avec ses maisons en pierre et en bois sculptés et peintes en rouge.

 

Lijiang

                                           

                                Lijiang.

 

           Il y a bien sûr des touristes chinois mais ce n'est heureusement pas la haute saison. La vieille ville est parcourue de canaux qu'enjambent des ponts en pierre de plusieurs siècles, cela nous rappelle Suzhou mais en plus grand et mieux tenu. Une boutique occupe le rez-de-chaussée de chaque maison alors que l'étage est dévolu au logement familial. Les commerces ouvrent directement sur la rue et sont fermées le soir avec des volets en bois dont certains sont des oeuvres d'art et qui sont démontés chaque jour. La ville est dominée par la cime de la montagne du Dragon de Jade dont le sommet enneigé culmine à près de 5500m. Le deuxième jour nous nous contentons de grimper la Colline du Lion et de monter les étages de la pagode Wanggu d'où nous avons une vue superbe sur les toits de la vieille ville et les monts du Dragon de Jade. Auparavent on a visité la résidence des Mu, une sorte de mini Cité Interdite dont les jardins et les pavillons grimpent aussi sur la Colline du Lion. Le marché de la vieille ville est haut en couleurs et en odeurs de tous les produits du Yunnan et les femmes font leur marché avec une hotte sur le dos, certaines en costume traditionnel de la minorité Naxi qui est la plus importante ici. Nous goûtons à l'excellente cuisine locale bien moins épicée que celle du Jiangxi et écoutons la musique traditionnelle Naxi qui est jouée et chantée dans les restos et bars de la ville. Il y a des animations de danses folkloriques sur la place principale. On remarque quand même que s'il y a des touristes chinois, il n'y a pas beaucoup d'étrangers, est-ce la période ou parce que le Yunnan n'est pas encore une destination très courue?

 

 

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              Le Yunnan, Baisha et les monts du Dragon de Jade.

 

 

 

       On consacre une journée entière à la nature en allant se rapprocher de la montagne du Dragon de Jade, dans le parc protégé du même nom. On monte en télésiège à 3800m à la prairie des yacks qui sont descendus pour l'hiver. Il y fait frais mais heureusement il n'y a pas beaucoup de vent; le spectacle est superbe, on respire l'air pur à pleins poumons et on goûte au lait de yack pour nous réchauffer. On visite un monastère tibétain avant de redescendre admirer la couleur bleue des lacs alimentés par l'eau des glaciers.

 

  

                                                  

Les monts du Dragon de Jade.

 

        On est à 3000m d'altitude et on ne ressent aucun mal de tête, les deux jours à Lijiang auraient-ils suffi à nous acclimater? On profite du retour vers Lijiang pour s'arrêter à Baisha, un village Naxi authentique où la vie des paysans s'écoule hors de l'agitation moderne, même s'ils reçoivent des visiteurs de passage. Nous faisons la rencontre du célèbre docteur Ho, spécialiste de la médecine traditionnelle chinoise par les plantes et dont la renommée a dépassé les frontières de la Chine, plusieurs chaînes de TV étrangères lui ont consacré des reportages. Il nous reçoit comme si nous nous connaissions depuis toujours et nous fait même la surprise de parler quelques mots de français. A 88 ans, c'est un personnage pittoresque et très attachant, on regretterait presque d'être en bonne santé pour avoir besoin de ses services. La porte de son "cabinet" est ouverte sur la rue et je l'ai vu faire la préparation de ses remèdes et calligraphier son ordonnance au pinceau, à l'ancienne, pour ses patients. On visite encore quelques temples et monastères dans les environs avant d'asssiter à un spectacle de danses et de chants folkloriques Naxi.

 

                                                                              

 

                      Le parc de l'étang du Dragon Noir.

 

    Le dernier jour à Lijiang on va se promener au parc de l'étang du Dragon Noir qui est superbe avec les couleurs de l'automne et dont les eaux alimentées par des sources sont si pures qu'elles sont très appréciées des locaux qui viennent y faire le plein de bouteilles en plastique et d'autres contenants. Le parc est d'autant plus beau qu'il bénéficie de la vue sur la montagne du Dragon de Jade en toile de fond. Il y a là le Musée de la culture Dongba, la religion des Naxis, un mélange de chamanisme et de bouddhisme encore très vivant et dont la pratique a même tendance à se développer. Il fait beau et on prend plaisir à écouter de la musique Naxi tout en regardant les promeneurs déambuler dans le parc. mais il nous faut prendre le train pour Dali, qui se trouve à 170km plus au sud, au bord du grand lac Erhai.

 

 

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         Le Yunnan, Dali et le lac Erhai

 

 

      On arrive à Dali après 2h de train en fin d'après-midi. Le taxi nous dépose dans la vieille ville et nous devons trouver notre hôtel, ce qui n'est pas facile car il y a très peu d'anglophiles ici. Enfin on le trouve par hasard et nous sommes agréablement surpris par la qualité de l'accueil et surtout de la chambre. Le YinFeng hotel à moins de 20€ la chambre double tout confort est à recommander. La vieille ville fortifiée de Dali est enserrée entre la chaîne des monts Cangshan à l'ouest et le lac Erhai à l'est. C'est une ville au passé historique très riche dans l'histoire de la Chine du sud et de la minorité Bai qui est majoritaire dans la région. C'est aussi un lieu très prisé des touristes chinois, on s'en rend très vite compte. On fait le tour des remparts et des portes fortifiées qui donnent le cachet ancien à la cité. Les rues s'animent le matin à l'ouverture des boutiques comme c'était déjà le cas à Lijiang. Mais le symbole de Dali se trouve à l'extérieur des murs, au pied des montagnes Cangshan qui culminent à plus de 4000m. Ce sont les Trois Pagodes du temple Chongsheng.

 

  

 

Les Trois Pagodes du temple Chongsheng

 

      La visite du temple est un passage obligé pour tout visiteur de Dali qui se respecte et nous ne dérogeons pas à la règle. D'autant que nous pouvons admirer l'organisation à la chinoise pour amener les touristes, moyennant 25 RMB en plus des 121 ? RMB pour prix de l'entrée du site, au plus près du temple en voiture électrique. C'est une ronde sans fin de ces voiturettes qui crachent leur cargaison de touristes tant il y a des amateurs pour honorer ce lieu et dont on peut mesurer la ferveur à la fumée dégagée par les brûle-encens situés devant le temple principal. Le parc est comme toujours magnifique et un soleil éclatant étant de la partie, nous ne regrettons pas notre après-midi. 
Puis nous allons faire le tour du lac Erhai. On traverse des villages Bai, on visite des maisons de cette ethnie dont les traditions sont toujours vivaces et qui sont surtout perpétuées par les femmes. Là, on est sorti des sentiers battus du tourisme de masse et on peut apprécier la dure vie de ces paysans et pêcheurs qui peuplent les rives du lac. On remarque que les femmes sont affectées aux travaux les plus durs, que ce soit sur les chantiers de construction ou dans les champs.

 

  

 

Pêche au cormoran sur le lac Erhai

 

      Nous succombons quand même à une attraction organisée sur le lac pour les touristes, à savoir une démonstration de pêche au cormoran. Après tout je me suis dit qu'il valait mieux préserver cette manière de pêcher artisanale plutôt que la pêche avec des filets. Cela nous a permis de faire un tour de bateau (à rames, manoeuvrées par une femme) sur le lac ce qui n'était pas désagréable par le beau temps que l'on avait. Le paysage avec les montagnes Cangshan en arrière-plan était magnifique. En reprenant la route qui longe le lac, on a encore pu visiter des temples et des villages avant de revenir pour notre dernière nuit à Dali et de prendre un vol pour Jinghong, dans l'extrême sud du Yunnan.

 

 

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        Le Yunnan, Jinghong et le Xishuangbanna

 

 

     On est tout près de la Birmanie et du Laos et on s'en aperçoit tout de suite en arrivant à Jinghong, dernière grande ville chinoise avant la frontière. Il fait un temps chaud et ensoleillé ce qui ne gâte rien, il est vrai que nous sommes en région tropicale et que nous sommes descendus à 500m d'altitude. En plus de la végétation, l'architecture des bâtiments et des maisons ressemble beaucoup à ce que nous avons vus récemment au Laos et autrefois en Thaïlande. Notre premier contact est pour aller voir le Mékong qui traverse la ville, puis on se promène le nez au vent dans les rues animées du centre-ville. Mais l'intérêt de la région ne se situe pas dans l'agglomération mais à l'extérieur, dans les campagnes et sur les plateaux qui forment le Xishuangbanna, nom de cette région du sud du Yunnan. On va à la rencontre de plusieurs minorités qui vivent autour de Jinghong dans les montagnes environnantes. Ayant quitté les Bai à Dali, on trouve ici les Dai qui forment la majorité de la population locale avec leurs us et coutumes, leurs langues et leurs particularités vestimentaires surtout visibles chez les femmes. Contrairement au reste du Yunnan, le Xishuangbanna est favorisé sur le plan agraire puisqu'il est riche de la culture de la canne à sucre, du riz, des plantations d'hévéas, de bananeraies et surtout des meilleurs thés de Chine. On a pu ainsi découvrir un village Bulang où les maisons nouvellement construites grâce aux revenus de la culture du thé côtoient les maisons traditionnelles en bois.

 

                                                                                     

 

Femme Akhe du village d'Acton au Xishuangbanna

 

     La visite du seul village Akhe existant où vivent encore environ 1500 membres de cette ethnie nous a particulièrement touchés tant on a senti qu'ils représentaient ce qu'on est bien obligés d'appeler une race en voie d'extinction. D'autres villages, principalement Dai, sont plus animés et plus prospères grâce à la culture du thé dont nous avons visité une fabrique artisanale où ils sont en train de conditionner la récolte qui vient d'être faite. On a ainsi pu déguster différents thés de la même manière que l'on procède avec les grands crus de vin chez nous (y compris pour les prix!). Dans les montagnes de Nannuoshan nous avons pu apprécier le meilleur thé Pu'er chez un producteur Akha (ne pas confondre avec les Akhe) et dont nous avons vus des arbres à thé de plusieurs siècles poussant à 1700m d'altitude. Malheureusement un brouillard épais nous a privé d'une vue sur la vallée qui doit être magnifique par beau temps. Dans un autre village Dai on a pu assister au processus de fabrication du papier brut à partir de la pulpe d'écorce d' un arbre local, papier qui est utilisé pour emballer les galettes de thé ainsi que par les bonzes calligraphistes pour les écritures sacrées des temples. On termine par un autre village Dai spécialisé dans le tissage du chanvre pour les costumes traditionnels très colorés. Chaque famille y a son métier à tisser et les femmes, jeunes et moins jeunes, y passent le plus clair de leur temps. Enfin, encore quelques temples à voir sur la route de retour vers Jinhong et il est déjà temps de repartir pour Nanchang reprendre le travail lundi. Comme souvent, on a un sentiment de frustration d'avoir fait des découvertes et de ne pas pouvoir les explorer à fond comme on le voudrait mais le Yunnan est grand comme les trois quarts de la France et compte plus de 25 minorités reconnues. On en gardera quand même un très bon souvenir grâce à la beauté de ses paysages, son climat très doux et la gentillesse de ses habitants. On va repartir chargés de thés, de jambon du Yunnan qui est super bon et de quelques pièces de tissu brodés aux couleurs chatoyantes.

 

 

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Du 16 au 18 décembre 2011

 

 

         Bluestar Christmas Party à Pékin

 

    Encore un voyage à Pékin pour assister à une fête de Noël à l'invitation de la compagnie Bluestar. Et je dois dire qu'on est pas déçus: le lieu choisi pour cet évènement est le Shangri-La Hotel situé dans la tour du China World Summit Wing qui est encore l'édifice le plus haut de Pékin (330m). De notre chambre du 66ème étage, on a une vue incomparable sur les toits de Pékin, avec la Cité Interdite et le stupa blanc du parc de Beihai en toile de fond. Grandiose, encore plus beau la nuit avec toutes les lumières sur Jianguomenwai Dajie et Xichangan Jie. La "chambre" occupe une surface plus grande que notre appart à Nanchang et tout n'est que luxe et volupté. Il y a même une machine à café Nespresso avec des capsules dans la chambre. Douche et baignoire séparées, on se prend un bain en regardant la télé incorporée dans le grand miroir de la sdb.

 

          

 

Bluestar Christmas Party à Pékin.

 

     On comprend la raison de tant d'attentions lors du dîner gastronomique auquel nous prenons part le soir même. Le PDG chinois de l'entreprise est décoré de la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur par Mme l'ambassadrice de France en Chine. Il y a bien sûr des animations, des chanteurs et chanteuses, un magicien, une loterie pour égayer la soirée, toutes choses dont les chinois sont friands. 
Où on se rend compte que l'on s'habitue bien et vite au luxe!
Ce week-end restera dans les annales de notre mémoire. Notre amie Guimei nous rejoint et nous en profitons les deux jours suivants pour nous promener dans Pékin malgré le froid de saison, il fait -6°C et faire quelques emplettes. Enfin, les meilleures choses ayant une fin, nous reprenons un vol pour Nanchang et la routine quotidienne.

 

 

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22 au 29 janvier 2012

 

 

 

         Le Sichuan, Chengdu, Leshan et Emei Shan

 

         Chengdu

 

 

    Voici venu le Nouvel An chinois appelé ici Spring Festival. C'est la plus grande fête traditionnelle chinoise et tout le monde l'attendait avec impatience. Il va y avoir plus de 300 millions de Chinois qui vont se déplacer sur deux semaines, car il y en a qui anticipent. Chacun retourne dans sa famille pour cette célébration, avec le maximum de cadeaux selon ses moyens. En fait de printemps, la première neige vient de tomber la veille de notre départ. On n'a pas voulu rester à Nanchang aussi on en profite pour faire un tour au Sichuan, "Quatre Rivières", une des grandes et des plus peuplées provinces de la Chine, direction la capitale, Chengdu, agglomération de plus de 10M d'habitants. Autant dire que les gares et les aéroports sont bondés. 
Chengdu est aussi une ville au passé historique et culturel très riche, au développement économique très dynamique. Par chance, la ville moderne n'a pas trop souffert du terrible tremblement de terre du 5/12 (en fait le 12/05/2008), les chinois écrivant les dates à l'envers des nôtres. Ce sont les vieilles demeures des vieux quartiers qui n'ont pas résisté au 5/12. Comme on en a maintenant l'habitude, on y visite des temples, des musées, des parcs, et les quartiers rénovés à l'ancienne.

 

  

 

Le temple taoïste Qing Yang Gong.

 

Pour ma part, je ne m'en lasse pas même si à force on retrouve à peu près les mêmes monuments et les temples avec leurs statues dorées. Après tout, on a déjà vécu le même syndrome en visitant les cathédrales des capitales d'Europe. Dommage que le temps hivernal, brumeux, froid et humide nous ai rattrapé, rendant les promenades en ville moins attrayantes. Mais cela ne semble pas avoir découragé les chinois qui ont envahi les rues dès le lendemain du Nouvel An. Inutile de dire que le sommeil a été court, les pétards et les feux d'artifice ayant duré une bonne partie de la nuit.
Ce qu'on a surtout pas voulu rater, c'est la visite de la Base de Reproduction des Pandas Géants qui se trouve à une quinzaine de km de la ville. En effet, le Sichuan est le pays des pandas géants, c'est là que vivent encore en liberté les derniers spécimens de cette espèce en voie de disparition et dont l'image sert d'étendard à la World Wide Fund for Nature (littéralement, « Fonds mondial pour la nature »).

 

  

 

Panda géant.

 

      Ce fut un vrai plaisir de les voir évoluer dans un enclos qui reconstitue aussi bien que possible le cadre naturel de leur habitat d'origine. Si les pandas adultes sont assez indolents et se montrent paresseux une fois leur repas de feuilles de bambou avalé, les bébés pandas sont facétieux et joueurs pour le plus grand bonheur des visiteurs. Dans le centre médical de la Base on apprend grâce à un film documentaire très bien fait pourquoi l'espèce est menacée et pas seulement par les hommes mais parce que la nature n'est pas toujours bien faite. En tous les cas, suite à cette visite, il a fallu caser deux peluches dans notre valise.

 

 

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          Leshan

 

 

       Deux heures de voiture plus tard, nous voici à Leshan, petite ville de 1000000 habitants comparée à Chengdu. Sauf qu'ils sont tous dans la rue et surtout sur les bords de la rivière Min He, en route pour le pélerinage au Grand Bouddha. C'est un Bouddha assis de 71m taillé dans la falaise surplombant la rivière Min He, unique au monde après la destruction de ceux de Bâmiyân en Afghanistan. Il faut dire que la statue est impressionnante et magnifique dans son décor naturel. Le site du Grand Bouddha occupe une colline au confluent des trois rivières Min, Dadu et Qingyi, il est truffé de grottes et des temples et monastères y ont été bâtis au cours des siècles. Il semble que toute la Chine s'y soit donné rendez-vous. Heureusement j'ai anticipé l'affluence et nous y sommes allés à la première heure, nous avons donc croisé le gros de la foule des touristes sur notre chemin de retour.

 

  

 

Le Grand Bouddha.

 

     La visite du lieu n'est pas de tout repos. Après avoir fait la queue pour les billets d'entrée au site, il faut escalader deux collines pour une visite complète, se faufiler dans des passages très étroits, grimper et descendre des centaines de marches, le tout au milieu d'un flot ininterrompu de touristes chinois assez bruyants. Mais le jeu en vaut la chandelle, on peut aussi voir de charmants pavillons traditionnels, des pagodes, des grottes où vécurent des moines ermites et des temples où officient encore des moines au milieu de fervents fidèles. La végétation luxuriante malgré la saison et l'absence de pollution ajoute une touche écologique qui n'est pas pour nous déplaire. On prend aussi le bateau pour jouir d'une vue d'ensemble impressionnante du Grand Bouddha flanqué de deux guerriers eux aussi taillés dans la roche. A la sortie, pour le retour vers notre hôtel, on emprunte la promenade le long de la rivière Min He, transformée en une immense kermesse à ciel ouvert où l'on peut voir des danses folkloriques, des pièces d'opéra chinois, des jeux et les étals de cuisine de rue pour nourrir la foule des touristes. Pour conclure sur Leshan, je dois signaler que je n'ai jamais eu une connection Internet aussi rapide que celle de notre Jingsheng Hotel: moins de 10 secondes pour charger une photo de 4-5Mo, je n'en crois pas mes yeux et pourtant... Même avec le câble en France je n'ai jamais atteint cette vitesse. Les photos sont chargées plus vite que je peux les légender, elles seront accessibles dès que j'aurai chargé cet article.

 

 

        Emei Shan

 

 

     Comme on en était pas loin, je me suis dit qu'on pourrait faire un tour sur le mont Emei, une des quatre montagnes sacrées du bouddhisme chinois. Mal nous en a pris, au final ce fut une expédition assez pénible pour ne pas voir grand chose. Au départ, un jeu de piste pour trouver le bus pour Emei-ville, puis deux autres trajets en bus pour arriver à l'entrée du site, suivis d'une marche d'1km pour monter dans un premier autobus qui nous a emmené à mi-hauteur de la montagne. Là, changement pour un minibus équipé de chaînes car à partir de ce niveau, il y avait une épaisse couche de neige, neige qui continuait d'ailleurs de tomber; à l'arrivée sur le parking, marche acrobatique d'environ 1,5 km par des sentiers et des escaliers gelés pour arriver au départ de la télécabine qui nous a monté sur 500m de dénivelé au sommet après avoir fait presque une heure de queue pour acheter les billets. Et pour terminer, encore une centaine de mètres de grimpette pour avoir le privilège de ne pas voir le haut de la statue du Bouddha d'Or à quatre faces. La neige ne tombait plus mais le "Sommet d'Or" était nappé dans un épais brouillard, on a même eu du mal à trouver l'entrée des temples. Où l'on s'aperçoit que le froid et la neige ne rebutent pas les bataillons de touristes chinois, on nous avait prévenus que l'endroit était très fréquenté. Heureusement on a étrenné nos caleçons longs, ce qui a rendu les -10°C plus supportables. Il faut dire que le sommet se situe à 3077m d'altitude .

 

                                                                                      

 

Le Sommet d'Or d'Emei Shan dans le brouillard.

 

     Certes, le paysage doit être sublime par temps dégagé, mais ce n'était pas notre jour de chance. Mais le pire était à venir, car on a dû rater un épisode du trajet de retour, notre minibus a fait du porte à porte dans tous les villages environnants avant que le chauffeur daigne enfin nous déposer à notre point de départ, la nuit étant venue. Bien sûr, plus de bus régulier pour retourner à Leshan. Finalement, on a trouvé un particulier qui nous a ramené à notre hôtel à Leshan moyennant 35 fois le prix du bus régulier, mais on n'avait pas le choix. En conclusion, voilà un bol d'air frais dont on se souviendra. 
Le lendemain, retour en bus à Chengdu où on prend le temps de se promener et de goûter la cuisine du Sichuan, encore plus épicée que celle du Jiangxi. Retour à Nanchang pour le boulot, avec le démarrage de mes ateliers en perspective après la trève du Spring Festival, mes collègues chinois seront gonflés à bloc, du moins je l'espère.

 

 

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Du 11 au 13 février 2012

         

        Le Heilongjiang, Harbin

 

 

     Je sais qu'il y en a qui vont m'envier, mais on peut s'offrir un week-end prolongé, alors on file au nord, à Harbin exactement, dans la province du Heilongjiang, en Mandchourie. C'est une belle ville réputée pour son festival de la Neige et de la Glace et qui se flatte d'être le Moscou de l'Orient, ou même le Paris de l'Orient, pas moins! C'est vrai qu'on y trouve des bâtiments de style de l'architecture russe neo-classique et la superbe cathédrale Ste Sophie toute en brique. Le soir, les lumières donnent un cachet particulier aux grandes avenues et rues de la ville. Il faut dire qu'il fait -20°C quand on arrive en fin d'après-midi, et le froid mordant ne nous incite pas à flâner trop longtemps dehors. On gagne notre hôtel pour s'équiper en conséquence, caleçon long, grosses chaussures, bonnet et gants avant d'aller sur le parvis de la cathédrale Ste Sophie.

 

  

 

La cathédrale Ste Sophie.

 

     La Place Liansheng sur laquelle se dresse la cathédrale est très belle et entourée par les boutiques de luxe que l'on a l'habitude de voir sur les avenues des grandes capitales. Mais il paraît qu'il y a des millions de touristes qui viennent ici. Comme eux, ce pourquoi nous sommes venus, c'est pour voir les éphémères sculptures et constructions de glace uniques au monde à cette échelle. Le festival se termine la semaine prochaine et les bulldozers entreront en action pour détruire ces chefs d'oeuvre. En attendant, on reste ébahis devant ce spectacle de personnages, de monuments et de palais taillés dans la glace par des artistes qui sont pour la plupart anonymes.

 

  

 

Le Festival de la Glace.

 

    C'est le soir que le spectacle est féerique, avec les lumièrers qui scintillent dans et sur la glace. On remarque une très forte participation d'artistes russes qui sont venus en voisins, de même que de nombreux touristes, la Sibérie n'étant pas loin. On a aussi droit à un show patriotique qui nous raconte une histoire que nos chasseurs alpins ne renieraient pas, le tout en sons et lumières, avec en prime une chute de neige artificielle.
Comme d'habitude, on a encore le temps de visiter un temple et une pagode et même le Polarland, un aquarium spécialisé dans la faune aquatique polaire. Le temps qui nous reste est dévolu à la visite du quartier russe où on a l'opportunité de se ravitailler en charcuterie d'origine russe qui se rapproche plus de nos standards européens que les saucisses chinoises que l'on trouve habituellement. La congélation se fait sur le rebord de la fenêtre de notre chambre d'hôtel. On termine notre séjour par un déjeuner dans un restaurant russe, hélas sans les violons. Mais les meilleures choses ayant une fin, il nous faut boucler notre valise pour retourner à Nanchang par un vol du soir et pour moi de reprendre le boulot dès le lendemain.

 

 

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 17:24

 

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01 decembre 2010

           Ho Chi Minh-Ville

 

 

         Lorsqu'on arrive à Ho Chi minh City et qu'on sort de l'aéroport après des formalités de visa et de douane vite expédiées, on est saisi par une chaleur humide tropicale qui nous fait transpirer au bout de dix minutes. On apprendra à l'hôtel via TV5 qu'une bonne partie de l'Europe de l'ouest est bloquée à cause de la neige et grelotte de froid. On ne se plaindra pas trop de notre sort. Le temps de retirer de l'argent à un ATM pour payer le taxi et nous voilà devenus millionaires, le change est de 26500 dongs pour 1 €. On arrive à notre hôtel à 2h du matin pour s'écrouler sur notre lit. Mais nous sommes sur pieds à 8h et on part à l'assaut de Ho Chi Minh City (Saigon) après un super bon petit-déjeuner. On est étonnés par la multitude des scooters qui circulent ici. Il paraît qu'il y en a 4 millions dans la ville, je ne les ai pas comptés.C'est une noria sans fin mais les motocyclistes portent tous un casque et semblent plus disciplinés que les chinois de Nanchang en particulier. Il y a beaucoup moins de voitures mais l'atmosphère est quand même polluée avec les arrêts-redémarrages de toutes ces machines à chaque coin de rue, feux rouge obligent.

 

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                                        La déferlante des scooters.

 

       On admire des maisons coloniales, certaines rénovées et des bâtiments datant de l'administration française comme la Poste Centrale, oeuvre de Gustave Eiffel ou l'ancien Hôtel de Ville, le Théatre municipal, etc... Quelques rares rues portent encore leur nom français comme celle en hommage à Pasteur. On visite le palais de la Réunification, palais présidentiel jusqu'à la prise de la ville alors capitale du sud-Vietnam, par l'Armée Populaire de Libération en 1975. Les chars qui ont défoncé les grilles à cette occasion campent encore dans le parc. Ce sont des pages d'histoire qui me reviennent en mémoire, on a suivi ces évènements quasiment en direct à la TV, à l'époque c'était encore le temps des reporters de guerre free-lance, et pas des pools de "journalistes accrédités" comme pour les guerres d'Iraq ou d'Afghanistan aujourd'hui. On a revu aussi les hôtels mythiques de "Saigon" comme le Majestic, le Rex ou le Continental qu'on voyait aussi pendant les actualités sur la guerre du Vietnam.
Ce qui distingue aussi l'ex-Saigon c'est qu'il n'y a pas encore de Mc'Do ou de KFC à chaque coin de rue comme dans les autres métropoles. Dans les rues il y a d'innombrables échoppes d'alimentation et de restauration. On n'a pas vu non plus beaucoup de grands magasins, peut-être attendent-ils que le pouvoir d'achat moyen augmente pour s'implanter. Ce qui est gênant pour le touriste moyen comme nous, c'est d'être sans cesse sollicité par des colporteurs qui veulent absolument vous vendre quelque chose. Malheureusement, ici comme ailleurs, le bétonnage a commencé et on voit apparaître des buildings modernes au dessus des maisons des quartiers anciens. Le soir, nous nous sommes promenés dans Ben Thanh Market puis sur le marché des rues environnantes avant de dîner (très bien) dans un restaurant vietnamien traditionnel.

 

 

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             Dans le delta du Mékong

 

 

       Encore un rêve qui se réalise, après tous les reportages qu'on a pu voir, naviguer dans le delta du fleuve Mékong et constater de visu qu'il y a un peuple de l'eau qui ne vit que par et pour le fleuve qui traverse six pays de l'Asie du sud-est. Après un voyage éprouvant en bus vu l'état de la route, nous avons rejoint la ville de My Tho où nous avons embarqué sur un petit bateau à moteur. Le Mékong est l'artère nourricière de cette région et le limon fertile qu'il charrie permet aux paysans vietnamiens de faire trois récoltes de riz par an, sans compter les fruits qui poussent généreusement grâce au climat tropical. Nous avons pu visiter deux îles dans le delta, dont l'île de la Licorne qui est submergée régulièrement par les crues du grand fleuve mais où les paysans restent pour profiter de ce limon fertile. Le fleuve est parcouru sans cesse par des dizaines de bateaux et de barges de toutes taille qui transportent des marchandises et des matériaux pour la construction.

 

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                                         Au delta du Mékong.

 

      Sur ces îles du delta vivent des familles de pêcheurs qui essaient de profiter de la manne des touristes en développant un artisanat local et en faisant perdurer les traditions propres du peuple vietnamien, l'hospitalité et la gentillesse, toujours accompagnées d'un sourire. Cette journée sur l'eau s'est terminée à la nuit tombée après la remontée en bateau de la rivière de Saigon depuis le delta du Mékong, pour revenir à Ho Chi Minh-City. Pour moi la journée n'est pas finie car il faut que je trie et charge mes photos et rédige cet article.

 

 

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             Sortie dans la province de Tay Ninh

 

 

       Journée de voyage en bus qui commence par la visite d'une fabrique d'objets d'artisanat faits par des handicapés victimes de la guerre. On voit que certains ont de véritables talents d'artistes en peinture, poterie ou sculpture. C'est une entreprise d'état et c'est le gouvernement qui gère et s'occupe de la formation de ces personnes dont l'amélioration de la condition de vie dépend directement du tourisme. La visite suivante change de registre puisqu'il s'agit du complexe de la religion Cao Dai à Tay Ninh. Un ensemble de cent hectares appartenant à la communauté de cette religion, on dirait chez nous une secte, fondée au début des années 1920 et qui compte toujours des adeptes malgré les vicissitudes politiques qu'a connu cette région. Il fait un temps ensoleillé et les couleurs de la cathédrale-mosquée-pagode sont éclatantes. Le propre de cette religion est d'emprunter leur philosophie à toutes les autres ce qui en fait un patchwork de toutes les croyances. On peut même assister à une messe ou cérémonie avec des rites et un protocole très hiérarchisés. Pour nous, cela nous a paru plûtot kitsch et d'un goût douteux, mais on admettra que les religions, c'est comme les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas!
      Ce qui m'a interressé le plus, c'était l'après-midi passée sur le site historique des tunnels de Cu Chi.

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                                         Les tunnels de Cu Chi.

 

      Un réseau sophistiqué de plus de 200 km de tunnels construit en 15 ans et qui a servi pendant toute la guerre du Vietnam pour tenir en échec l'armée la plus puissante du monde. On est confondu par l'ingéniosité déployée par les vietcongs mais aussi par leur abnégation à supporter pendant des jours et des semaines une vie souterraine non exempte de dangers mortels tels que les bombardements, la découverte de leur cache par les adversaires ou une catastrophe naturelle comme un éboulement ou l'inondation des galeries par la rivière Saigon toute proche; une toute petite portion de ce réseau a été aménagée pour être visitée par les touristes qui ne sont pas rebutés par l'atmosphère angoissante qui règne dans ces boyaux sous terre; il ne faut pas être claustrophobe! La vérité oblige à dire que cette partie a été élargie pour permettre aux touristes occidentaux d'y circuler, même difficilement, car les dimensions originales n'étaient pas conçues pour des gabarits comme les nôtres, le mien en particulier, qui doit faire le double de celui du vietcong moyen d'époque.
Le retour à Ho Chi Minh-City a été tardif car nous avons eu droit à un embouteillage monstre à l'entrée de la ville, les voitures et les motos étant enchevêtrées dans un cafouillis inextricable sans l'intervention de la police arrivée sur les lieux après plus d'une demi-heure de blocage complet de la circulation. On a terminé la soirée en allant manger le Pho, la soupe aux nouilles traditionnelle vietnamienne dans le restaurant à côté de Ben Thanh Market que le président Bill Clinton a honoré de sa visite en l'an 2000.

 


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  05 au 06 décembre 2010

           Nha Trang

 

 

      Première fausse note de ce voyage, nous arrivons à Nha Trang sous la pluie après un vol retardé d'une heure pour cause d'intempéries, orages violents dira le pilote de notre avion bloqué sur le tarmac de Ho Chi Minh-City. En plus, la ville est à presque une heure de taxi de l'aéroport par une route défoncée. A chaque cahot, le chauffeur nous lance un "Vietnam!" rigolard. Nous arriverons à l'hôtel au crépuscule.

 

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                                           Nha Trang, jour de tempête.

 

En chemin, on aperçoit des dunes de sable clair, la baie de Nha Trang avec les bateaux de pêche amarrés et la plage qui borde le front de mer. Malgré le temps exécrable, il y a quelques jeunes dans l'eau et d'autres qui jouent au foot sur la plage. L'endroit doit être super par beau temps, mais ce n'est pas notre jour et je n'ai prévu qu'un arrêt d'une journée avant de reprendre un vol pour Da Nang et de rejoindre Hoi An. On doit être les seuls clients de l'hôtel et les premiers de la "haute saison", bien qu'on ait croisé quelques étrangers en nous promenant sous la pluie le long de la mer. On n'a plus qu'à se consoler en allant manger d'excellents fruits de mer dans un des nombreux restaurants bordant la plage et où le personnel est beaucoup plus nombreux que la clientèle.

 


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06 au 08 décembre 2010

          Hoi An

 

 

      La première surprise en arrivant à Hoi An est l'accueil dans l'hôtel choisi sur internet: hôtesses souriantes, chambre meublée à l'ancienne avec balcon donnant sur les rizières, fleurs fraîches et pétales de fleurs sur le lit. Chantal est enchantée. On va tout de suite se promener dans les rues pour constater que Hoi An est une belle ville à taille humaine, avec très peu de voitures (mais toujours des motocycles). Il n'y a pas un immeuble de plus de trois étages dans la vieille ville. L'influence coloniale française est visible à travers les maisons des différents quartiers, on peut en visiter quelques-unes ayant appartenu à de riches commerçants. C'est au port de pêche situé sur la rivière Thu Bon qu'on peut voir les bateaux qui vont appareiller dans la soirée pour descendre la rivière, rejoindre la mer et revenir le matin pour approvisionner le marché.

 

  Le port

 

                                                   Le port.

 

      Le lendemain matin nous nous rendons de bonne heure au marché le plus animé et le plus typique que nous ayons vu. Les vendeuses et les clientes avec leur chapeau conique s'interpellent, les unes retenant le chaland, les autres s'enquérant des prix. On se rend compte que le poisson est l'aliment de base, il y en a des tonnes, et moi qui ne suis pas un expert en la matière, je n'en reconnais pas beaucoup. Il y a aussi des crustacés et des coquillages ainsi que tous les légumes et fruits qui poussent ici, et il y en a beaucoup, sans compter les volailles et même des porcelets. C'est un marché haut en couleurs fréquenté par toute la population locale.
On part en excursion dans la jungle sur le site archéologique de My Son où se trouvent les vestiges de la civilisation Cham du royaume de Champa. C'est un lieu sacré qui fut le centre religieux et politique du royaume de Champa du IIème au XVème siècle, situé au milieu d'une cuvette entourée de collines. Ce sont des tours d'influence hindoue et bouddhique et on peut encore en admirer les bas-reliefs. L'endroit a souffert des guerres qui ont causé la perte du royaume de Champa, mais surtout de celle contre les américains, les bombardements des B52 furent destructrices. Mais ces ruines ont quelque chose de magique dans le cadre grandiose de cette jungle.
Nous visitons aussi des temples qui ont été bâtis par des congrégations d'origine chinoise, un ravissant pont japonais du XVIème siècle qui enjambe un canal et relie deux quartiers, et d'innombrables boutiques. Ici l'activité principale est le textile, on peut se faire faire une chemise ou un costume sur mesure en moins de deux jours. On est aussi sollicité par les marchands de souvenirs, les pousse-pousse et les restaurateurs, mais sans agressivité. Nous goûtons les spécialités locales fort succulentes à base de poisson et des nems aux crevettes et au crabe dont on ne se lasse pas. Mais il faut partir et nous prenons le bus pour Huê. Hoi An restera pour toujours un très beau et bon souvenir de voyage.

 


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08 au 10 décembre 2010

           Huê

 

 

        5h de bus pour parcourir les 140km entre Hoi An et Huê, l'ancienne capitale impériale du Vietnam. Ca commence bien, l'entrée du tunnel qui passe sous la montagne après Da Nang est bloquée (accident?) et nous devons passer par les cols; le bus escalade péniblement le Col des Nuages qui porte bien son nom, nous sommes dans un crachin très épais, on est un peu inquiets quand on croise d'autres véhicules dans les épingles à cheveux, surtout lorsqu'on a amorcé la descente. Mais finalement nous arrivons à bon port et on va entamer la visite de Huê dès qu'on a posé nos affaires à l'hôtel. La Rivière des Parfums n'est qu'à quelques centaines de mètres, nous la traversons par le pont Trang Tien pour aller au grand marché Dông Ba. C'est un immense capharnaüm très animé et pittoresque où les marchandises s'entassent jusqu'au plafond dans de minuscules boutiques, et où règne un brouhaha ininterrompu. Le marché aux fruits et légumes, poissons et viande est très coloré, avec les odeurs en plus. On revient à notre hôtel après une promenade dans les rues avoisinantes. Les jours suivants sont chargés avec la visite de la Citadelle qui entoure la Cité Pourpre Interdite, s'inspirant de la Cité Interdite de Pékin, mais en piteux état.

 

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                                               La Citadelle.

 

        Les guerres contre les français et les américains sont passées par là avec leur lot de destructions, la partie de la Cité Impériale a été quasi détruite par les bombes. Seul le palais du Trône a échappé à la destruction et a été restauré. La reconstruction des autres parties est en cours mais on se rend compte que le Vietnam n'a pas les moyens de la Chine pour les chantiers de rénovation. Et pourtant ces monuments datent de moins de deux siècles. Il n'en reste pas moins que le mur d'enceinte de la Citadelle et la porte principale du Midi sont impressionnants avec une épaisseur qui voisine les vingt mètres. Il y a des espaces verts et des jardins superbement entretenus et les larges douves maintiennent une fraîcheur très agréable.
Un peu après, une maison traditionnelle s'inspirant de l'architecture Chinoise nous plaît aussi avec son jardin ombragé orné de plantes et d'arbres tropicaux. L'intérieur tout en bois et le mobilier de style sont de toute beauté et témoignent du bon goût du "mandarin" (aristocrate, dignitaire), ancien propriétaire de cette demeure.
On visite ensuite des tombes impériales qui jalonnent les rives de la Rivière des Parfums. Ce sont des mausolées-palais situés dans des parcs avec des lacs et des jardins qui incitent à la promenade et la méditation. Les bâtiments sont à l'image de l'empereur qui les a commandés, allant du classicisme de style chinois au style baroque et kitsch le plus mégalo.
On se rend ensuite à la pagode de Thien Mu ou le culte bouddhiste est maintenu par des bonzes qui y vivent chichement de la générosité des fidèles. Le jardin abrite des plantes d'essence rare et une belle collection de bonsaïs. Le soir, on se promène encore dans le quartier de notre hôtel pour voir vivre les habitants de cette ville provinciale où la vie est moins trépidente qu'à Ho Chi Minh-City. Nous allons continuer notre remontée vers le Nord du pays, en prenant un vol pour Hanoi.

 

 

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10 au 12 décembre 2010

          Sapa

 

 

       Un bref passage par Hanoi avant de prendre un train de nuit pompeusement baptisé "Orient Express Vietnam" qui n'a d'express que le nom puisqu'il s'arrête dans toutes les gares pour permettre aux trains de se croiser. Il n'y a en effet qu'une ligne de chemin de fer à une seule voie au Vietnam, encore un vestige de la colonisation française. On arrive de bonne heure à Lao Cai pour enchaîner avec un trajet d'une heure en minibus vers Sapa, située à 1600m d'altitude où nous sommes rattrapés par la pluie ce qui va nous gâcher considérablement la journée. On avait en effet prévu un trekking d'une quinzaine de km pour visiter les villages des minorités ethniques et les rizières en terrasse qui font la renommée de la région. Le temps de faire le check-in à l'hôtel et de prendre le petit-déj., nous voilà partis sous une pluie battante.

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                                              Femme H'mong

 

      Une fois quitté la route goudronnée, le chemin devient glissant car pavé de pierres plates et de passages boueux. nous ne tardons pas à faire connaissance avec des femmes et des jeunes filles du cru en costume noir traditionnel H'mong, car nous sommes vite assaillis en tant que touristes bons à traire. Elles ont toutes quelque chose à vendre et parlent quelques mots d'anglais et même de français. Elles nous suivent un bon moment avant qu'on arrive à s'en débarrasser en finissant par leur acheter quelque chose. Lorsqu'on voit leurs conditions de vie, on comprend cependant pourquoi elles cherchent à améliorer leur existence par quelques suppléments de revenus glanés auprès des touristes. Malheureusement les rizières restent plongées dans la brume et cette période pré-hivernale n'est pas la plus intéressante pour les couleurs qui sont vertes de mai à juillet et jaunes d'août à septembre, période de la moisson. Par contre, la végétation sauvage est bien verte et les bambous s'élancent allègrement vers le ciel. Ici, ce n'est pas l'eau qui manque, nous nous en apercevons en atteignant le fond de la vallée où coule une rivière aux flots impétueux alimentée par une grande cascade qui a d'ailleurs donné son nom au village, Cat Cat, par déformation de l'appellation "cascade" donnée au lieu par les français. En été, le paysage doit être sublime. Nous entamons la remontée complètement trempés mais sans regrets.

 

 

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           Bac Ha

 

 

       Encore de la pluie quand nous reprenons un minibus pour nous rendre à Bac Ha, au nord-ouest du Vietnam. Un voyage de près de trois heures sur une route de montagne sinueuse et cahotante. C'est dimanche, jour de marché pour les minorités qui vivent ici. L'animation est grande et le marché est vaste, on y trouve tout ce dont on a besoin en fruits et légumes, des tissus et des vêtements, et surtout les articles ménagers de base pour faire vivre la maisonnée. C'est pour cela que ce marché est très prisé des autochtones, les habitants descendent de la montagne pour s'approvisionner en produits de première nécessité et repartent l'après-midi. Il y a une très nette majorité de femmes qui viennent également ici pour vendre le produit de leur travail artisanal de broderie.

 

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                                        Jour de marché à Bac Ha

 

      Ce qui étonne bien sûr, ce sont les couleurs chatoyantes des costumes des femmes et des jeunes filles des minorités ethniques du nord du pays qui fréquentent le lieu. Il y plusieurs minorités, qui se distinguent par la langue, différence qui n'est pas accessible pour le profane, et les costumes, ce qui est plus visible pour nous. Les H'mong (ou Miao ou Mèo) sont ici le groupe dominant, et se subdivisent eux-mêmes en H'mong Blancs, Noirs, Fleuris, Rouges et Verts en fonction de la couleur des costumes des femmes et des dialectes utilisés. Mais il y a aussi les Dzao (ou Dao ou Yao ou Man), le néophyte s'y perd. Heureusement nous avons notre guide pour nous donner quelques explications sur les us et coutumes de ces peuples.
L'après-midi, nous visitons la maison d'une famille de fermiers H'mong dans le village voisin de Ban Pho. Autant dire que c'est minimaliste. Trois générations vivent dans une maison aux murs de torchis sans aucun confort sanitaire, la cuisine se faisant dans un foyer à même le sol, sans eau courante. la scolarisation ne touche que 3% de la population, ils ne sont encore pas entrés de plein-pied dans l'ère moderne. Pour couronner le tout après avoir vu tant de misère, c'est dans la cour de cette ferme que je m'étale de tout mon long sur le sol détrempé par la pluie ininterrompue qui tombe depuis plusieurs jours. Sans aucun mal, c'est de la terre glaise qui amortit bien la chute, mais il y du boulot pour nettoyer mon sac et l'appareil photo que j'avais à la main. Les habits ne seront changés que dans le train qui doit nous ramener cette nuit à Hanoi.

 


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13 au 14 décembre 2010

 

         La baie d'Halong

 

 

       On arrive à Hanoi à 4h00 du matin, l'agence où nous avons réservé le trajet et le séjour à la baie d'Halong n'ouvre qu'à 7h00. Nous avons donc tout loisir de voir la ville s'éveiller, même si ce n'est pas Paris. On peut voir les premiers travailleurs matinaux s'affairer, les premiers scooters passer, la dame du parking des motos prendre son poste sur le trottoir et les petites gargottes-restos se mettre en place pour accueillir les premiers clients. A 6h00, on peut enfin aller prendre notre petit-déjeuner dans un grand hôtel voisin qui vient d'ouvrir. Super petit-déj. buffet, avec une vue imprenable du 14ème étage sur les toits de Hanoi. On part enfin pour la baie d'Halong, encore dans un minibus bondé, mais on a l'habitude. C'est un voyage de 4h30' avec un arrêt rituel dans une fabrique de souvenirs pour touristes, ce qui n'enlève rien à la beauté des broderies et des peintures faites par des personnes handicapées.
Dès qu'on arrive dans la baie d'Halong, la magie du lieu opère, bien qu'on l'ait vu sous toutes les représentations et les reportages possibles. Il y a bien sûr l'habituelle cohorte de touristes en attente d'embarquer sur les bateaux-jonques-hôtels. Nous allons sur le Poseidon, un bateau-jonque trois-mâts et trois ponts de la classe de luxe, avec dix cabines. On est en plus agréablement surpris de se retrouver dans une cabine du pont supérieur superbement aménagée. Voilà qui réconcilie Chantal, qui n'a pas le pied marin, avec la croisière en mer. Dès le départ, le paysage devient vite féerique. Il y a plus de 2000 îles qui émergent dans la baie d'Halong et s'étendent sur des des centaines de kilomètres, concrétions rocheuses karstiques qui me rappellent les paysages de Guilin en Chine, mais avec la mer en plus. Ces îles sont découpées par l'érosion du vent, des pluies et de la mer. Elles abritent des cavités, des grottes et des tunnels dont certaines qu'on peut visiter.

 

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                                           A la baie d'Halong

 

      Après avoir quitté le port passablement encombré, on se retrouve assez vite isolés à voguer au milieu de ces îles sauvages et déchiquetées. Certes on croise d'autres bateaux et des pêcheurs mais rien qui vient troubler la plénitude de l'endroit qu'on ne se lasse pas d'admirer du haut du pont-terrasse. L'équipage est aux petits soins pour nous et la cuisine excellente. Dans l'après-midi nous accostons près d'une île qui abrite la grotte de la Surprise, en fait trois énormes grottes en enfilade où on comprend que l'île est quasiment creuse. Ensuite séance sportive et récréative, il faut bien occuper les touristes, kayaking autour de l'île. Il a d'abord fallu convaincre Chantal d'essayer, ce n'était pas gagné, mais finalement on a réussi à faire quelques ronds dans l'eau. Le soir, le capitaine a jeté l'ancre au milieu d'îles aux formes sensées rappeler des dents de dragon, et nous avons passé une nuit très agréable sans cauchemars. C'est après le petit-déjeuner du lendemain que nous abordons l'île de Cat Ba, à une quinzaine de kilomètres au sud de la baie d'Halong.

 


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14 au 16 décembre 2010

               

          Cat Ba et Monkey Island

 

 

      L'île de Cat Ba est la plus grande de l'archipel du Golfe du Tonkin et elle abrite le premier Parc National du Vietnam, vaste réserve naturelle destinée à protéger la flore et la faune. On peut y voir des chèvres sauvages sur les flancs des pics rocheux et la diversité de la flore est très variée. Il y a aussi de belles plages mais elles ne résisteront pas à l'afflux des touristes, le bétonnage du littoral bat son plein et les hôtels poussent comme des champignons. On a entrepris l'ascension du piton rocheux Kim Giao surmonté d'un belvédère mais j'avais présumé de mes forces et j'ai dû abandonner à ma grande honte aux deux tiers de la montée très raide. Je pense que je suis parti trop vite et je n'ai pas pu récupérer mon souffle assez vite car le temps était compté pour retourner au bateau. Je n'ai pas insisté non plus par peur d'un accident vu l'escarpement, ce qui pouvait gâcher la suite de notre voyage, ayant encore à l'esprit ma chute deux jours plus tôt. Chantal n'a pas voulu continuer toute seule et nous sommes redescendus mais j'ai gardé un sentiment de frustration pendant un bon moment.

 

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                                            Monkey Island

 

       Après l'île de Cat Ba, on appareille pour une autre île, Monkey Island. En chemin, on prend en remorque une petite embarcation dont le moteur est tombé en panne. A l'arrivée sur l'île, nous prenons nos quartiers dans un bungalow face à la plage. C'est une île privée dédiée à l'accueil des touristes. Notre bungalow est spacieux avec des sanitaires très corrects, il n'y a que l'eau chaude qui n'est disponible que très ponctuellement. C'est très agréable car la capacité d'hébergement sur l'île est pour l'instant d'une dizaine de bungalows, soit 20 à 25 personnes au grand maximum. C'est un petit paradis, pourvu qu'il le reste. Comme il fait beau, je vais faire du kayak, cette fois tout seul, Chantal préfère s'occuper à faire la lessive et à remettre de l'ordre dans nos sacs qui ont un peu souffert du mauvais temps à Sapa. En fin d'après-midi, nous traversons l'île en escaladant, le mot n'est pas trop fort, le piton rocheux derrière les bungalows. Après la descente aussi périlleuse que la montée sous la houlette de notre guide, nous arrivons sur une belle plage de sable fin délimitée par les rochers, la forêt et une construction abandonnée. L'endroit est squatté par une tribu de singes qui ne se montre pas effrayée par notre venue et vient même nous réclamer des cacahuètes que le guide nous fournit. Il nous a mis en garde, ne jamais montrer les dents devant les singes car ils l'interprètent comme un signe d'agressivité et vous mordent illico. Il faut mettre la main devant la bouche si vous parlez et riez. C'est la couleur blanche des dents qui provoque leur colère; s'il y a des femmes avec les ongles nacrés, elles doivent garder les mains dans les poches. Après cette expérience avec les primates, nous regagnons nos pénates par le même chemin. Le lendemain, il fait moins beau et la journée est entièrement consacrée au farniente. Enfin c'est relatif, car j'en profite pour trier mes photos et rédiger les articles des derniers jours. Comme il n'y a pas de connection internet sur l'île, je ne pourrai les charger qu'à Hanoi ou quand on sera de retour en Chine.

 


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16 au 18 décembre 2010

 

            Hanoi

 

 

      On termine notre voyage au Vietnam par la capitale, Hanoi, qui vient de fêter son millénaire. On y est déjà passé par deux fois avant d'aller à Sapa puis à la baie d'Halong. On y reste encore deux jours, avant de rentrer en Chine. Le coeur de Hanoi se situe dans les 36 Rues, les vieilles rues de Hanoi, au nord du lac Hoan Kiem.

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                           L'îlot de la Tortue sur le lac Hoan Kiem

 

     Le quartier des 36 Rues, chacune spécialisée dans un métier et dédiée à une corporation, est le plus animé avec ses boutiques, ses vendeurs de rue, ses restaurants et les innombrables agences de voyage qui organisent et vendent les séjours et les tours au Vietnam, destination qui a le vent en poupe. C'est vrai que c'est un pays attachant et très abordable pour nous européens, mais le restera-t-il? On retrouve à Hanoi des vestiges de l'architecture coloniale française et des noms bien de chez nous. Une chose que j'avais oublié de mentionner jusqu'ici est que nous trouvons ici, comme à Saigon d'ailleurs, du pain vraiment à la française, et non pas de pâles imitations auxquelles nous étions habitués depuis que nous avons quitté la France. Quel plaisir de prendre le petit-déjeuner avec de la baguette fraîche à la croûte croustillante. Un leg de nos artisans boulangers de l'époque du protectorat français du Tonkin et que les boulangers vietnamiens perpétuent. Le café vietnamien est aussi au-dessus de ce qu'on a eu l'habitude de voir dans les autres pays, où on vous sert le plus souvent un café clair à l'américaine quand vous demandez un expresso. Voilà à mon avis déjà deux bonnes raisons d'aimer ce pays. On finit la journée en allant dîner dans un restaurant gastronomique dont le chef est un français.
     On visite encore la cathédrale St.Joseph, le temple Ngoc Son (la Montagne de Jade), on jette un oeil sur le pont Long Biên, ex-pont Paul Doumer, oeuvre de Gustave Eiffel. En voilà un qu'on retrouve régulièrement sur notre chemin tant il a parsemé la planète de ses constructions en acier. Le lac de l'Ouest est le plus grand du Vietnam et c'est près de là qu'on trouve la pagode Tran Quoc, la plus ancienne de Hanoi et le temple taoïste Quan Thanh. Pour notre dernier jour à Hanoi et au Vietnam on met les bouchées doubles et on a déjà fait le grand marché Dong Xuan à l'heure du laitier, on enchaîne par le temple de la Littérature, la pagode du Pilier Unique, la Citadelle de Hanoi (ce qui en reste après le passage des français), la tour du Drapeau, le musée de l'Armée, mais on doit faire l'impasse sur le mausolée de Ho Chi Minh et sa résidence pour cause fermeture hebdomadaire. Il faut aussi dire que contrairement à d'autres pays, les visites de sites, de monuments et de musées sont très bon marché, sinon souvent gratuites. Le quartier gouvernemental avec ses villas de style colonial jaune moutarde est superbe, d'ailleurs ces villas ont été reconverties en ambassades, consulats ou ministères.
           En conclusion de ce voyage, je dirai que le Vietnam est un pays d'Asie incontournable pour l'accueil de ses habitants, son histoire, ses paysages variés sublimes, son artisanat, sa cuisine parfumée et les prix très attractifs pour le touriste lambda. Un seul point négatif quand même pour être objectif, c'est la circulation infernale des motocycles à Saigon et à Hanoi transformant la promenade des piétons en enfer, aggravé par le degré de pollution atmosphérique et sonore qu'elle engendre. C'est là que j'ai vu pour la première fois des embouteillages de motos et de scooters, dans un enchevêtrement inextricable, bloquant complètement pour de longues minutes un carrefour ou une rue.

  Nous quittons donc le Vietnam par un vol aux aurores pour retourner à Nanchang où nous découvrons qu'il a neigé pendant notre absence. Il n'y a donc pas qu'en Europe qu'il y a une météo exceptionnelle, même si la situation ici n'a rien à voir avec ce qui se passe là-bas. Même si ce voyage nous a enchantés, c'est avec une certaine joie que nous retrouvons notre nid chinois.

 

 

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 17:05

  

Région Autonome du Tibet  

                                                                                                       Du 15 au 19 juillet

 

                      Lhassa


 

       L'enfer pour y arriver, par le train Pékin-Lhassa. Ceux qui ont voyagé en Chine en train "Classe sièges durs" doivent savoir ce que c'est. A 130 dans un wagon de 98 places assises, les personnes avec billets "debout" occupent l'allée centrale et s'y couchent, les espaces à chaque extrémité du wagon sont pris d'assaut, les lavabos servent de sièges, au bout de 2 heures les toilettes débordent. A peine installés sur nos sièges, on assiste au va et vient des voya

geurs qui préparent leur dîner, des nouilles déshydratées essentiellement. Ils vont chercher l'eau chaude et bientôt tout le wagon est envahi par les effluves épicées de ces préparations de "fast-food" à la chinoise. Cela va durer 46 heures. C'est incroyable ce que les chinois peuvent ingurgiter comme nourriture, et ils ne sont même pas (encore) gros! Il nous est quasiment impossible de dormir, d'autant que les sièges ne sont pas inclinables. Que cette première nuit fut longue! Mais le pire était à venir. En effet, l'agence de Pékin n'avait pu nous obtenir que des billets jusqu'à Xining, soit la moitié du trajet, nous assurant que nous pourrions acheter le billet complémentaire Xining-Lhassa dans le train. Or à l'arrêt de Xining à 18 h le lendemain, lorsque je fais ma demande à l'employé du wagon, il m'adresse à son chef qui fait appel à sa responsable qui me dit qu'il n'y a pas de billets disponibles, que le train est complet et que de toute façon les étrangers ne sont pas autorisés à voyager en classe sièges durs et encore moins avec des billets "debout" dans ce train pour Lhassa pour des raisons de sécurité. Nous devons descendre du train avec nos bagages. J'arrive à enfoncer un coin dans son argumentation en disant que nous sommes bien arrivés jusqu'ici sans problème.

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                                        Accueil à la gare de Lhassa.

 

       Je mets ma fierté dans ma poche et je la supplie de bien vouloir reconsidérer notre cas, que nous faisons un voyage très important pour nous et que nous comptons sur l'amitié sino-française pour résoudre ce problème, tout cela en anglais. Entretemps le train est reparti et elle me dit que nous devrons descendre au prochain arrêt qui aura lieu le lendemain matin vers 6 h. Tout cela est entrecoupé par des appels que je fais via mon portable à notre amie Guimei, qui reprend mon argumentation en chinois, je passe le téléphone à la responsable. Finalement, elle appelle le "boss" responsble du train, rien de moins, et lui fait part de la situation. Celui-ci décide de ne rien décider immédiatement et de consulter son staff. Il nous dit d'aller nous reposer au wagon-restaurant, ce que nous faisons. Inutile de dire que le dîner ne fut pas joyeux. On aurait pu rêver de passer une meilleure soirée de 14 juillet! Au bout d'une heure, le contrôleur-caissier vient nous dire qu'il peut nous vendre des billets debouts. On accepte bien sûr et il ne nous reste qu'à nous trouver des places. La chance ne nous abandonne pas et des chinois super sympas nous proposent des places miraculeusement libres dans le wagon suivant. Nous terminerons le trajet avec eux, toujours aussi inconfortablement, mais au moins assis. Le reste, le passage du col de Tangulla à 5200 m n'est qu'une péripétie de plus, je sens les effets de l'altitude, mais je ne prends pas d'oxygène, Chantal non plus et c'est avec un léger mal de tête que nous arrivons à Lhassa où notre guide nous accueille avec la traditionnelle "Hada", l'écharpe de bienvenue au Tibet. Arrivés à l'hôtel nous nous écroulons comme une masse jusqu'au lendemain matin. Chantal m'a dit qu'il y avait eu un orage, mais je n'ai rien entendu.

Lhassa est une ville située à 3650 m enchâssée au milieu de montagnes abruptes. La ville s'étire en longueur suivant le lit de la rivière Lhassa. C'est le berceau du bouddhisme tibétain et les monastères ou lamasseries y sont nombreux, en plus de compter le fameux palais du Potala. Les tibétains préservent leurs traditions et leur langue, ainsi que la pratique de leur religion. On a pu s'en rendre compte en visitant les monastères situés sur les contreforts de la ville et la ferveur des nombreux pélerins qui fréquentent ces lieux saints. Notre guide tibétain, Tse Ring, nous a beaucoup appris sur le bouddhisme tibétain, son histoire et ses rites.

 

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                  Au Monastère de Sera, dans le jardin des débats.

 

      Nous avons particulièrement apprécié le rituel quotidien des moines dans le "Jardin des débats" au monastère de Sera, où ils se confrontent dans leur connaissance de la religion et des écritures saintes bouddhiques. Les moines sont honorés et les offrandes aux autels et devant les statues des Bouddhas sont nombreuses, malgré la pauvreté visible des pélerins.
        Les tibétains sont facilement reconnaissables à leur teint foncé et leur visage buriné par l'air des montagnes en plus de leur costumes traditionels, de leur langue et de leur habitude à porter des chapeaux et des ombrelles, tant les hommes que les femmes. Ce qui les distingue le plus de notre point de vue, c'est leur éternel sourire et leur gentillesse dès qu'ils croisent un étranger, et je crois que ma barbe claire et mes moustaches font fureur auprès d'eux, de même que les cheveux de Chantal. Beaucoup nous accostent pour nous souhaiter bon voyage au Tibet et bonne chance.

       L'étape suivante est la visite du Potala Palace, dont nous gravissons les marches dès l'ouverture. La vue sur Lhassa est magnifique malgré le temps un peu gris. L'intérieur de la mythique demeure du Dalaï-Lama est à l'avenant. On voit toute la palette des ornements bouddhistes, des statues de Bouddhas dorés de toutes tailles, des fresques vieilles de trois siècles, des tangkas, des mandalas, des stupas et des stupas-tombes des Dalaï-Lamas en or massif. Le bâtiment de plus de 1000 pièces est en lui-même impressionant du haut de ses 117m, dominant Lhassa.

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                                               Le Potala.

 

      Puis c'est au Temple Jokhang que nous allons pouvoir mesurer la ferveur des pélerins tibétains et aussi chinois qui viennent faire leurs dévotions dans le temple qui est au coeur de Lhassa mais aussi de la religion Bouddhiste Lamaïste. Les explications de Tse Ring sont très documentées et on sent qu'il est passionné par le sujet. Nous sommes étonnés de l'enthousiasme avec lequel de jeunes tibétains travaillent sur leur temps libre à damer le sol des toits du temple en chantant et en dansant. Nous finissons la journée en déambulant dans les innombrables boutiques de Barkor Market Street entourant le Temple Jokhang. On pousse même jusqu'au quartier musulman et la mosquée. 

 

 

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       On s'est laissé tenter par une petite expédition de 200 km au lac Namtso, le lac salé le plus haut du monde, 4718 m quand même. On est parti de Lhassa en voiture car il y a une très bonne route qui y mène, la route 109 qui elle, culmine, à 5100 m. Cela fait drôle de redescendre vers le lac qui est à peine moins haut que le Mont-Blanc. A cette occasion (je ne compte pas le passage du train Pékin-Lhassa au col de Tangulla à 5200 m) nous avons battu notre record d'altitude qui pour moi se situait aux alentours des 3000 m, quand je faisais du ski aux Deux-Alpes, il y a plus de trente ans. Nous nous sommes arrêtés en chemin dans un village pour déjeuner avec notre guide et notre chauffeur d'un super repas chinois avant d'attaquer la montée du col de Lagenla aux pieds des montagnes du même nom, avec des sommets voisinant les 6500 m. En sortant de la voiture pour admirer le paysage, la tête nous tournait un peu et les jambes semblaient lourdes. Heureusement qu'on avait les jours d'acclimatation à Lhassa. Mais le temps était au beau, j'étais en chemisette et je n'avais pas froid du tout. Le lac en lui-même est d'un bleu magnifique, et il est situé dans une réserve protégée, on passe plusieurs point de contrôle.

 

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                                                          Le lac Namtso.

 

      Mais en plus d'être un site naturel exceptionnel, le lac Namtso est un lieu saint du bouddhisme tibétain et les fidèles sont nombreux à venir y faire leurs dévotions. Bien qu'un peu essoufflés, nous y avons fait un bon petit parcours avant de prendre le chemin du retour. Sur le chemin de l'aller et du retour on a vu des paysages magnifiques, des sommets enneigés, des troupeaux de yacks sur les pentes des montagnes, on se demande comment ils ne déboulent pas de leur pâturage? On a vu les habitations des tibétains nomades, des tentes faites avec de la laine de yack super isolante, paraît-il. Et aussi les maisons en pierre et en brique avec cour fermée et porte sculptée et peinte, avec le stock de bouse de yack en train de sécher pour servir de combustible. On a même croisé des pélerins qui se rendaient au Temple de Jokhang à Lhassa et dont le voyage peut durer plusieurs mois. En plus rapide et plus conventionnel, on a aussi croisé le train Lhassa-Pékin que nous prendrons demain pour Xi'an. Le soir, nous sommes retournés devant le Potala pour prendre des photos de nuit, avant de rentrer pour boucler nos sacs. Cette fois nous avons des billets pour la destination finale en classe couchettes dures.
Notre séjour au Tibet s'achève. Certes, nous n'avons pas fait le parcours d'Alexandra David Neel et de Tintin, pas rencontré de grand lama ni le yéti, mais le Tibet était une des destinations prioritaires de notre tour du monde. Mais nous pouvons nous faire une petite idée de la vie difficile de ce peuple et j'espère qu'il gardera les valeurs de générosité, d'hospitalité et de gentillesse que nous avons pu rencontrer en si peu de temps ainsi que ses traditions.

 

 

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 16:56

 

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03 juillet 2010

   

               Pékin , Tang Gu

 

 

 

      C'est dans la fournaise de Pékin que nous descendons du train qui a rattrapé 1h30 de son retard. Les formalités de douane aux frontières mongoles et chinoises ont été plus rapides qu'habituellement, comme quoi...Le temps d'attente incompressible à la ville frontière d'Erlian correspond au temps nécessaire pour changer les booggies de tous les wagons du train pour les remplacer par d'autres aux normes chinoises. Cela se fait dans un immense hangar équipé de vérins qui soulèvent les wagons avec leurs passagers pour effectuer le changement de matériel roulant dans un ordre quasi militaire. Nous traversons hélas le désert de Gobi durant la nuit, n'en voyant donc rien de plus que ce que nous en avons vu en Mongolie, par contre le sable s'est bien infiltré dans notre compartiment, nos voisins ayant laissé la fenëtre ouverte. La journée commence donc par un nettoyage en règle de nos affaires.
Le Transmongolien traverse maintenant des villages et des villes typiquement chinois, des paysages de rizières et de cultures tracés au cordeau. 

 

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                                                           Accueil à la gare de Pékin.

 

       On se rend compte des changements intervenus quand nous traversons des villes avec des routes à six ou huit voies, des immeubles en verre à plusieurs dizaines d'étages, une circulation automobile très dense. Entre Datong et Pékin, le relief est montagneux et on aperçoit des pans de la Grande Muraille qui montent à l'assaut des crêtes. Tout le monde se précipite aux fenêtres pour prendre des photos et je ne fais pas exception.
A l'arrivée à Pékin, notre amie Guimei est là avec son fils Ning et sa fiancée Sha, et son neveu Jian. Les retrouvailles avec Guimei qu'on n'avait pas revue depuis son passage en France en 1998 sont émouvantes mais joyeuses. Les jeunes se chargent de nos bagages et nous prenons le tout nouveau métro pour la gare de Pékin-Sud. C'est là, à Pékin que nous prenons pour la première fois le TGV, direction Tang Gu ou nous arrivons cinquante minutes plus tard. Le mari de Guimei, Zhong Bin, nous a préparé un repas chinois traditionnel composé de nombreux plats plus délicieux les uns que les autres et les "Kampé!" en levant nos verres se succèdent. Nous allons passer quelques jours de repos dans le superbe nouvel appartement de Guimei, d'autant que la chaleur extérieure est accablante. Je vais en profiter pour préparer la suite de notre voyage en Chine et charger mes photos en retard dans un cybercafé, la connexion de Guimei par modem étant trop limitée.

 

 

   Du 03 au 07 juillet 2010

 

              Tang Gu, Tianjin

 

 

 

      Quelques jours de repos chez Guimei et Zhong Bin nous ont fait le plus grand bien, d'autant que Zhong Bin nous a gavés de bons plats chinois à base de poissons et de fruits de mer. Il est temps qu'on parte sinon on va encore se trouver à l'étroit dans nos vêtements. La seule fausse note vient de ce que j'ai perdu mon chapeau, probablement oublié dans le taxi qui nous a emmené de la gare chez Guimei. Je ne sais pas si j'en retrouverai un du même style ici. Guimei nous a fait visiter Tang Gu, le port, ce qui reste des anciens remparts du temps de la deuxième guerre de l'opium au XIXème siècle et la promenade superbement aménagée qui longe le fleuve qui traverse la ville.

 

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                                                                        Vue de Tianjin. 

 

       Puis nous avons pris le train express qui relie Tang Gu à Tianjin, troisième ville la plus peuplée de Chine après Shanghai et Pékin. Ce qui nous saute aux yeux, c'est la modernité de ces deux villes, des gratte-ciels qui pullulent et ce n'est rien à côté de ce qui est en train de se construire. Immeubles de bureaux à l'architecture d'avant-garde et tours de logements très futuristes; Guimei nous assure d' ailleurs que les logements en construction sont déjà pour la plupart vendus. Le monastère bouddhiste de Dabeiyuan mérite aussi notre attention pour la beauté de ses temples et de ses cours. On remarque que beaucoup de chinois viennent y faire leurs dévotions et y faire des offrandes, brûler de l'encens...On termine par les allées du quartier des antiquaires qui nous ramènent trente ans en arrière quand nous arpentions les boutiques d'antiquités à Shen Yang ou Talien. Avant de partir pour Pékin, nos hôtes nous invitent encore à dîner dans un restaurant de fruits de mer dont le patron, Liu le pêcheur, tient absolument à poser en notre compagnie. Il propose même à Zhong Bin de lui offrir quatre crabes en échange de la photo avec les français, pour sa pub bien sûr, bien que son restaurant qui marche très bien ne désemplit pas. Décidément les chinois ont la bosse du commerce!

 

 

 

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Du 07 au 14 juillet  2010

 

               Pékin

 

 

 

       Nous reprenons le TGV Tang Gu-Pékin pour prendre nos quartiers à l'AJ Far East Hôtel, non loin de la place Tiananmen. Notre premier objectif est d'obtenir un permis pour aller au Tibet, sachant qu'il n'est accordé qu'à un groupe de touristes passant par une agence; grâce à Guimei qui nous accompagne et à sa connaissance du responsable de l'agence, Chantal et moi formons un groupe de deux touristes pour aller au Tibet. Reste la dernière difficulté, obtenir des billets de train Pékin-Lhassa pour une date proche, ce qui n'est pas évident sans réservation préalable en cette période. Les chinois voyagent aussi beaucoup vers le Tibet. Mais on a bon espoir que cela s'arrange d'ici les quatre jours que l'on va passer à Pékin.

En attendant on va visiter les derniers hutongs de Pékin, menacés de démolition. Les hutongs sont les étroites ruelles traditionnelles chinoises comprenant des maisons avec cours fermées, habitées par des familles depuis plusieurs générations et que les autorités souhaitent remplacer par des constructions modernes, qui ont toutes chances d'être des tours. Même si ces hutongs souffrent du manque de confort et d'une certaine désuétude, il serait vraiment dommage de les voir diparaître.

 

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                                                                            Hutong à Pékin.

 

       Ces ruelles et ces maisons abritent encore d'innombrables petits commerces et petits ateliers de toutes sortes qui font vivre des gens de petite condition. Certaines de ces maisons ont été rénovées par des artisans avisés qui ont senti l'intérêt que les visiteurs de Pékin portent pour ces vestiges d'une autre époque.

       Si vous êtes agoraphobe, si vous aimez le calme et la sérénité, il ne faut pas aller visiter la Cité Interdite un jour de Juillet ensoleillé. Dès la sortie du métro, on est happé par la foule des touristes chinois qui s'y rendent aussi, beaucoup en faisant d'abord un détour par le Mausolée de Mao. Nous n'avons pas eu le courage de prendre la file interminable qui s'étire sur le côté ouest de la Place Tian'anmen. Mao nous le pardonnera. La Cité Interdite est à Pékin ce que la Tour Eiffel est à Paris.

 

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                                            La porte sud de la Cité Interdite.

 

      Nous entrons dans la Cité Interdite sous un soleil de plomb déjà à 9h30 et cela ne fera qu'empirer au cours de la journée. Ma chemisette est à tordre et le matelassage de mon sac à dos aussi. C'est une bonne journée pour les vendeurs d'eau minérale et de boissons diverses. Il y a trente ans, nous avions déjà visité le palais des empereurs de Chine et nous en avions un bon souvenir. Entre-temps, il y a eu des rénovations de faites et les couleurs ont été rafraîchies, les tuiles des toits vernies, des pièces de musée très intéressantes exposées dans les salles des galeries latérales. L'ensemble en impose tant par ses dimensions que par l'esthétique générale. Où on comprend mieux l'expression "Harmonie Céleste".
      Nous sortons ensuite de la cité Interdite pour aller au Parc et Lac Beihai que domine le temple du Dagoba Blanc. On y monte en traversant plusieurs temples bouddhistes. Comme nous sommes tout près, on n'hésite pas à enchaîner par une grimpette sur la Colline du Charbon, jardin d'agrément des Fils du Ciel et de leur Cour. On ne regrette pas notre effort, récompensé par une vue magnifique sur les toits vernis de la Cité Interdite. Comme il n'est pas trop tard et que le soleil est encore haut, on prend un taxi pour aller au Temple du Ciel, pour finir la journée en beauté. Il est enfin temps de rentrer se reposer, au moins nos jambes et pieds endoloris, car demain nous allons à la Grande Muraille à Mutianyu.

 

 

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         La journée suivante est consacrée à la visite de la Grande Muraille à Mutianyu. C'est un site qui a été aussi partiellement rénové, mais beaucoup moins fréquenté que la section de Badaling. Malgré le temps brumeux, les paysages sont magnifiques et les crêtes des montagnes tout autour se détachent comme sur les peintures chinoises anciennes. Nous y sommes de bonne heure et la Grande Muraille est pratiquement encore déserte.

 

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                                                      La Grande Muraille à Mutianyu.

 

       On suit le tracé tortueux de cette construction gigantesque qui escalade les montagnes et qui est très escarpée par endroits. Ce n'est pas une simple promenade car il y a des portions raides et les marches quand il y en a sont inégales et quelquefois très hautes. Dans certaines tours de guet il faut monter à l'échelle pour pouvoir continuer sur la muraille. Le dernier tronçon que j'attaque est à 45° et ressemble à un mur quand on est devant. Mais je le monte, en faisant quelques arrêts pour reprendre mon souffle, d'autant que je me suis allégé en laissant mon sac et mon eau à Chantal en bas. Je suis assez fier de ma performance car de plus jeunes que moi abandonnent en cours de route. Arrivé en haut, en plus de la satisfaction d'avoir surmonté la difficulté, on est récompensé par la vue sur la Grande Muraille et les montagnes. Le retour, moins dur, est quand même éprouvant car la descente de ce que l'on a gravi se fait cette fois penché en arrière pour ne pas chuter vers l'avant. Très vite, on a l'impression que ce sont les marches qui sont à 45° vers le ciel et que les crénaux des murs sont droits.
En revenant à Pékin, je prends encore des photos du stade olympique, le fameux "Nid d'oiseau" avant de rentrer faire cet article et d'aller dans un cybernet pour charger une partie de mes photos en retard, le wi-fi de l'hôtel n'étant pas assez performant.

       Ce qui devait être le dernier jour à Pékin est un jour triste, à ne pas mettre le nez dehors, tant il pleut depuis hier soir. Puis on vient d'apprendre que notre agent de voyage qui se décarcasse depuis trois jours pour nous trouver des billets de train pour Lhassa ne peut nous en obtenir que pour le 14 Juillet, peut-être le 13 au mieux. Les prochains jours vont être longs dans l'attente du départ vers le Tibet, d'autant que les prévisions météo ne sont pas bonnes sur la région de Pékin. Chantal, qui a acheté des fils de couleur, s'est lancée dans la fabrication de bracelets brésiliens pour tuer le temps. Tout les habitués du cybernet à côté de l'hôtel vont en porter.

       Ce dimanche, journée temples et promenade dans les rues commerçantes de Pékin. D'abord le Temple des Lamas où nous rendons en métro et qui possède une statue de Bouddha de 17m de haut taillée dans un tronc unique de bois de santal. Puis le temple de Confucius non loin de là, qui recèle les stèles des candidats reçus aux examens impériaux et des cyprès centenaires.

 

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                                                                 Au Temple de Confucius

 

        J'ai une prédilection particulière pour les toits incurvés des palais et des temples chinois faits de tuiles rondes vernies. Il est dommage que le temps soit mausade et que les couleurs paraissent ternes. Avec le soleil, cela doit être magnifique. Nous allons ensuite nous promener dans les rues de l'ancien marché de la soie et les hutongs pleins de commerces très animés non loin de la place Tian' anmen. A quelque chose malheur est bon, je peux enfin rattraper mon retard dans le chargement des photos sur Flickr.

  

 

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Du 15 au 26 juillet 2010

 

                Xi'an

 

 

 

        Retour en Chine, après notre incursion en Région Autonome du Tibet, nous nous arrêtons à Xi'an, ancienne ville impériale entourée de remparts imposants et point de départ de la route de la soie. Mais cette ville est maintenant connue dans le monde entier pour être l'hôte de l'"Armée enterrée" du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi, parano et mégalomane. En fait, le site de l'"Armée enterrée", que l'on peut considérer comme la plus importante découverte archéologique de la deuxième moitié du XXème siècle, se situe à environ quarante km. de Xi'an. On s'y rend en bus, une ligne régulière le dessert avec une bonne fréquence tous les jours. Il fait une chaleur torride et le gigantisme de l'endroit nous oblige à marcher un bon moment sous le soleil ardent avant de pénétrer avec soulagement dans les énormes édifices qui abritent cette curiosité incroyable que les archéologues n'ont pas fini de mettre complètement à jour, tellement l'oeuvre est démeusurée.

 

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                                                 L'armée enterrée de l'empereur Qin.

  

           Plus de mille statues de soldats et de chevaux en terre cuite grandeur nature ont été mises à jour, qui composent cette armée enterrée pour protéger l'empereur dans sa tombe pour l'éternité. Ce qui est étonnant, c'est que chaque statue à un visage ou une expression différente. Inutile de dire que touristes étrangers et chinois sont férus de l'endroit et que la fréquentation du lieu est très élevée. Nous revenons ensuite en ville pour faire un tour, vite avorté à cause de la chaleur, le long des remparts épais de la ville. Nous sortons de nouveau le soir pour assister à un spectacle de rue près de la Tour de la Cloche, visiter la Tour du Tambour et finir la soirée en dînant dans le souk du quartier musulman.

 

 

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                 Pingyao

 


  

          Nous nous souviendrons de notre passage à Pingyao, on s'était jurés de ne pas voyager la nuit en classe sièges durs, mais on n'a pas eu le choix, il n'y avait pas d'autres places disponibles, pour l'aller comme pour le retour. Donc même galère que dans le Pékin-Lhassa, espace exigu, chaleur étouffante, wagon surbooké; la seule satisfaction vient du fait qu'on a pris nos billets tout seuls, en faisant la queue à la gare de Xi'an puis à celle de Pingyao dès qu'on y est arrivés. Cela nous aura fait 18h de train de nuit sur deux jours! Mais on ne regrette rien, Pingyao vaut le coup d'oeil, surtout pour moi qui aime les vieilles pierres. C'est une ville fortifiée qui a gardé ses remparts et ses tours et portes de jadis. L'afflux des touristes a aussi amené les marchands du temple et les rues principales sont envahies par les boutiques de souvenirs et les "antiquités" fabriquées à la chaîne. Mais cela n'empêche pas l'endroit d'avoir un certain cachet.

 

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                                         Les toits de Pingyao depuis la Porte sud.

 

       Mais la ville est surtout célèbre pour avoir donné naissance au système bancaire en Chine, qui a fait la fortune de la cité et des banquiers qui ont développé ce système depuis la dynastie des Ming et qui a atteint son apogée au XIXème siècle avec la maison Ri Sheng Chang. Les demeures des dirigeants et les bureaux de cette banque témoignent de leur réussite et de la beauté de l'architecture traditionnelle chinoise, que l'on peut aussi admirer dans les différents temples intra-muros qui sont aujourd'hui ouverts au public.
C'est après une journée épuisante que nous reprenons le train vers Xi'an où nous avons laissé nos gros sacs en consigne à l'Auberge de Jeunesse. On se reposera demain avant de reprendre la route, le rail en l'occurence.

  

 

                                                   

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                 Retour à Xi'an

 

 

 

       Nous voilà revenus à Xi'an après deux nuits de train en classe sièges durs et une journée complète à Pingyao. Le temps d'une douche car on devait sentir le faisan et on s'est écroulés sur notre lit jusqu'au lendemain matin. Mais il y a encore plein de choses à voir à Xi'an qui est aussi une belle ville dans et en dehors de ses remparts, avec une histoire très ancienne. Nous faisons une promenade sur les remparts qui sont deux fois plus larges, 12 m, que la Grande Muraille. On peut d'ailleurs en faire le tour en voiture électrique si on ne veut pas se fatiguer. Ensuite on va visiter le musée de la forêt de Stèles qui regroupe une collection inestimable de stèles gravées et sculptées, de statues et de sarcophages de pierre. L'intérêt est que ces inscriptions, dont certaines sont vieilles de 1300 ans, sont lisibles et compréhensibles par les chinois contemporains.

 

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                                            Au musée de la forêt des Stèles.

 

       Le temple du Dragon couché, est remarquable par ses statues et le calme qui l'habite en plein milieu de la grande ville qui l'entoure. Les moines vaquent à leurs occupations sans prêter attention aux visiteurs, touristes ou fidèles qui viennent y prier, faire des offrandes et brûler des bâtons d'encens. Le soir on est allés assister à un spectacle son et lumière donné sur l'esplanade des fontaines devant la grande pagode de l'Oie sauvage. On n'était pas tout seuls, une foule compacte s'y pressait déjà une heure avant le début des festivités.

          Dernière minute: nous sommes bloqués à Xi'an au moins pour les deux prochains jours, le train que nous devions prendre pour Nanchang a été annulé suite à des inondations et glissements de terrain provoqués par le cyclone qui a frappé le sud de la Chine. On était déjà à la gare, prêts à partir quand on nous a annoncé l'annulation. Il a fallu revenir en ville et trouver difficilement un gîte pour deux nuits, sans réservations! Ou on se rend compte que la nature a toujours le dernier mot, même si cela ne fait pas notre affaire. On va bien trouver à s'occuper, il y a encore tant de choses à voir et Xi'an n'est pas une ville désagréable, loin de là.

 

 

 

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Du 29 juillet au 05 août 2010

 

              Nanchang

 

 

 

      On est arrivés à Nanchang, dans le Jiangxi. Ne cherchez pas, ce n'est pas une ville touristique, mais nous y sommes venus pour y retrouver des amis et anciens collègues de travail. L'un d'entre eux qui est rentré en France nous a prêté son superbe appart au 8ème étage d'un immeuble de grand standing situé au bord du fleuve Jiang.

 

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                                                 Vue sur le fleuve Jiang à Nanchang.

 

     On va s'y reposer quelques jours avant de reprendre le rail pour Guilin plus à l'ouest. La chaleur est étouffante et on hésite à sortir en plein jour. On attend le soir pour sortir faire les courses. Grand nettoyage du contenu des sacs et lessive au programme. Les derniers jours ont été assez éprouvants pour nos affaires. Au bout d'une demi-heure, tous les habits sont à tordre et la poussière ambiante ne fait que gâcher la situation, on fait avec. En attendant, on va quand même voir ce qu'il y a d'intéressant dans le coin et le soir on dîne avec les amis.

 

 

 

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Du 06 au 12 août 2010

 

              Guilin et la rivière Li

 

 

 

       On a de la chance en débarquant du train à Guilin, venant de Nanchang: il ne fait que 30°C au lieu des 40°C de la veille. Il y avait de l'orage toute la nuit et cela a rafraîchi l'atmosphère, ce qui n'est pas pour nous déplaire. On trouve rapidement notre hôtel et on s'installe. Guilin est l'emblème carte postale de la Chine. Ses pitons karstiques se retrouvent sur toutes les estampes sur papier ou sur soie et c'est une destination touristique très prisée des chinois et des asiatiques en général, autant dire qu'on est pas seuls. On a peut-être la chance de bénéficier de la concurrence de l'Expo 2010 de Shanghai. Les paysages de Guilin ont inspiré d'innombrables peintres, écrivains et calligraphistes, poètes et cinéastes. Les pitons de pierre calcaire ciselés par l'érosion et couverts de végétation subtropicale se trouvent en plein milieu de la ville mais surtout le long de la rivière Li qui traverse la ville. Le site le plus célèbre, celui de la colline en trompe d'éléphant, se trouve en plein centre ville et c'est celui-ci que nous allons visiter en premier.

 La colline en trompe d'elephant a Guilin

                             

                                          La colline en trompe d'éléphant à Guilin

 

         De là-haut on est récompensé de la grimpée des marches par une vue panoramique superbe sur la ville (dommage que le ciel ne soit pas complètement dégagé), la rivière Li et ces pics qui s'estompent dans le lointain.

      La descente en bateau de la rivière Li jusqu'à Yangshuo permet de passer en revue tous ces paysages plus beaux et plus impressionnants les uns que les autres ainsi que d'entrevoir un peu ce qu'est la vie des habitants au bord de cette rivière, du moins de ceux qui n'ont pas été happés par l'exploitation du tourisme de masse. On peut ainsi voir des troupeaux de buffles, des élevages de canards, des pêcheurs et encore quelques pêcheurs au cormoran qui n'ont pas succombé à la tentation de poser avec leur volatil pour les touristes photographes amateurs.

 

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                                                           En descendant la rivière Li.

 

    La rivière Li est devenue un lieu de villégiature priviligié pour nombre de chinois en vacances, un lieu incontournable pour la classe moyenne qui voyage. Il faut dire que cela a beaucoup changé en trente ans, il y a maintenant une armada de bateaux de croisière qui font la navette quotidienne entre l'embarcadère de Zhujiang qu'on rejoint en bus et Yangshuo et qui déversent leur lot de touristes sur les quais de ce qui était autrefois une petite ville de pêcheurs et qui est maintenant un bazar à ciel ouvert où chaque m² est occupé par une boutique ou un restaurant, voir un fast-food.

      Journée sportive aujourd'hui avec l'ascension des trois collines emblématiques du parc Diecai. Cela valait le coup pour les points de vue sur la ville et la rivière Li, mais une fois de plus les habits étaient à tordre au bout d'une heure et on a baigné dans notre jus toute la journée. Cela n'a pas rebuté les chinois dont beaucoup ont voulu se faire photographier en notre compapagnie.

 

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                      A Guilin, vue de Bright Moon Hill depuis Siwang Hill.

 

       Ces pics karstiques couverts de végétation luxuriante sont truffés de grottes qui ont été utilisées à des fins religieuses ou par des savants et philosophes qui y enseignaient à leurs disciples. On a aussi visité un musée des insectes et des papillons installé dans le parc. Pour finir, on est revenus en longeant la rivière Li et on a pu saisir quelques aspects de la vie de chinois ordinaires. Le plus marquant aura été de voir l'étal d'animaux vivants divers dont des serpents et des gros rats des bambous devant un restaurant, n'attendant que le choix du client. Du coup, Chantal en a eu l'appétit coupé.

 

 

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             Les Yaos et les rizières en terrasse de Long Ji

 

 

 

       Sortie de la ville en bus our aller voir les rizières en terrasse de Long Ji et une minorité ethnique qui y vit, les Yao. Ce sont leurs habitats en bois et les coutumes des femmes qui les distinguent, en plus de leur costume traditionnel. Les femmes ne se coupent plus les cheveux une fois mariées et les torsadent en une sorte de turban autour de la tête. L'attraction pour les touristes est de les voir coiffer leur chevelure d'un mètre cinquante de long après un spectacle folklorique (payant) de chants et de danses. Une manière pour elles d'améliorer l'ordinaire assez fruste de la vie dans ces montagnes, d'autant que les femmes plus agées ne laissent aucun répit aux touristes pour essayer de leur vendre des souvenirs "artisanaux" qui doivent être fabriqués en quantité industrielle.

 

  Les rizieres en terrasse de Long Ji 

                                                      Les rizières en terrasse de Long Ji.

 

      Les hommes eux s'occupent des rizières depuis des siècles et ont changé le paysage des versants des montagnes alentours. Les rizières s'étagent entre 300 et 1100 m et la vue sur ces cultures depuis le sommet est magnifique, avec des nuances de vert très différentes. Malheureusement les brumes de chaleur ne permettent pas de les restituer sur les photos. Ce spectacle grandiose est mérité car il couronne l'ascension du sommet de la montagne qui domine ces terrasses et le village Yao de Long Ji. Il y a des touristes qui n'hésitent pas à recourir aux services de porteurs ou de porteuses pour acheminer leur bagages sur un dénivelé de 300 m depuis le parking des bus jusqu'au village. On a même vu utiliser des chaises à porteurs pour des personnes et à voir le dos et les épaules déformés de certains des porteurs, on comprend que ce n'est pas pour amuser la galerie qu'ils le font. C'est encore une fois assez fatigués et les chevilles douloureuse que nous regagnons notre bus pour rentrer sur Guilin.

 

 

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                Les lacs et parcs à Guilin

 

 

 

      Guilin compte des lacs et des parcs superbement aménagés, de même que les rives de la rivière Li. Nous avons remonté à pied les 7 kilomètres de la boucle qui relie tous ces lacs entre eux avant de se jeter dans la rivière Li. Un bateau-mouche fait la même chose en une heure mais je n'ai pas voulu céder à la facilité, bien nous en a pris car nous avons eu des points de vue uniques en longeant les berges des lacs et en traversant les parcs qui jalonnent tout le parcours. Il y a une variété incroyable de plantes et d'arbres qui garnissent ces parcs et force est de reconnaïtre que les paysagistes chinois savent y faire.

 

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                                               Double pont en marbre au lac Shanhu.

 

       De plus, l'entretien de tous ces espaces verts est irréprochable, nous avions déjà remarqué ce point dans les autres endroits que nous avons visités. Le seul bémol est que les chinois n'accordent pas le soin qu'il faudrait pour préserver la propreté et l'aspect de ces lieux. Il y a pourtant des poubelles disposées en nombre suffisant mais il semble qu'ils prennent un malin plaisir à balancer leurs papiers gras, les bouteilles plastique et les emballages divers un peu partout, sauf là où il faudrait. Peut-être est-ce pour donner du travail à une armée de balayeurs (surtout de balayeuses) qui s'affairent toute la journée et très tard le soir? Mais je ne crois pas qu'ils poussent l'altruisme à ce point. Il y a donc encore du boulot pour développer la fibre environnementale de la population et amener un  changement dans les comportements!

 

 

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Du 13 au 17 août 2010

                 

               Shanghai

 

 

 

      C'est déjà complètement liquéfiés que nous sortons du métro à 9h pour aller nous promener sur le Bund, ce quartier mythique de Shanghai qui a été immortalisé dans les films noirs de la Belle Epoque. Le mercure va grimper jusq'à 41°C et il me faudrait une citerne d'eau pour me suivre et m' alimenter en continu. Nous allons vider plusieurs bouteilles d'eau et de sodas dans la journée sans étancher notre soif et notre porte-monnaie s'assèche aussi car les commerçants chinois ont multiplié les prix par 3, ne ratant jamais une bonne affaire! Ceci dit, la promenade sur le Bund est super, avec les bâtiments art déco et néo-classique du début du 20ème siècle, d'immenses buildings toujours occupés majoritairement par des banques, comme à la grande époque des concessions étrangères. Mais aujourd'hui, sur l'autre rive de la rivière Huangpu, c'est la ville nouvelle de Pudong qui fait face au vieux Shanghai. C'est une version chinoise du Manhattan américain qui se développe là à la vitesse grand V, les gratte-ciels y poussent comme des champignons et les records de gigantisme ne tiennent pas longtemps.

 

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                                                                             Sur le Bund 

 

       Lorsque l'on remonte Nanjin Road, l'artère commerçante de Shanghai, on se rend compte que c'est ici que bat le coeur économique de la Chine. Toutes les grandes marques du monde ont leur boutique ici, si ce n'est plusieurs, de même que les banques et les principales multinationales. Shanghai ne possède pratiquement pas de vestiges historiques de plus d'un siècle et se glorifie de se tourner vers l'avenir. C'est la ville chinoise des superlatifs: la plus grande ville de Chine, la plus peuplée, la plus riche, celle qui compte le plus de millionnaires, le plus de gratte-ciels, la plus haute tour, le plus de lignes de métro, le plus grand aéroport, etc...
On se prend quand même le temps de visiter les quelques lieux hitoriques qui ont marqué l'histoire de la Chine: la maison du docteur SunYat-sen, fondateur de la Chine moderne; la maison où eut lieu la première réunion du Parti Communiste Chinois; la résidence de Zhou Enlai qui fut le premier Premier Ministre de la République Populaire de Chine; l'ancien quartier de la concession française où subsistent quelques demeures coloniales et des boutiques aux noms bien de chez nous comme" Aux croissants Français", "Christine" etc... Le Musée d'Art, l'Opéra gigantesque, la Maison du Gouvernement et le Musée de Shanghai sont regroupés autour de la Place du Peuple et déjà enserrés par des immeubles de verre et d'acier aux lignes futuristes.

 

 

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             Expo 2010 Shanghai China

 

 

 

         C'est le logo qu'on voit partout en ville ainsi que la mascotte Haibo qui va avec et qui apparemment se vend bien, il y a encore des petits veinards qui font fortune avec cette Expo Universelle, notamment les limonadiers et les restaurateurs du site qui ont multiplié les prix par quatre, sinon plus. La fréquentation a atteint son rythme de croisière de 400000 visiteurs par jour et au 106ème jour, on a officiellement dépassé les 40 millions de visiteurs. Et nous nous retrouvons dans cette foule compacte dès la sortie du métro, canalisée par un service d'ordre militaire et le contrôle très sérieux à l'entrée avec passage des sacs aux rayons X et de nous-mêmes au détecteur de métaux en plus du portique habituel. Pour acheter le billet d'entrée à un guichet de banque, il a fallu montrer le passeport, remplir et signer deux formulaires. On ne plaisante pas avec la sécurité. Malgré cela, on pénètre dans l'enceinte du parc de l'Expo "seulement" après trois-quarts d'heure de file d'attente. Comme il fait déjà très chaud, des brumisateurs sont censés nous rafraîchir pendant ce temps, et des éventails de pub sont distribués gracieusement. On ne peut qu'admirer cette organisation sans faille et je ne vois pas une manifestation de cette ampleur se tenir en Europe, le coût en serait exorbitant. Le parc est immense et les infrastructures sont à l'avenant: imaginez des toilettes pour 400000 à 500000 personnes, des points d'eau potable pour satisfaire tout ce monde par cette chaleur (il a fait aujourd'hui 39°C°), des aires de repos suffisants quant on connaît le goût des chinois pour se reposer n'importe où et en n'importe quelle circonstance. Pour le ravitaillement de cette population, il y a des restaurants et des snacks à presque chaque coin de pavillon, si ce n'est dedans. En guise d'attraction, on peut d'ailleurs voir les cuisiniers chinois s'affairer dans le restaurant gastronomique (et aux prix astronomiques) du pavillon français.

 

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                                                                 Le pavillon de la Chine

        

       Ensuite, c'est la file d'attente plus ou moins longue pour pouvoir pénétrer dans les pavillons les plus courus, ceux de l'Europe de l'Ouest, des USA et de la Chine bien sûr. Mais il y a du monde partout car un petit malin a trouvé le moyen de motiver les chinois pour aller dans tous les pavillons en leur vendant un passeport factice qu'ils doivent faire tamponner par chaque pays visité: c'est donc la course à celui qui aura le plus de tampons à la fin de la journée et il n'y a pas que les enfants qui y participent, les adultes ne sont pas en reste, loin de là. Si on constate une certaine recherche dans l'originalité de quelques pavillons, j'ai été assez déçu du contenu, pour l'essentiel des écrans passant des films de propagande publicitaire faits pour inciter les gens à venir visiter et surtout à acheter ou à investir dans le pays concerné. Personnellement j'ai été plus séduit par les modestes et authentiques pavillons des Iles du Pacifique que par la débauche de luxe et de technique des pays les plus riches. Il n'est pratiquement pas possible de voir tous les pavillons en une journée, il faut donc faire des choix selon ses envies et sa curiosité. En plus le parc est immense et il arrive un moment ou les jambes ne suivent plus. C'est là que nous décidons de rentrer, d'autant qu'il y a encore un bon bout de chemin à faire pour attraper une des dernières rames du métro qui curieusement ne fonctionne que jusqu'à 21h30. Peut-être les taxis veulent-ils aussi leur part du gâteau?

 

 

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      Pour notre dernier jour à Shanghai, nous avons traversé la Huangpu River pour aller voir de plus près la ville nouvelle de Pudong. Comme annoncé dans notre guide, c'est une reproduction de Hong Kong ou de Manhattan, mais ici il y a de l'espace, les gratte-ciels de 400 m ou plus ne se touchent pas, et le tout a moins de 20 ans. Pour ne rien gâcher, il y a de très beaux espaces verts entre les buildings et des parcs toujours aussi bien dessinés et entretenus. Partant du principe que le meilleur est assezz bon pour nous et comme on voulait marquer le coup, on s'est offert un breakfast au Grand Café du Grand Hyatt Hotel dans la Jinmao Tower qui culmine à 402 m, alors que son plus jeune voisin, le World Financial Center, atteint lui les 492 m, avec un sommet en forme de décapsuleur. De là-haut, la vue sur le Bund et toute la ville est magnifique malgré ces satanées brumes de chaleur dès 9h du matin. L'addition n'a même pas été trop salée, compensée par l'économie des billets qu'on  aurait dû prendre pour monter à la vue panoramique de la tour.

 

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                                    Le World Financial Center et la Tour Jinmao

 

       La promenade le long de la Huangpu River pour reprendre le Ferry a été assez éprouvante à cause de la chaleur, Chantal s'est même achetée une ombrelle, mais on était contents de trouver de l'ombre dans le très beau jardin Yu qui se trouve dans ce qui reste de la vieille ville chinoise de Shanghai. Une partie des maisons des rues de ce quartier a été rénovée mais malheureusement transformée en bazar avec des boutiques pour touristes. Pour finir, j'ai voulu retourner sur le Bund et pousser le tourniquet de l'entrée de la Shanghai Pudong and Development Bank, dont on avait lu le plus grand bien. Avec raison, car l'intérieur d'époque est somptueux, du marbre, des fresques et des stucs partout, malheureusement je n'ai pu que prendre deux photos des lieux. (Photos interdites, hélas, comme à la Maison des Douanes, sise à côté). On quitte demain la mégapole de Shanghai et ses 20 millions d'habitants pour aller à Nanjin (Nankin), ville de seulement 6,5 millions d'habitants.

 

 

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 Du 17 au 20 août 2010

 

               Nanjin (Nankin)

 

 

 

       Arrivée matinale à Nanjin en TGV depuis la nouvelle gare de Shanghai Hongqiao. Nanjin, littéralement "capitale du sud" en chinois, fut la capitale de la Chine à plusieurs reprises et plus récemment jusqu'à la victoire définitive des communistes de Mao sur le Kuomintang de Chiang Kai-shek en 1949. La ville a un riche passé historique mais connut des fortunes diverses et fut plusieurs fois détruite et ravagée, la dernière tragédie connue sous le nom de "Massacre de Nankin" ou "Le viol de Nankin" par les troupes japonaises en 1937 reste encore comme une tache indélébile dans les relations sino-japonaises plus de soixante-dix ans après les évènements. Notre première visite est pour l'impressionnante Porte Zhonghuamen et les vestiges restaurés des anciens remparts de la ville datant de la dynastie Ming. L'épaisseur des murailles est impressionnante et il y avait à l'origine quatre tours successives pour défendre la porte principale de la ville. Des figurines de soldats en costume d'époque montent toujours la garde sur les accès des remparts.

 

La porte Zhonghuamen et les remparts 

                                                La porte Zhoghuamen et les remparts

 

      Le Zhongshan National Park sur la Colline Pourpre et Or est un immense et magnifique parc ombragé de forêts avec des arbres centenaires dans lequel sont situés plusieurs sites historiques importants de Nanjin mais aussi de la Chine. On y trouve notamment le Mausolée du Dr. Sun Yat-sen considéré comme le père de la Chine moderne (je l'ai déjà évoqué dans un article précédent) et que les chinois sont nombreux à révérer, l'académie qu'il a fondé ici ainsi que le mémorial-musée qui a été construit pour lui rendre hommage, des temples, des tombes des héros de la Révolution Nationaliste du début du siècle dernier, des monuments à la mémoire de l'armée Révolutionnaire KIAs (du Kuomintang) pendant la guerre sino-japonaise. On n'avait pas trop d'une longue journée entière pour faire le tour de tous ces points d'intérêts et j'ai monté les 392 marches du Mausolée sans coup férir, (plus une trentaine pour accéder au jardin situé derrière), malgré un soleil et une chaleur ardente, j'ai maintenant de l'entraînement. Chantal, que les histoires militaires n'intéressent que modérément a plutôt apprécié de remonter la longue allée sacrée de la tombe Ming Xiaoling avec les animaux et les dignitaires de pierre qui montent la garde tout le long de la voie pavée menant au tumulus abritant la tombe de l'empereur Zhu Yuangzhong.

 

  L'allee sacree a la tombe Ming Xiaoling de l'empereur Zhu Y

 

L'allée sacrée à la tombe Ming Xiaoling de l'empereur Zhu Yuangzhong

 

      Nous avons été au Mémorial des Victimes du Massacre de Nanjin (Nankin) qui est un modèle du genre tant par son architecture générale que par la qualité des documents exposés. Là aussi on s'aperçoit que l'indicible a un visage humain et cela nous rappelle Auschwitz. On a encore visité des temples et des musées, arpenté les remparts Ouest de la ville dont une porte avec sa tour a été restaurée, on s'est promenés dans le parc Xinqiu et sur les quais de la rivière Qinhuai et admiré le Tianfei Palace et la tour Yuejiang qui domine majestueusment les remparts de la ville. On a conscience qu'il y a encore plein de choses à découvrir mais il nous faut partir. Finalement, Nanjin qui ne figurait même pas dans notre guide, et pan! pour le Routard, méritait amplement le détour, même si elle ne jouit pas de la même notoriété que Shanghai, Guilin ou Xi'an. C'est une ville qui a su mettre en valeur son passé historique mais qui brille aussi par ses parcs, ses lacs et ses jardins. Pour les photos il faudra attendre car la connection de l'hostel est très lente et capricieuse et je n'ai pas encore fini de charger celles de Shanghai.

 

 

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Du 21 août 2010 au ...

  

               Retour à Nanchang

 

 

"Quand le passé rattrappe le présent, le futur est modifié"

                                                                              Ne cherchez pas, c'est de moi.
 

         Il est temps de redonner de nos nouvelles après presque deux semaines de silence, mais croyez-moi ces journées ont été bien remplies.
Voilà, nous avons décidé de faire un stop en Chine. Nous sommes donc revenus à Nanchang où j'avais eu des contacts avec d'anciens collègues de travail lors de notre premier passage en allant vers Guilin. On m'a fait une offre que j'ai finalement acceptée après en avoir discuté avec Chantal. Je vais faire ce que j'ai fait en Chine il y a trente ans de cela, travailler sur une plateforme chimique, cette fois d'une grande société chinoise, et démarrer des unités de fabrication industrielle en tant qu'expert-consultant technique de démarrage. Nous ne renoncons pas pour autant à notre tour du monde qui reste d'actualité, simplement le planning en est modifié.
Il y a plusieurs raisons objectives qui ont motivé cette décision:
- raison financière d'abord, bassement matérialiste allez-vous penser, mais l'offre que l'on m'a faite est très correcte et je dois avouer que j'avais sous-estimé le budget de la première partie de notre voyage car nous avons multiplié les étapes et on ne s'est pas privés en visites et en sorties. Ce stand-by nous permettra de poursuivre notre voyage dans les meilleurs conditions sans nous mettre dans le rouge du point de vue financier. Après tout, des routards vont bien tondre des moutons en Australie ou cueillir des oranges en Californie pour payer leur périple. Pourquoi ne ferais-je pas ce que je sais faire et qui m' a permis d'ouvrir de nouveaux horizons dans le passé?
- raison personnelle ensuite, quoiqu'on dise, il y a une certaine satisfaction (d'aucuns penseront orgueil ou vanité) de savoir qu'on vous reconnaît des compétences et une expérience professionnelle qui ont encore une certaine valeur sur le marché du travail du pays le plus peuplé du monde
- partager cette expérience avec des collègues et amis qui comptent sur vous pour mener un projet important à bien
- le désir de se fixer un moment dans ce pays en pleine mutation et vivre ce changement de l'intérieur autant que possible et à notre humble niveau
- être en immersion complète dans la société chinoise et partager son mode de vie, ce que nous n'avions pas pu vivre autrefois, étant confinés entre français dans un hôtel exclusivement réservé aux lao wai (étrangers), heureusement les temps ont changé
- et enfin rester en contact plus étroit avec notre amie Guimei et sa famille qui nous ont accueillis si chaleureusement
        Peut-être sommes nous aussi fascinés par ce pays immense et ce peuple qui est encore si différent de nous, même si on observe une volonté évidente de nous imiter, nous les occidentaux, pas toujours pour notre meilleur côté. J'ai eu la chance de vivre quelques années aux USA et j'ai maintenant l'opportunité de vivre un certain temps dans la Chine moderne, je ne pouvais pas laisser passer l'occasion. Bien sûr, cela entraîne des choix cornéliens, nous resterons éloignés de notre propre famille plus longtemps, de nos amis en France et nos chiens manqueront encore à Chantal. Mais avec les moyens de communication actuels, la séparation est moins pénible à supporter et nos enfants et petits-enfants comprennent nos motivations; Régine, ma belle-soeur, se dévoue pour garder nos chiens plus longtemps que prévu, et nous l'en remercions. J'aurai ainsi tout loisir de préparer la suite de notre voyage en fonction de l'expérience vécue durant la première partie de notre tour du monde. Nous mettrons ce laps de temps à profit pour que Chantal améliore son anglais et que moi je m'initie au chinois dans la mesure du possible. En attendant, on tient à remercier tous ceux qui nous ont suivis et soutenus pendant ces premiers mois de voyage. Nous donnerons de nos nouvelles sur ce site et ne manquerons pas de donner le signal du (re)départ de notre aventure quand le moment sera venu.

 

 

04 octobre 2010

 

              La vie à Nanchang

 

 

 

        Voilà plus d'un mois que nous sommes sédentarisés à Nanchang. J'ai commencé le travail et tout se passe bien, avec les collègues français expatriés et les collègues de travail chinois. Le boulot est intéressant et je me suis mis rapidement dans le bain, après avoir rempli des obligations administratives incontournables telles qu'une visite médicale poussée et un trajet dans la capitale du district dont dépend l'usine pour renouveler nos visas. Il faudra d'ailleurs y retourner pour une autre prolongation d'un mois avant un voyage à Pékin pour l'obtention du visa Z de résident valable un an, qui n'est délivré que par les autorités de la capitale. Le seul désagrément est la longueur du trajet entre Nanchang et le site industriel, qui prend 45 minutes minimum en voiture. Et heureusement que c'est de l'autoroute. Nous nous sommes occupés tous les week-ends de ce mois à trouver un appartement, chose faite, puis de l'équiper et enfin de déménager nos affaires de l'appart prêté par notre ami et collègue qui retrouvera donc ses pénates en revenant de ses vacances en France. J'ai eu trois jours de congés pour la fête de la mi-automne qui est très prisée ici en tant que fête familiale et nous avons reçu un coffret de gâteaux traditionnels, des " mooncakes", de la direction de l'usine où je travaille. Il y avait des festivités partout dans la ville et de superbes feux d'artifice auprès desquels ceux de nos 14 juillet font pâle figure. D'ailleurs les chinois adorent les feux d'artifice et les pétards, ne se privant pas d'en faire péter à la moindre occasion, même tard le soir ou tôt le matin. Pour un mariage, ce sont des milliers de petits pétards en guirlandes qu'ils allument et qui enfument toute la rue. Le quartier où nous habitons est un quartier neuf de la ville fait de grands buildings de 20 étages ou plus, situé sur la rive gauche de la rivière Ganjiang. Il y a des magasins, des banques, des échoppes d'artisans, des restaurants et deux supermarchés dans un rayon de 300 mètres autour de notre résidence. Nous avons donc toutes les commodités à proximité.

 

Lever de soleil sur la riviere Ganjiang a Nanchang

 

                             Lever de soleil sur la rivière Ganjiang à Nanchang.

 

           On enchaîne avec une semaine de vacances pour la célébration de la Fête Nationale du 1er octobre. Les prochaines seront celles du Nouvel An chinois, en février. Après une semaine de pluie, nous avons profité du retour du beau temps pour nous promener en ville et faire des courses au magasin "Metro" où l'on trouve des produits importés introuvables dans les magasins chinois traditionnels tels que café, moutarde, fromages, salami italien, crème fraîche, etc... toutes choses qui nous rappellent un peu notre Europe, qui pour le moment ne nous manque pas trop. En fait, ce sont surtout des habits et des chaussures qu'il nous a fallu acheter car nous voulons conserver les affaires de notre paquetage du tour du monde. Le plus difficile est de trouver les chemises et une veste XXL pour moi et des chaussures taille 39/40 pour Chantal. Nous n'entrons pas dans les standards vestimentaires des chinois moyens et Nanchang n'est pas Pékin ou Shanghai pour les possibilités de choix. Mais on s'en accommode. Voilà les dernières nouvelles pour le moment, j'essaierai d'en poster d'autres de temps en temps si les circonstances le demandent.

 

 

 

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                                                                                                                 06 novembre 2010

 

                 La vie à Nanchang (suite)

 


 

        Le temps s'est remis au beau ces dernières semaines et Chantal peut en profiter d'autant qu'elle a la compagnie de l'épouse d'un collègue de travail qui est venue passer un mois près de son mari. Toutes les deux s'entendent à merveille et elles ont entrepris l'exploration approfondie des rues de Nanchang, pour dénicher des boutiques, des magasins et des marchés inconnus jusqu'ici. Anne-Marie qui est aussi une cuisinière experte a incité Chantal à essayer des légumes qu'elle n'avait pas l'habitude de préparer jusqu'ici et je profite de leurs expériences sans vergogne. Armées du traducteur électronique de poche d'Anne-Marie elles arrivent à communiquer avec les commerçants du coin et avec les personnes de rencontre au cours de leurs expéditions, le langage des signes faisant le reste. Chantal me dit qu'elle ne voit pas le temps passer avec son amie, elles se sont même mises à étudier les caractères chinois pour mieux s'orienter et déchiffrer les enseignes des magasins. Hélas, Anne-Marie va repartir en France pendant que nous irons à Pékin pour obtenir nos permis de résidents. Chantal espère de tout coeur qu'Anne-Marie pourra revenir au début de l'année prochaine pour reprendre leurs activités communes.

 

 

17 novembre 2010

 

 

                 Virée à Pékin, Tianjin et Tang Gu

 

 

 

       Nous voilà de retour à Nanchang après une semaine passée à Pékin et Tang Gu, un voyage forcé pour raison administrative mais qui nous a permis de retrouver notre amie Guimei. Après deux prolongements de visas à Jiu Jian, le chef-lieu du district dont dépend l'usine de Xinhuo où je travaille, nous sommes obligés d'aller à Pékin pour faire la demande et surtout obtenir le permis de résident pour pouvoir travailler en Chine et ne plus avoir à demander de visa temporaire. La démarche est compliquée et il faut d'abord passer une visite médicale complète dont il faut attendre les résultats plusieurs jours avant de se présenter au guichet de l'administration de la Sécurité Civile avec tous les documents nécessaires pour l'obtention de ce sésame. Heureusement l'entreprise qui m'emploie est maintenant rodée pour ces démarches et tout s'est bien passé, avec pas mal de déplacements en taxi et métro dans la capitale, car les distances sont énormes, les embouteillages constants, et bien sûr les différents bureaux ne sont pas regroupés dans un même quartier. Mais nous voilà tranquilles pour un an, nous pouvons sortir et entrer en Chine à notre guise sans problème. Le bon côté de cette affaire est que cela nous a permis de retrouver notre amie Guimei qui est venue nous rejoindre à Pékin. Nous en avons aussi profité pour faire du shopping, car ici on trouve des habits à notre taille, ce qui n'est pas toujours le cas à Nanchang. Nous avons passé un après-midi à arpenter Silkstreet et Silkmarket avec leur centaines de boutiques dédiées surtout aux étrangers, véritables temples de la contrefaçon et dont les vendeurs et vendeuses font preuve d'une agressivité commerciale que nous n'avons pas vu ailleurs. Le marchandage est la règle et il faut diviser le prix initial par quatre pour avoir le sentiment de ne pas s'être fait avoir!

  

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                                          Le bateau de marbre du Palais d'été à Pékin

    

       

       Puis nous avons consacré plus d'une demi-journée à la visite du Palais d'été. Le décor est somptueux avec les couleurs d'automne et on a du mal à imaginer que tout cela est artificiel, la terre retirée pour creuser l'immense lac a servi pour édifier la colline où se dressent les différents palais, temples et pavillons ainsi que la galerie couverte en bois de plus de 700m dont les peintures viennent d'être restaurées. La plupart des constructions d'origine n'ont pas échappé à la destruction lors du "Sac du palais d'été" par les troupes anglo-françaises en 1860. Tout a été reconstruit par l'impératrice Cixi à la fin du XIXème siècle, elle a rajouté le fameux bateau de marbre dont la construction a englouti le budget de la marine impériale. Mais les jardins aussi valent le détour, superbement aménagés et entretenus, avec des canaux et des lacs secondaires agrémentés de ponts en marbre dans le style chinois le plus pur. D'ailleurs beaucoup de pékinois en ont fait leur jardin d'agréments, y venant pour danser, faire des exercices, jouer ou se promener.
On a repris le TGV local pour aller chez notre amie Guimei où j'ai passé deux jours avant de reprendre un train de nuit pour Nanchang, boulot oblige. Nous nous sommes promenés dans les rues des boutiques pour étrangers de Tang Gu où il y a une Rolex! pour tout le monde, même les moins de cinquante ans n'ayant pas réussi leur vie! n'en déplaise au publiciste Jacques Séguéla. On a fait nos courses sur le marché libre de Tang Gu et c'est le mari de Guimei qui nous a préparé un repas de fête avec du poisson dont j'aimerais qu'il communique la recette à Chantal. S'il commençait à faire frisquet à Pékin avec un vent assez désagréable, à Nanchang nous jouissons d'un été indien et il fait encore 24°C. Chantal est restée quelques jours de plus avec notre amie. Elles en ont profité pour visiter une maison musée en faïence et porcelaine qui peut rivaliser dans le style baroque ou roccoco avec le "Palais idéal" du facteur Cheval, et elles ont écumé les magasins, les marchés et les brocantes de Tianjin. Enfin Chantal a pris le train (couchette dure, faute de billet en couchette molle) pour revenir à Nanchang où nous avons repris notre train-train quotidien. .  .       

 

 

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 28 novembre 2010

 

               La vie à Nanchang (...suite)

 

 

 

       Nous avons récupéré nos passeports avec le précieux permis de résident. Anne-Marie est repartie en France et elle manque à Chantal, toutes les deux étaient bien complices et les journées paraissent plus longues à Chantal. Elle espère beaucoup qu'elle pourra revenir, à deux les promenades dans Nanchang sont plus stimulantes. En attendant, je dois déjà prendre des vacances anticipées car plus tard ce ne sera pas possible à cause du travail, les démarrages d'ateliers vont s'enchaîner. Nous avons donc décidé de reprendre notre bâton de pélerin et d'aller visiter le Vietnam qui était bien sûr dans notre programme du tour du monde. En plus, c'est la bonne période du point de vue météo et j'espère passer juste avant la haute saison touristique. J'ai donc préparé ce voyage par internet et Chantal a ressorti les sacs à dos et les affaires qu'on avait précieusement mis de côté. Anne-Marie nous a fait parvenir le Guide du Routard du Vietnam et j'ai déjà à peu près planifié notre voyage qui devrait durer un peu plus de deux semaines. Contrairement à ce qui était prévu initialement, c'est à dire passer du sud de la Chine au nord du Vietnam, nous prendrons un vol pour Ho Chi Minh-Ville et nous remonterons tout le Vietnam du sud au nord pour rentrer à Nanchang par un autre vol depuis Hanoi.Ce week-end nous mettons la main aux derniers préparatifs, vérification des sacs et des documents pour le voyage. Départ de Nanchang avec une escale à Guangzhou (Canton) mercredi en début d'après-midi.

 

 

 28 janvier 2011

 

 

                L a vie à Nanchang (...suite)

 

 

 

        Voilà le Nouvel An chinois qui arrive. On ne veut pas rester bloqués à Nanchang pendant huit jours, car il nous sera impossible de voyager en Chine, le quart du pays va rentrer chez soi pour cette fête appelée ici "Fête du Printemps". Il n'y a plus de billets de train ou d'avion disponibles pour cette période depuis un moment. On décide donc d'anticiper de quelques jours et de partir visiter le Cambodge. D'autant qu'ici le temps est assez maussade alors que la météo que nous suivons sur TV5 annonce 35°C à Phnom Penh. Aussitôt dit, aussitôt fait! Je prends les e-visas et les billets par internet et c'est parti. A suivre sur les pages du Cambodge...

 

 

17 février 2011

 

 

                La vie à Nanchang (...suite)

 

 

 

        Sur le chemin du retour, nous avons dû faire une escale d'une journée à Guangzhou (Canton) car nous n'avons pas pu avoir un billet de correspondance pour Nanchang. On a donc passé une fin d'après-midi, une soirée, une nuit et presqu'un jour entier à Guangzhou, ce qui n'était pas déplaisant. Cette mégapole n'a bien sûr plus rien à voir avec ce que nous avons connu il y a trente ans. C'est une ville moderne avec d'immenses avenues, des gratte-ciels, des centres commerciaux ultra-modernes très fréquentés et de très beaux parcs le long de la Rivière des Perles.

 

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                                                 La Rivière des Perles à Guangzhou.

 

       Nous avons visité l'ancienne concession française sur l'île de Shamian au centre de la cité dont l'architecture coloniale a été conservée et rénovée. C'est le lieu de promenade priviligié des cantonnais qui veulent fuir les bruits de la ville et la pollution de la circulation. La végétation luxuriante du parc apporte aussi une fraîcheur bienvenue quand le soleil tape fort, ce qui était déjà le cas. Qu'est-ce que ça doit être en plein été? On est quand même allés faire quelques achats dans les boutiques d'un grand centre commercial où on a trouvé des choses à notre taille, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans les boutiques de Nanchang. On a aussi surtout apprécié le fait de déjeuner sur une terrasse en plein air et de déguster un vrai expresso à l'italienne.

 

 

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       Voilà déjà une semaine que nous sommes revenus du Cambodge et que nous sommes dans un blizzard froid et humide. Mais aujourd'hui c'était le jour de la Fête des Lanternes qui marque la fin des festivités du Nouvel An chinois ou Fête du Printemps, c'est selon. On est entrés dans l'Année du Lapin que l'on a célébré sous toutes les formes et qui était omniprésent dans les rues, les vitrines et les magasins. L'occasion de finir en apothéose avec des pétards et des feux d'artifices de haute tenue. Nos oreilles et nos yeux s'en souviendront longtemps, et les pompiers et les services d'urgence des hôpitaux sûrement aussi (un grand hôtel a été complètement brûlé à l'ouest de Pékin)

 

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                                                Pour l'Année du lapin place Bayi.

 

         Même à l'usine nous avons eu droit à un spectacle sons et lumières, des pétards et feux d'artifice dans la cour de l'usine. Inconcevable chez nous, mais c'est la tradition qui veut qu'ici on s'éclate au propre comme au figuré et le "Allumons le feu " de notre Johnny national paraît bien pâle à côté de ce qui se fait en Chine à cette occasion.

 

      Je suis obligé d'ouvrir un deuxième article  de "Chine" car celui-ci, que je nomme Chine 1,  dépasse les 132000 caractères alloués par article dans le compte administrateur d'Over-blog. Donc, la suite de nos aventures chinoises dans l'article Chine 2.

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9 mars 2015 1 09 /03 /mars /2015 13:05

Mongolie  

 

01 au 04 et le 06 juin 2010

 

             Oulan-Bator

 


    Arrivés de bon matin à la capitale Oulan-Bator, on s'est empressés de poser nos sacs chez Ari et Gallia, un médecin et une prof de russe de l'université, retraités tous deux ; ça tombe bien car le mongol m'est totalement incompréhensible à part "kharacho", bien, comme en russe. Nous allons donc pouvoir communiquer grâce au russe. Puis nous partons visiter le monastère de Gandan Khiid avec notre guide anglophone Evan (son nom mongol est imprononçable) et notre chauffeur Adzé. Ce monastère, le plus grand d'Oulan-Bator, abrite en fait trois temples. Dans le plus grand, on vénère Bouddha et sa statue dorée de 27m. Notre guide nous explique le symbolisme des différentes représentations de dieux qui entourent Bouddha, les rites du bouddhisme, les coutumes dans les temples et envers les moines. On peut voir les élèves moines étudier les livres sacrés et psalmodier les prières au milieu des fidèles venus demander l'intervention de Bouddha pour résoudre les problèmes de leur vie quotidienne et faire des offrandes. Après cette entrée en matière sous le signe de la religion, nous allons sur la place centrale d'Oulan-Bator, Sükbaatar Square, où on trouve les principaux monuments et bâtiments de la ville. L'imposante statue de Gengis Khan est visible de loin, objet de la fierté des mongols.

 

 

 

Statue-de-Gengis-Khan.jpg                                          

                                    Statue de Gengis Khan.

 

        On ne s'éternise pas trop car il fait une chaleur torride et la ville par ailleurs n'offre que peu d'intérêt architectural. Là aussi la ciculation est anarchique et il vaut mieux ne pas être piéton. L'urbanisation forcenée a fait des ravages et le manque d'infrastructures est criant. Les collines environnantes se couvrent de bidonvilles et de gers (yourtes en Russie) des nomades attirés par les mirages de la ville. Gallia nous a expliqué que l'hiver 2009-2010 particulièrément rigoureux et long a été catastrophique pour les nomades éleveurs dont le bétail a été décimé, entraînant un renchérissement du prix de la viande, nourriture de base en Mongolie et une augmentation de l'exode de la campagne vers la ville. Oulan-Bator regroupe maintenant plus de la moitié de la population du pays grand comme trois fois la France, soit 1,6 millions d'habitants. On peut aisément imaginer les problèmes qu'une telle situation peut engendrer du point de vue de l'hygiène, de la pollution, de la santé, du chômage, de l'environnement et de la sécurité ...Pour le diner, Gallia nous a concocté des buuzs, gros raviolis fourrés à la viande et arrosés de sauce au soja dont on se lèche encore les babines.

 

 

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               Dans la steppe mongole


 

       On quitte donc Oulan-Bator avec notre guide Evan et notre chauffeur Adze pour aborder la steppe mongole. Dès la sortie des faubourgs de la ville, le paysage de la steppe qui nous entoure nous subjugue. Ce ne sont que collines verdoyantes à perte de vue, des ger disséminées ça et là avec des troupeaux plus ou moins importants de chevaux, de moutons, de chèvres ou de vaches et de boeufs aussi. Les animaux se regroupent près des points d'eau, rivières, lacs ou mares. Ils paissent souvent en liberté, occupant quelquefois la route, le chauffeur les faisant dégager à grands coups de klaxon ou slalomant entre les vaches impavides. D'autre groupes sont gardés et menés par des cavaliers et même des bergers à moto. Là aussi le modernisme avance à grands pas. Nous nous arrêtons pour une pause près d'un Ovoo (prononcez avaa), autel de pierres chamaniste dressé au bord de la route et auquel les voyageurs de passage laissent des offrandes sous forme de petites coupures ou d'amulettes. Nous arrivons enfin chez nos hôtes nomades qui ont dressé leur campement au pied des montagnes de Khögnö Khan, au centre du pays.

 

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                                                          Notre ger à Khögnö Khan.

 

      Le camp de la famille se compose de cinq gerS que se partagent Bayarsaikhan, son épouse Baasansuren, leurs petites filles Bolorerdene et Bolorjargal, ainsi que les parents de Bayarsaikhan et deux petits cousins qui sont venus pour aider pendant les vacances scolaires. Pendant les trois jours de notre séjour, nous occuperons la ger du jeune couple qui dormira dans la petite ger cuisine à côté, ce qui nous gêne mais ils ne veulent pas en démordre. L'hospitalité mongole n'est pas un vain mot et dès notre arrivée nous goûtons notre premier thé au lait salé qui ma foi passe bien contrairement à la crainte que j'avais? des biscuits faits par la maîtresse de maison. A noter que l'homme est toujours servi en premier, surtout l'invité, ce qui n'est pas fait pour me déplaire malgré le regard noir de Chantal. La galanterie française n'est pas de mise en Mongolie, je lui ai dit qu'on devait adopter les coutumes du pays qu'on visite! Le maître de maison est fier de nous montrer les médailles et diplômes gagnés à la course de chevaux, l'épreuve reine pour les mongols, au cours des Naadam 2006 et 2007. Le Naadam est la fête nationale des mongols qui a lieu tous les ans à partir du 11 juillet, qui dure trois jours et qui regroupe des épreuves de courses de chevaux, de tir à l'arc et de lutte où chaque village, chaque clan ou famille cherche à se distinguer. Le confort est rudimentaire, le ruisseau qui coulait encore en début d'après-midi est asséché le soir et il faut aller chercher l'eau à la citerne du village le plus proche à des kilomètres. Il y a un panneau photovoltaïque juste suffisant pour maintenir la charge d'une batterie qui alimente une ampoule dans la ger et occasionnellement une petite télé. La vie est fruste et il n'y a même pas de tinettes, les besoins se faisant dans la nature. Si quelqu'un s'approche de votre lieu de commodités, vous pouvez toujours crier "occupé" dans la steppe! La famille possède des chevaux, des moutons, des chèvres et quelques yacks. Pendant ces trois jours, nous allons voir un concentré de la vie des nomades dans la steppe. Autant dire qu'elle est rude et bien remplie. Chacun y a son rôle. Les femmes s'occupent des enfants, des gers, de la cuisine, de la traite, de ramasser la laine que les moutons perdent en se grattant sur des troncs prévus à cet effet, de ramasser le crottin de cheval qui servira de combustible après avoir été séché, etc... Les hommes, et les garçons, à cheval presque toute la journée, s'occupent des bêtes, à les rassembler, leur faire changer de pâturage, à les marquer, à tondre les moutons . La journée commence à 5h du matin et finit quand il fait nuit, soit 21h30/22h en cette saison d'été. Bayarsaikhan et son père entraînent aussi des chevaux et les garçons pour le Naadam. Et le patriarche n'est pas tendre, ni avec les enfants ni avec les bêtes. Notre chauffeur, qui a quitté la steppe pour la ville, n'hésite pas à leur donner un coup de main pour soigner les chevaux, attraper les moutons pour les tondre. Chassez le naturel, il revient au galop! J'ai enfin aussi pu monter à cheval et les leçons d'Albert dans la puszta hongroise m'ont été bien utiles mais j'ai fait dire à Bayarsaikhan que je ne lui disputerai pas la victoire au prochain Naadam, il a de la chance que nous partions avant. Le plus soulagé devait être le cheval, car je dois peser le double de son cavalier habituel.

 

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                                                            Bayarsaikhan au travail.

 

      Nous avons le temps de visiter le monastère d'Ovgön Khiid dans les montagnes de Khögnö Khan toutes proches. C'est un monastère qui a été détruit sur ordre de Staline lors des purges de 1938, plus de 300 moines y ont été tués, et qui a été reconstruit et ouvert au public à la fin des années 50. C'est un monastère de l'obédience des "bonnets rouges", contrairement au monastère de Gandan Khiid à Oulan-Bator qui est de l'obédience "bonnets jaunes".

 

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                                Le monastère d'Ovgön Khiid.

 

     Il est composé de plusieurs petits temples et stupas érigés à flanc de montagne et il y a les ruines de l'ancien monastère bâti au XVIème siècle. Non loin de là, on voit aussi les dunes de sable de Mongol Els, une curiosité de la nature, à côté d'un lac et de marécages! L'ocre clair du sable se détache du vert de la steppe et les bêtes viennent se désaltérer en laissant leurs empreintes dans le sable. Des mongols avisés ont flairé la bonne affaire et font faire des ballades à dos de chameau aux touristes qui s'arrêtent. Pour ma part, je préfère attendre d'être dans le désert de Gobi pour sacrifier au rite, ce sera plus authentique.

      Le deuxième jour, nous nous rendons à Kharakhorum, l'ancienne capitale de l'empire de Gengis Khan qui a été complètement détruite mais où a été construit le grand monastère d'Ederne Zuu au XVIIème siècle. Dans l'enceinte de ce monastère dont les murs comportent 108 stupas, il y a quatorze temples dédiés à Bouddha et aux autres dieux du bouddhisme, ainsi qu'au Dalaï Lama.

 

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                                   A Kharakhorum, le monastère d'Ederne Zuu.

 

     Le paysage de la vallée derrière Kharakhorum est superbe, vu de la colline qui surplombe la ville et où est érigé un monument à la gloire des différents empires mongols au cours des siècles. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au camp des parents d'Adze, notre chauffeur. Nous y sommes reçus comme des princes, la meilleure place dans la ger est pour nous, on nous offre du thé au lait salé, des khuushuurs, sorte de pâtés fourrés de viande (on apprendra plus tard que c'est de l'estomac de mouton) et de l'airag, lait de jument fermenté, toutes choses que j'ai moins appréciées mais on a fait bonne figure. Chantal m'a dit après qu'elle a pensé à Koh Lanta en ingurgitant ces mets. On a pu assister à la traite des juments pour le lait servant à fabriquer l'airag dont la mère d'Adze n'a pas manqué de lui donner deux bouteilles. Lui doit en raffoler car il en a vidé une cruche et demi le temps qu'on était là. Le troisième jour au campement, on doit faire les adieux et c'est avec un pincement au coeur qu'on le fait, tant cette famille mongole s'est montrée généreuse dans son hospitalité. On ne peut que souhaiter qu'ils puissent continuer à maintenir les traditions de la vie des nomades mongols, sachant que cela sera de plus en plus difficile. En tous les cas, pour nous, ça a été une expérience inoubliable.


 

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      Le lendemain soir, nous assistons au parc Nairamdal à un spectacle de musique, de chants, de danses traditionnels donné par l'ensemble Tumen Ekh, et à un numéro de contorsionniste qui nous laisse pantois. Le chant de gorge, le khöömii est aussi très impressionnant et surprenant, c'est vraiment un spectacle d'une heure qui vaut la peine d'être vu, même s'il est évidemment fait pour les touristes étrangers.

 

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                                       Chants et danses mongols traditionnels.

 

       Pour notre diner d'adieu, Gallia nous a fait un bortsch avec de la viande de derrière les fagots. Demain matin nous prenons le train pour Sainshand, porte du désert de Gobi dans le sud du pays. Comme je n'ai pas eu le temps d'aller à un Internet Café, je vais avoir un gros retard de photos et d'articles à charger. J'espère pouvoir le faire à Sainshand, sinon il faudra attendre Pékin.

 

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              Dans le désert de Gobi

 
 

      Trois jours dans la steppe et trois jours dans le désert de Gobi chez les nomades mongols vous apprennent à relativiser les petites tracasseries de notre vie quotidienne et les problèmes existentiels, s'il y en a. Encore plus dans le désert de Gobi que dans la steppe, là où l'herbe et l'eau et les voisins sont encore plus rares. Nous sommes reçus dans le ger de Ulzii et de son épouse Tsendsuren, et leurs petits enfants en vacances. Si la vie dans la steppe est rude, elle l'est encore plus ici, les conditions climatiques et la nature étant encore plus sévères. Les troupeaux sont plus petits, essentiellement des chèvres et des moutons, les chameaux remplacent les vaches, et ils n'ont que trois chevaux de monte pour le travail. Leur ger est encore moins bien équipé que celui qu'on a connu dans la steppe. Mais l'hospitalité mongole est toujours de mise et ils sont prêts à partager avec vous le peu qu'ils ont. Leur journée de travail est tout aussi longue et bien remplie à s'occuper d'emmener les bêtes paître, à traire les chèvres et les chamelles, à s'occuper de la ger, des enfants, etc...

 

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             Les chameaux au campement dans le désert de Gobi.

 

      Durant ces journées nous allons visiter le musée du moine-poète Danzanravjaa, le monastère de Khamariin Khiid, le centre d'énergie spirituelle de Shambala, les premières dunes de sable du Gobi, les Nuuts Tarniin, le site des grottes des 108 jours où les moines étaient emmurés 108 jours, nourris 54 jours et délivrés après 54 jours de jeûne s'ils avaient survécu. Le soir il y avait de l'animation au campement car il y avait la famille qui venait visiter les parents, donner un coup de main pour tuer deux chèvres et un mouton, les dépecer et se partager la viande, chercher de l'airag et du fromage. Même des moines rentrant à cheval à leur monastère nous ont fait l'honneur de leur visite, la curiosité, péché véniel, n'étant pas étrangère à leur passage. Cerise sur le gâteau, j'ai pu monter sur un chameau et faire un petit tour autour du campement. Chantal n'a pas voulu, ayant peur des mâchoires de ces camélidés. J'ai trouvé cela plus confortable à enfourcher que le cheval, bien que plus remuant pour le lever et l'assise de l'animal. Puis c'est la piste pour le retour vers Sainshand où le chauffeur insiste pour nous montrer le monument du Tank, un T72 de l'ère soviétique qui a été planté sur une hauteur dominant la ville. Et nous reprenons le Transmongolien qui a deux heures de retard pour quitter la Mongolie vers la Chine et Pékin.

      C'est avec un pincement au coeur que nous quittons la Mongolie et ses grands espaces, ses paysages variés et ses habitants si hospitaliers. Bien sûr on n'a fait qu'entrevoir en si peu de temps la vie des nomades, mais c'était suffisant pour se rendre compte de leurs difficultés et de leur mérite à sauvegarder un mode de vie qui nous paraît hors du temps.

 

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